Sous l'oeil de Myrrha - A. Debuysscher, S. Bouvet, Bambe

Quatrième de couverture :
Dans la nouvelle collection " Les Nouvelles de Léda", nous vous invitons à découvrir Trois Auteures aussi talentueuses que déconcertantes...
Quelques mots pour les présenter .
Bambe : "Premier cri poussé une froide nuit de l'hiver 1961 au cœur des montagnes de l'Ardèche, premières lectures dans la classe de maman, premières rébellions à l'internat du collège, premiers idéaux placardés sur le flottant drapeau de la création, coups de gueule, coups de cœur, arrivées puis départs, départs pour arriver et une écriture pour fouiller dans les émotions de la Vie".
Sylviane Bouvet : Née en 1964 à Die dans la Drôme, Sylviane Bouvet est assistante dentaire. Passionnée par le chant et l'écriture, elle commence à écrire des poèmes dès l'âge de 13 ans. Après une éclipse de plusieurs années, elle a trouvé l'opportunité de revenir à ses premières amours en s'essayant à la rédaction de nouvelles.
Audrey Debuysscher : Audrey Debuysscher est née en 1976 en région parisienne. Elle travaille quelques années dans le milieu médical, avant de faire carrière dans la propriété intellectuelle tout en cultivant ses passions : l'écriture, la peinture, le théâtre et la photographie. Encouragée par le succès de son blog d'écriture "Parole de Vilaine", elle profite d'un départ en province pour tenter de se lancer dans un format plus abouti, dont les nouvelles " Une phobie particulière " et " Quand je serai vieille" sont tirées ".
Mon avis :

Un titre qui ne dit presque rien sur le contenu des récits, une couverture plus qu’épurée, pas très attirante. Voilà ce que l’on voit en premier de ce livre qui regroupe des nouvelles de trois auteures différentes.

Les deux premières nouvelles sont signées Audrey Debuysscher et sont juste magnifiques. Autant dans l’écriture que dans les sujets traités et la façon de les aborder. Elle nous met face à deux tabous de notre société malgré ce que l’on peut en dire : l’obésité et la vieillesse. C’est écrit avec une langue agréable, les phrases ne sont pas lourdes, l’écriture est aérée. Mais surtout, elle nous surprend avec des chutes très intéressantes et qui amènent de réelles réflexions sur le sujet qui vient d’être traité.
J’ai vraiment beaucoup aimé et je souhaiterai suivre cette auteure et ses prochains écrits.

On enchaîne ensuite avec deux nouvelles de Sylviane Bouvet. J’ai trouvé que le style de ces deux auteurs se ressemblait sensiblement. Ici aussi deux sujets atypiques : l’enlèvement et le handicap. L’intérêt dans ces récits-ci, ce qui m’a plu, ce sont les chapitres alternants la narration de deux personnages de l’histoire. Par exemple, on aura le ressenti de Sophia, jeune femme paraplégique, puis ensuite de sa grande sœur. Ou encore de la captive et de son séquestreur. C’est un exercice qui me plaît beaucoup et que je trouve réussi.

Enfin, la troisième partie regroupe plusieurs petites nouvelles de l’auteure Bambe. Davantage de la poésie, j’ai été moins charmée par ces très courts récits. Cela vient peut-être du fait que les styles précédents étaient similaires et qu’ici, j’ai ressenti un trop gros décalage. Néanmoins, une écriture intéressante, avec des figures de style à tout bout de champ. J’ai eu l’impression d’un travail sur la langue française et les possibilités stylistiques et linguistiques qu’elle offre.

Au final, un ensemble plaisant, qui laisse un agréable souvenir de lecture.

Une citation ? « Le miroir, glacial, lui a renvoyé sans ménagement l’image d’une petite vieille sur le visage de laquelle les rides d’une nuit collée à son oreiller sont venues s’ajouter cruellement à celles que la vie lui a portées. » (« Quand je serai vieille », A. Debuysscher)

Note : 4/5

Remerciements : Merci à l'équipe des agents littéraires qui permettent de découvrir des maisons d'éditions et donc des auteurs inconnus le plus souvent. Deuxième partenariat et encore une belle découverte !