Magazine Culture

POULET DE PRESSE n°24

Publié le 29 juin 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! C’est fou comme le temps passe, quand même, hein ? Plus qu’un jour, et on est déjà en juillet ! Vivement que je parte en vacances, dans un endroit calme où on peut profiter du soleil sans se taper les piaillements incessants des gamins du quartier ! En attendant, poursuivons dans la joie notre revue de presse graoulliennement correcte.  

POULET DE PRESSE n°24

POULET DE PRESSE n°24
L’Express (édition Brest) n°3122 (4/05/2011) : Quand vous voyez quelqu’un que vous connaissez à la une d’un journal, ça vous fait toujours drôle ; et quand, en plus, c’est une personne que vous appréciez pour une raison ou une autre, vous vous dites qu’il y a quand même une justice en ce bas monde…  C’est donc ce qui m’est arrivé en voyant en première page de l’édition brestoise de L’Express le joli minois de Stéphanie Hubert (Fanny pour les intimes), chef du restaurant « Les Zincs et les hôtes », installé rue de Lyon, pour annoncer huit pages consacrées aux « meilleures tables à moins de 25 € » de la cité du Ponant. Mettre en avant Fanny dès la couverture est un choix qui se justifie non seulement parce que le charme délicat de la Brestoise d’adoption (elle est Marseillaise) et le cadre « kitch mais pas trop » – à la limite du charme désuet des décors d’Amélie Poulain – du restaurant constituent deux garanties pour une belle photo, mais aussi parce que je peux attester, moi qui ai l’habitude de descendre dans cet établissement, que l’annonce « cuisine soignée » sur la vitrine n’est pas une publicité mensongère, pas plus que la mention « portions généreuses » de la journaliste Julie Gerbet à qui l’on doit le dossier inclus dans L’express : je ne suis jamais sorti déçu du resto, ça ne m’a jamais coûté beaucoup plus que vingt euros, moins même suivant certains choix, et mes papilles en ont toujours eu pour mon argent ! Si vous voulez y aller, n’hésitez pas, vous ne le regretterez pas, mais réservez car, le bouche à oreille aidant, ainsi que la pub que lui a fait L’express, « Les Zincs et les hôtes » font régulièrement salle comble ! Une belle vengeance pour ce restaurant qui a failli se manger un procès de la part d’un concurrent du pays des bourgeois : il n’y a guère, il portait le même nom qu’un restaurant de Neuilly, le « Zinzinc », qui a donc voulu traîner en justice le petit bistrot de Fanny qui l’a donc rebaptisé… Allez manger aux « Zincs et aux hôtes », c’est toujours ça que les culs cousus d’or n’auront pas ! 

POULET DE PRESSE n°24

Qu'on se le tienne pour dit : "Les Zincs et les hôtes", ce n'est pas pour les snobinards de cette espèce ! Cliquez pour agrandir.

