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La cité des rois…

Publié le 25 juin 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff

La cité des rois…

Une pauvresse cherchait du petit bois en foret. Tout à sa recherche, son sens de l’orientation lui fit-il défaut, voilà qu’elle s’égarât, et après avoir marché des lieux et des lieux, elle arrivat en une étrange cité.

En cet endroit, elle voit des rois et reines, des princes et princesses, des barons et baronnes, des marquis et marquises, bref, tous les titres, tous les représentants de la noblesse en un seul lieu réunis. Partout, ou se pose son regard, des hommes, des femmes, gras, joufflues, roses, somptueusement habillés, parés, pomponnés, parfumés, au langage hautement fleuri. La pauvre enfant, à la vue de tant de personnes de sang bleu, se pince croyant dormir, et tout cela un rêve sorti de son esprit.

Les habitants de la cité, du moins ceux la croisant de près, font mine de porter un mouchoir à leur nez, en toussant bien fort. Conscients de leur rang, en gens courtois, ils ne veulent pas l’offenser, le dernier bain de la damoiselle remontant à bien longtemps. C’est l’Hiver, en pleine saison froide. Le bois ramassé péniblement chaque jour suffit à peine, pour alimenter un maigre feu et cuire sa pitance. Impossible avec, de chauffer l’eau de la rivière nécessaire à sa toilette!

Complètement désorientée par le spectacle, figée sur place, ne sachant si elle n’a pas perdu la raison, elle reste la bouche bée.

Un noble l’approche, après s’être présenté, il lui dit:

- Mon enfant, je vous sens perdu, si vous le voulez, je vous prends sous ma protection, et serais votre guide dans la ville.

Par chance, ayant en commun la même langue, elle peut le comprendre, et lui réponds par l’affirmative, tout en faisant une révérence des plus gracieuse.

- Je vous emmène en mon palais, ou nous souperons. Vous me parlerez de vous, de votre vie dans votre pays, je vous parlerai de moi. Affirma l’illustre personnage

Sitôt dit, sitôt fait, ils se dirigent vers le château du seigneur. Marchant sur une place spacieuse, joliment aménagé, passant devant des demeures toutes plus belles les unes que les autres, ils entrent dans un jardin fleuri de milles fleurs. Pourtant une chose intrigue la jeune fille, certes on l’a bien accueilli, mais ils ne croisent aucune autre âme vivante. Nulle part on ne voit d’enfant, ni aucun animal domestique, pas un seul oiseau ou papillon volant dans les airs…..Aucun commerce non plus, ni marchandises, ni gens d’autres conditions vaquant à leurs occupations.

Elle l’interroge son compagnon, le marquis de Point sur Pourpoint, nom sous lequel il se présenta.

- Ne vous en inquiétez pas ma Damoiselle, il en ainsi dans notre cité, pourquoi, je ne le sais. Répondit-il.

Ils marchèrent ensemble un très long laps de temps, quand le soleil se coucha. Aussitôt, les rois, reines, princes, princesses, barons, baronnes, marquis et marquises, tous s’endorment sur place, dans des positions fort incongrues, tels ils se trouvaient lorsque le sommeil les prit. Seule, Lulibéllule -de son vrai nom Lucie, mais toute petite on la surnomma ainsi- reste éveillé….

Instantanément, un spectacle horrible se déroule sous ses yeux ébahis. Disparu les belles gens à bonne mine, à la place gisent de pauvres hères. Certains sont en en haillons, recouverts de pustules, de vermines. D’autres sont maigres, le ventre gonflé par la faim. Quelques uns sont décharnés. Disparu la cité, les châteaux, la grande place, le jardin magnifique, ils sont dans un espace rond à ciel ouvert, délimité par de hauts murs en pierre. Le sol est couvert d’immondices, de déjections, une odeur suffocante flotte dans l’air. Stupéfaite par la scène cauchemardesque, elle reste la immobile, croyant avoir perdu la raison.

Lorsqu’elle entend des pas, des toussotements, des feulements, des grincements, des ricanements. Ne sachant ni à qui elle aurait affaire, ni à quoi s’attendre, prise d’une subite inspiration, elle s’allonge, les yeux légèrement entrouverts, prenant soin d’être masqué par d’autres corps.

Bien lui en pris! Un être mi homme sur le coté droit de la tête à son pied , mi monstre couvert d’écailles du cote gauche de la tête à son pied gauche, difforme, claudiquant, le regard rouge sang, la gueule entrouverte sur des dents pareilles à des poignards, arrive, va d’un dormeur à l’autre, les renifle, tâte les corps. Puis, il en mange un, suivi d’un deuxième avalé illico. Au troisième, le ventre bien rond, il lance un rot pestilentiel de satisfaction.

L’être s’approche de Lulibéllule. Elle fait un bond, se mettant debout sur ses pieds, pour se mettre hors de portée, elle recule tout en lui faisant face.

- Comment-cela, pourquoi n’est-tu pas endormie ? Hurle le monstre.

- Surement prend-tu tes songes pour la réalité! Rétorque le jeune fille.

- Ici est mon royaume, j’y ai jeté un sort, qui entre dans mon domaine est pris au piège et soumis à ma volonté. Tant que le soleil est haut dans le ciel, je ne peux me montrer, aussi les maintiens-je dans une illusion, mais dès la nuit tombé, j’apparais, je me régale, choisissant entre tous les plus faisandés, les plus goûteux, comme je les aime. Scande l’horrible.

- Mais oui! Répond la jeune demoiselle.

- Tu finiras dans mon gosier . Tu ne m’échapperas pas, mon palais goûtera ta vie….. Affirme la créature.

- Bien sur, puisque tu le dit! Assure Lulibellule

Durant l’échange, Lulibéllule, gardant son sang froid, a placé sa main gauche sur sa cuisse droite, sa main droite sur le bras gauche, puis elle récite dans sa tête une incantation apprise par cœur :

Non-mais-il-croit-celui-la-me-tenir-il-se-casse-les-dents-ci-devant.

Non-mais-il-croit-celui-la-me-tenir-il-se-casse-les-dents-ci-devant.

Non-mais-il-croit-celui-la-me-tenir-il-se-casse-les-dents-ci-devant.

A peine eut-il fini de parler, elle disparut dans un nuage de fumée, en lui lançant:

- Prend garde monstruosité. Avec d’autres personnes je reviendrai. Nous sauverons ces gens, et rirons de joie, en te voyant danser au feu allumé sous tes pieds!!!

Faut dire la jeunette n’est pas n’importe qui ! Elle est pauvre oui, mais a pour marraine une fée au cœur d’or, très renommée dans la Confrérie des Magiciens et Magiciennes: la fée Quisaitoutsurtoutoutletemps.


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