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La route qu'on n'a pas prise, Ira Progoff

Par Laurelineamanieux
La route qu'on n'a pas prise, Ira Progoff
“L'influence d'une personne sûre de soi vivifie le monde. Aucun doute là-dessus. (...) Un monde bouillonnant de vie est un monde valable. Il faut lui apporter la vie et la seule façon de le faire c'est de découvrir où est la vie pour vous et de l'accepter” : voilà l'une des paroles de Joseph Campbell que je cite dans mon livre Ce héros qui est en chacun de nous et à laquelle je reviens sans cesse. Mais comment découvrir ce qui donne sens à notre vie et trouver en nous l'élan pour l'accomplir ?
Une réponse se trouve dans le Journal intime intensif du psychologue américain Ira Progoff, soutenu lors de sa parution justement par Joseph Campbell.
Il existe deux types de routes dans notre vie personnelle : la route qu'on a prise, et celle qu'on n'a pas prise à certains carrefours de notre vie. On croit alors que nos choix sont définitifs et que rien ne peut plus être changé. C'est une source de regrets et de frustrations énormes qui nous paralyse et retentit négativement sur notre entourage. Comme le temps a passé, on croit que les choix rejetés sont morts maintenant, qu'il n'y a plus de potentiels encore vivant en eux. Il en va de même pour nos projets ou nos histoires intimes restés inachevées. On essaie de les oublier à cause de la peine, mais c'est une erreur, car on se prive de leurs énergies.
Selon Ira Progoff, il existe toujours des possibilités différentes de vie dans notre présent. Ces routes qu'on n'a pas prises, on peut y revenir psychologiquement ou par la rêverie puis voir comment les prendre réellement, au moins en partie. Une énergie et une force d'épanouissement attendent au fond de nous le bon moment, et les bonnes circonstances pour s'exprimer enfin et nous guider vers des choix nouveaux, surtout dans les périodes de crises de notre vie.
Progoff nous recommande de repenser à ces routes sans jugement et sans reproches, sans nous en vouloir des choix déjà faits, sans fatalisme. Y revenir, c'est voir ces routes comme de nouvaux départs, et non comme des portes closes. On peut essayer de penser pourquoi on a fait ce choix dans le passé et comment ne pas le répéter...
La sagesse de nos profondeurs, c'est de nous rappeler sans cesse de notre potentiel inexploré et de ces routes qui attendent d'être explorées. Progoff rappelle un évènement historique : lorsque des explorateurs ont découvert dans des tombes égyptiennes des graines d'Olivier posées près des momies en signe symbolique de renaissance. Ces égyptologues ont alors planté l'une des graines d'Olivier pour voir si elle germerait : et elle a germé, donné un arbre jeune et fort des milliers d'années après avoir été déposé dans le tombeau. Progoff signale que les choix que nous n'avons pas faits sont comme ces graines qui demandent à être plantées dans notre présent pour qu'elles fassent germer un futur différent. Alors nous serons pleinement vivant dans un monde valable, c'est-à-dire en apportant aussi à tous ceux qui nous entourent de l'espoir et de la force de vie.
Réévaluons à la hausse nos capacités et tout ce qui reste à l'état de graine en nous. Cherchons à nouveau la terre où faire germer cette graine, afin d'"ouvrir dans l'aile de la route (...) d'insatiables randonnées" comme nous y invite le poète René Char.
Laureline Amanieux.

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