POULET DE PRESSE n°24
Le Figaro Magazine n°3122 (4/06/2011) : Désolé d’appuyer sur une plaie encore vive dans l’histoire récente de notre webzine, mais il fallait bien que je parle de ce numéro du Fig-mag dont la « une », je m’en doute, en a fait sursauter plus d’un, annonçant une « enquête sur la France des assistés » présentée par une certaine Sophie Roquelle et publiée en pleine polémique suscitée par la proposition-choc de Laurent Wauquiez. L’article commence déjà par nous sortir un gros cliché, celui de « ces demandeurs d’emploi qui ne demandant plus grand-chose, sinon de rester chez eux devant la télévision » ; je ne vais pas dire que ces chômeurs-là n’existent pas, mais ils ne sont quand même pas nombreux au point de légitimer que l’on en force d’autres, qui n’ont pas cette mentalité peu recommandable, à travailler gratuitement, comme l’avait proposé celui que madame Roquelle désigne très vite comme « le brillant jeune homme de la droite française » ; brosse à reluire, quant tu nous tiens… De toute façon, je vais dire un gros mot, mais si des gens n’ont pas du tout envie de travailler, pourquoi les y forcer ? Je ne défends pas cette attitude, mais après tout, c’est leur problème, ils n’ont qu’à crever comme ça si ça leur plait ! Non, ça ne me gène pas de payer des impôts pour donner de l’argent à ceux qui ne veulent pas travailler : je préfère entretenir des chômeurs que des flics ou des militaires. Vient ensuite l’argument du sondage suivant lequel « 70% des Français soutiennent » la proposition de Laurent Wauquiez : il faut chercher une note de bas de page à la fin du texte pour découvrir qu’il s’agit d’un sondage réalisé pour… Le Figaro et LCI. Le Figaro n’allait évidemment pas dénigrer sa propre marchandise ! De toute façon, un sondage réalisé pour deux media tenus par des groupes industriels (Dassault et Bouygues) qui font des affaires avec l’État, on peut légitimement s’en méfier ! Notez d’autre part que l’on prend soin de ne pas nous dire COMBIEN de personnes ont été interrogées : ils pourraient donc très bien n’avoir interrogé que dix personnes dont sept auraient approuvé la proposition de Wauquiez ! Voilà comment la presse fabrique une majorité métaphysique pour façonner la majorité réelle selon ses envies… Ah ! Ensuite, on nous balance le « boulet pour les finances publiques » que serait devenu le RSA ! Je l’attendais, celle-là ! Excusez-nous d’avoir le droit de vivre ! Au RSA s’ajouteraient les aides des collectivités territoriales : et une petite pointe pour les conseils municipaux, généraux et régionaux, majoritairement de gauche, une ! Les gens en profitent, et alors ? Il faut n’avoir aucune idée de ce que représente la vie d’un Français moyen pour blâmer la gratuité des transports en commun, de la cantine, des abattements pour la crèche et tutti chianti ! Grâce au cliché avec lequel madame Roquelle a commencé son article, on a l’illusion qu’on ne nous parle que des vrais parasites profiteurs (ils existent) alors que la majorité des bénéficiaires des aides sociales font vraiment de leur mieux pour joindre les deux bouts et ne méritent pas d’être enfoncés par la perte des aides locales ou sanctionnés par du travail forcé ! Le Fig-mag met dans le même sac à merde les vrais fainéants et les travailleurs pauvres, considérant que les seconds n’existent pas puisque, nous dit-il au détour d’une phrase, « la croissance et l’emploi [sont] de retour ». Ah bon, je suis content de l’apprendre ! Une information capitale dont ils ne défendent même pas la véracité par des faits reconnus, considérant qu’on était censés le savoir ! Viennent ensuite les pleurnicheries de petits chefs de la restauration et du bâtiment qui se lamentent d’avoir du mal à trouver des pauvres cloches corvéables à merci qu’ils peuvent traiter comme des merdes en les payant des clopinettes ; un morceau de roi, c’est la déclaration du chef de cuisine qui déplore qu’ « aujourd’hui, tout le monde est poussé à aller jusqu’au bac » ! Passons rapidement sur les encadrés, dont un qui culpabilise les intermittents du spectacle coûtant trop cher à la société, offrant une nouvelle version du discours de la fourmi à la cigale, et un autre qui, parlant des départements « qui commencent à réagir face à l’explosion de la dépense », ne prend pour exemple QUE des départements dont les conseils généraux ont une majorité de droite ! Bref, heureusement que le Fig-mag est disponible à la médiathèque de Guilers, parce que, sinon, je ne me serais pas pardonné d’avoir gaspillé mes sous pour lire tout ça ! Je sens que je vais encore me faire des potes…    

POULET DE PRESSE n°24

Le lecteur-type du "Fig-Mag".

  

