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SORTILEGE (Beastly) de Daniel Barnz

Publié le 27 juin 2011 par Celine_diane
SORTILEGE (Beastly) de Daniel Barnz
D’emblée, faut replacer Sortilège dans son contexte : soit, cette nouvelle mouvance de films pour ados, qui revisitent la figure du monstre pour questionner des problématiques contemporaines et qui s’emparent du filon fantastique pour multiplier les métaphores sur les changements qu’occasionne l’âge ingrat. Catherine Hardwicke, en chef de file, s’est d’ailleurs pas mal centrée là-dessus avec Twilight et ses vampires abstinents, ou son Chaperon Rouge, objet de tous les fantasmes, afin de s’opposer, en filigrane, à la sexualisation précoce des figures ados. Daniel Barnz (remarqué à Sundance en 2008 avec son Phoebe in Wonderland, encore inédit en France) ne modifie pas les passages obligés de la chose : il adapte un bouquin (Sortilège d’Alex Flinn, lui-même inspiré par le conte La Belle et la Belle), choisit des acteurs en vogue chez les 12 – 17 ans (Alex Pettyfer de Numéro Quatre, Vanessa Hudgens d’High School Musical, et Mary-Kate Olsen), et part en croisade contre l’un des fléaux du 21ème siècle : l’apparence.
Au départ : Kyle, beau gosse tête à claque qui clame à qui veut l’entendre que réussite ne se conjugue jamais avec laideur, Lindy jeune fille ouverte et mignonette qui croit parfaitement l’inverse, et Kendra, la gothique de service, en fait vilaine sorcière, qui jette un sort au premier pour lui faire comprendre son erreur et prêcher la bonne parole : non, c’est la beauté intérieure qui compte. Et le dit méchant de disposer d’un an pour qu’une fille lui dise je t’aime, malgré tattoos, cicatrices et crâne chauve. Bon, soit. On est plus proche de Disney que de Cocteau, mais replacé dans le vilain monde de violence que l’on connaît (visuel, quotidien, cinématographique), Sortilège a un grand atout de son côté : la volonté d’enseigner à nos têtes blondes de bonnes valeurs. L’allergique au romantisme d’un autre temps, aux compilations musicales sirupeuses, et aux bluettes archi-formatées-mais-tellement-mignonnes passera volontiers son chemin. Les autres, pourront y trouver leur compte : une parenthèse new-yorkaise inoffensive (en fait tournée à Montréal), une lutte (à son échelle) contre les diktats de beauté actuels, et, un divertissement tout à fait honorable qui ne cherche pas à péter plus haut que son cul.
SORTILEGE (Beastly) de Daniel Barnz
Sortie France : 6 juillet 2011.

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