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Omar M'A Tué

Publié le 28 juin 2011 par Olivier Walmacq

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genre: drame
année: 2011
durée: 1h25

l'histoire: Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans sa cave. Des lettres de sang accusent: "Omar m'a tuer". Quelques jours plus tard, Omar Raddad, jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Dès lors, il est le coupable évident.

La critique d'Alice In Oliver:

Omar M'a Tuer constitue la seconde réalisation de Roschdy Zem, qui se pose en tant que cinéaste engagé, et signe un véritable réquisitoire contre la culpabilité d'Omar Raddad, un jardinier accusé du meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal.
L'affaire Omar Raddad fait partie des nombreux scandales judiciaires. Cette affaire est aussi la traduction d'une justice française, qui semble obéir à certains préjugés raciaux.

Tout du moins, c'est le propos de Roschdy Zem, qui prend partie pour l'accusé et défend donc la thèse de l'innocence.
Omar M'a Tuer n'est donc pas un film neutre, loin de là ! C'est avant tout un drame engagé envers la cause d'Omar Raddad.
Cette affaire est plus complexe qu'il n'y paraît. Aussi, est-il nécessaire de rappeler un peu les faits. Attention, SPOILERS !

Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans sa cave. A côté du cadavre, des mots ont été inscrits avec du sang sur un mur: "Omar m'a tuer". Tout semble accuser le jardinier qui travaille pour Ghislaine, donc, Omar Raddad. Très vite, l'homme est arrêté par la police.
A partir de ces différents éléments, le film se focalise sur le point de vue de l'accusé, à savoir un homme qui parle très mal le français, et qui ne comprend pas ce qu'il lui arrive. Omar Raddad est jugé en procès et écope de 18 années d'emprisonnement.

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Pour sa famille, c'est une véritable tragédie. Pour Omar aussi, l'homme criant son innocence. Roschdy Zem filme sans complaisance.
Par exemple, la séquence de la tentative de suicide est franchement déroutante. Toutefois, le film montre également le combat d'un homme prêt à tout pour laver son honneur.

Roschdy Zem dénonce une enquête bâclée, des gendarmes incompétents, une justice convaincue par avance de la culpabilité de l'intéressé.
Peu importe qu'il y ait des preuves et des témoignages contradictoires attestant de l'innocence éventuelle d'Omar Raddad, le but est de trouver une gueule et un coupable idéal. Et malheureusement, pour notre justice française, Omar a la tête de l'emploi: il est marocain, illettré et n'est pas forcément en mesure de se défendre et de contester les accusations.

En ce sens, Roschdy Zem réalise un film qui milite dans le sens d'Omar Raddad, réclamant un procès en révision.
Certes, Omar Raddad est libre mais il est toujours coupable aux yeux de la justice. Et cet homme veut laver son honneur bafoué.
Le cinéaste peut s'appuyer sur des comédiens de talent: Sami Bouajila est touchant et impressionnant de mimétisme.

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Reste un film construit tel un téléfilm ou un documentaire pour la télévision (on pense parfois à Faites Entrer L'Accusé), d'où le sentiment d'un film un peu impersonnel, qui manque de tonalité dramatique.
Certes, Omar m'a tuer prend fait et cause pour l'accusé. Encore une fois, il s'agit d'un film militant. Malheureusement, Roschdy Zem n'est pas un grand cinéaste et son film pâtit parfois d'une narration un peu approximative.

Note: 14/20


Bande Annonce Omar m'a tuer


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