POULET DE PRESSE n°24
Le Télégramme de Brest n°20520 (23/06/2011) : Retournons à Brest : en ce moment, la circulation dans la cité du Ponant est perturbée (doux euphémisme) par les travaux de mise en place du réseau du tramway de Brest Métropole Océane ; notez, on râle, pour l’instant, mais on sera sans doute contents de l’avoir : toutes les villes qui en ont un en ont été satisfaites, une fois les désagréments du chantier passés. Bien sûr, il est regrettable que les autorités n’aient pas consulté les brestois par referendum comme ils l’avaient fait lorsque le projet avait été lancé une première fois, redoutant sans doute que les citoyens de BMO ne le refusent à nouveau ; il est même franchement pathétique qu’ils y aient pallié cette année avec un semblant de démocratie en proposant aux gens de voter via Internet pour désigner les noms des stations ! Comme si ça aurait changé quelque chose : une fois les stations baptisées, on s’y serait habitué, et puis c’est tout… J’ai failli participer, mais j’ai eu la flemme. Enfin, bref, les gens ont voté, les noms soumis au vote ont été désigné, et Le Télégramme nous les donne dans ses pages centrales. Les votants ont préféré « Fort Montbarey » à « Montbarey », il est vrai que ça a plus de gueule de mentionner le « fort », ça fait « Fort Boyard ». Un soulagement : on nous épargne pour une station deux noms possibles qui étaient passablement kitchs, « Fontaine Margot » et « Panier fleuri » : le station s’appellera finalement « Keranroux », ma doué ! On a aussi « Saint-Exupéry » et « Mac Orlan », qui, il est vrai, sont plus significatifs que « Le Landais » ou « Prat Lédan » ! La station « Siam » a failli s’appeler « Siam Saint-Louis » et « Siam-Dolet », de même que le station « Liberté » qui aurait aussi pu être la station « Liberté-hôtel de ville » ou encore « Europe » qui a été préféré à « Mairie de l’Europe », mais les Brestois aiment la concision. Ils n’aiment pas, en revanche, que l’on associe la pluie à l’image de leur ville, ils ont donc rejeté « Barbara », la station s’appellera « Château » et c’est vrai que ça rend mieux hommage à l’histoire de la cité… Quelqu’un pourrait-il me dire qui est cette « Nathalie Le Mel » dont le nom avait aussi été proposé pour la station « Octroi » dont le nom désigne un quartier que tout les Brestois connaissent ? De même, je ne vois pas pourquoi il aurait fallu s’encombrer du nom de « Cézanne » alors qu’avec « Pontanézen », au moins, on sait où on est ! Et d’où ça sort ce « Hermitage » qu’on a voulu coller à un lieu que tout le monde identifie clairement comme la zone commerciale de « Kergaradec » ? Bref, certaines dénominations apparaissent, après coup, comme des évidences ; les Brestois ont du bon sens ! Ultime remarque : une des propositions pour la station qui s’appellera finalement « Place de Strasbourg » était « Paris-Brest » ; merci à mes concitoyens de m’avoir épargné le souvenir de cette pâtisserie que je ne digère pas !   

POULET DE PRESSE n°24

Ouf ! On a échappé aux stations "Nolwenn Leroy", "Nolan Roux" et "Laury Thilleman" !

POULET DE PRESSE n°24
Zélium n°5 (Juin 2011) : Si, comme moi, vous êtes impatients de voir Siné mensuel arriver dans les kiosques, vous pourrez toujours patienter avec cette cinquième livraison de Zélium ; l’affaire DSK, arrivée avant la parution de ce numéro, a bien évidemment inspiré l’équipage du mensuel satirique et je me réjouis de voir Éric la Blanche défendre une thèse similaire à la mienne concernant l’écho qu’aurait rencontré l’affaire si les faits s’étaient déroulé en France ; ça ne veut pas dire que j’ai eu raison de le dire, mais si c’était une connerie, je pourrai toujours dire que ce n’était pas moi ! Sinon, vous avez aussi Linda Maziz qui vous signale que pendant que certaines dictatures tombent, d’autres restent en place, comme c’est le cas à Djibouti où le président Ismail Guelleh a décroché un troisième mandat à l’issue de pseuo-élections et continue à museler toute forme de contestation grâce au soutien, entre autres, de l’État Français qui y a implanté une grosse base militaire. Couchet-Beauregard signale une récente découverte qui met à mal tout un pan de la mythologie que nous assène l’industrie agroalimentaire pour nous gaver de saloperies trafiquées : les antioxydants n’auraient AUCUN EFFET sur le vieillissement cellulaire ! Ensuite, Mat Raque donne une petite leçon de militantisme par l’exemple : des militants anti-G8 ont fait diversion à Deauville en attirant sur eux l’attention des forces de l’ordre, permettant ainsi à leurs camarades d’occuper SANS ENCOMBRES le siège français de l’agence de notation Standard & Poor’s ! La révolution sera imaginative ou ne sera pas ! Taokao rappelle aux obsédés de la sécurité que le simple fait de vivre comporte un risque, Jérôme Thorel nous relate l’histoire de la pilule contraceptive pour hommes, qui est au point mais n’a jamais réussi à triompher du phallocratisme triomphant en France, Corrine Maier appelle à enterrer Mitterrand une bonne fois pour toute… Pour plus de détails, achetez le journal, il est encore disponible. Dans un registre plus artistique, je vous ai déjà mentionné les récits d’Hénin-Liétard, les nouvelles déjantées de Sushina et les B.D. au graphisme élégant de Clé (je me demande, vus les thèmes abordés, si Clé ne serait pas une jeune maman…) : je réitère mon satisfecit pour ces excellents créateurs, et j’ajoute sur mon podium l’œuvre de Marsault qui s’affirme en digne héritier de l’humour « bête et méchant » et mériterait le prix de l’humour noir ! Soutenez Zélium, il le mérite !    

