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Vinyan

Publié le 25 juin 2011 par Olivier Walmacq

vinyan

Genre: horreur (interdit aux - 12 ans)
année: 2008
durée: 1H40

L'histoire: Incapables d'accepter la perte de leur fils dans le tsunami de 2005, Jeanne et Paul sont restés vivre en Thaïlande. Jeanne s'est persuadée que son enfant a été kidnappé, dans le chaos qui suivit la catastrophe, qu'il est encore vivant. Le couple va alors embarquer dans une quête qui les plonge au fin fond de la jungle tropicale.

La critique d'Alice In Oliver:

Avec Calvaire, Fabrice du Welz s'est taillé une solide réputation, prouvant déjà un certain potentiel et un certain talent. Forcément, Vinyan, son second long-métrage est attendu au tournant.
Mais ici, Fabrice Du Welz prend ses distances avec l'univers de Calvaire et confirme ainsi tous les espoirs placés en lui.

Pour cela, le réalisateur instaure une atmosphère nauséuse, imprégnée par le brouillard dans un univers post-tsunami, à la limite du genre post-apocalyptique.
En effet, le décor présenté fait penser à une terre dévastée, comme ravagée par la fin du monde, laissant place à une nouvelle civilisation.
Une civilisation représentée ici par des enfants. Ravagés par un raz-de-marée, les habitants ne sont plus que des hombres vivantes. Pourtant, Vinyan n'a rien d'un drame social sur cette catastrophe.
Il s'agit avant tout d'un film qui propose une métaphore sur les conséquences d'une telle tragdéie sur ces habitants.
Ou tout du moins sur la génération à venir.

A partir de là, Fabrice Du Weltz se concentre sur l'histoire d'un couple à la recherche de leur mioche, victime de l'immense vague. Attention, SPOILERS !
Après de nombreuses péripéties et recherches, le couple croit avoir retrouvé la trace de leur gamin. Ce dernier semble avoir survécu à l'horreur.
Mais cette tragédie a eu de nombreuses conséquences sur les enfants survivants. En effet, ces derniers ont formé une communauté, désormais austère à tout adulte qui vient traîner dans le coin.

Par certains aspects, Vinyan n'est pas sans rappeler Sa Majesté des Mouches. Au même titre que l'adaptation du roman de William Golding, Vinyan se concentre sur un groupe de gosses livrés à eux-mêmes et qui sont devenus des petits sauvages.
On peut alors imaginer que la catastrophe a réuni ses enfants dans la douleur mais pas dans le pardon, les transformant ainsi en petits psychopathes.
En résumé, les adultes ne sont pas les bienvenus sur leur territoire.

L'adulte est décrit ici comme un être malveillant qu'il faut anéantir, car il est en partie responsable de cette catastrophe écologique. D'ailleurs, le père du jeune gosse en paiera le prix fort.
Quant à Emmanuelle Béart (d'ailleurs, il est étonnant de voir l'actrice dans ce genre de film), elle se révèle étonnante mais tout à fait crédible en nouvelle mère symbolique d'un groupe d'enfants à la dérive et recherchant un nouvelle figure parentale pour leur groupe communautaire.

Fabrice du Welz signe alors un film complexe et déroutant sur notre humanité vouée à sa propre perte. Un pessimisme renforcé par ce groupe d'enfants devenus des petits sauvages, à la limite de l'état animal voire cannibale.
Le film pose alors plusieurs questions: ces gosses sont-ils réellement des enfants ? Sont-ils des fantômes ?
Ou encore, sont-ils les rebus de cette catastrophe écologique ? Certes, Vinyan en déroutera plus d'un car le film reste assez lent et déconcertant.

Note: 14.5/20


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