POULET DE PRESSE n°24

Piqûre de rappel : revoici mon analyse de l'affaire DSK à laquelle je faisais allusion (première partie). Cliquez pour agrandir.

POULET DE PRESSE n°24

Piqûre de rappel (seconde partie). Cliquez pour agrandir.

POULET DE PRESSE n°24
Psikopat n°233 (Juillet-Août 2011) : Et voilà le numéro d’été du Psikopat, un beau gros numéro de 100 pages avec, cette fois, un dossier de circonstance, non seulement à cause des départs en vacances mais aussi à cause des récentes réformes, la sécurité routière ; j’avoue que je n’arrive pas à adhérer à ce que dit Carali dans son « Zlata », rejoint en cela par quelques-uns de ses collaborateurs : râler contre les limitations de vitesse et les radars en les considérant comme des atteintes à la liberté individuelle, ça me semble un peu excessif. Il faut bien un minimum de règles pour que les routes soient vivables pour un maximum de personnes : l’été dernier, mes parents ont eu un grave accident de voiture provoqué par la frivolité d’une jeune conductrice qui avait pris à gauche (!) un virage dans lequel mes parents, qui arrivaient dans l’autre sens, s’étaient déjà engagés : si elle avait respecté les règles, le budget de mes parents n’aurait pas connu une nouvelle ponction et ils n’auraient pas eu ces contusions qui ont empêché ma mère de dormir pendant plus d’un mois ! Je ne vois donc pas ce qu’il y a de liberticide à ce qu’on nous impose des règles pour piloter des engins que l’on fait rouler à au moins cinquante kilomètres à l’heure ! À ce compte-là, autant dire que je fais un usage légitime de ma liberté en circulant à pied sur les routes où circulent ces bolides ! Je pourrais être le fils voire le petit-fils de Dedé la science (de son vrai nom André Langaney), mais j’adhère parfaitement à ses « vieux souvenirs d’un ex-jeune con » où il avoue qu’un certain nombre d’accidents ont eu raison de la fougue de James Dean de Prisunic qui l’animait jadis au volant et où, surtout, il déclare que « le système routier et automobile est une des pires aberrations du capitalisme ». J’ai ma conscience pour moi dans l’affaire : à 23 ans, je n’ai toujours pas le permis de conduire ! Mieux : à 16 ans, on m’avait demandé si je voulais faire de la conduite accompagnée, j’ai demandé « c’est obligatoire ? » et devant la réponse négative, j’ai décliné l’offre… Sinon, dans les pages de jeux, les dessins les plus beaux et les plus jubilatoires sont, à mon goût évidemment, ceux de la sublime Coco, et j’ai eu quelques frissons en lisant l’article de Karine Vallée sur l’AF 447 Paris-Rio.

POULET DE PRESSE n°24

Oui, je sais, c'est plutôt valable pour l'hiver, mais derrière, il y a une vision de l'automobiliste qui se défend en toute saison... Cliquez pour agrandir.

POULET DE PRESSE n°24
Fluide Glacial série or n°55 (Juin 2011) : La traditionnelle compilation d’été des « grands classiques des albums Fluide Glacial » est arrivée avec, cette année, une forme de consécration pour les séries Forbidden Zone et Andy & Gina, respectivement créées par les excellents Mo/CDM et Relom, puisque c’est la première fois qu’elles prennent part à cette compilation, aux côtés d’histoires plus « patrimoniales » en raison de l’ancienneté de la présence dans le catalogue Fluide de leurs auteurs, les « fluidosaures » tels que Binet, Tronchet, Édika, Hugot, Maëster, Franquin et les autres ; autre signe que les temps changent, même chez Fluide : c’est la première compilation, à ma connaissance, ne comprenant pas d’histoire dessinée par Gotlib, la présence du fondateur se limitant au scénario de trois pages dues au regretté Alexis. Je me suis parfois demandé si Fluide aurait encore de la ressource pour remplir ses compilations d’été et d’hiver sans pour autant ressasser ad vitam aeternam les mêmes trucs : question idiote qui sous-estimait le talent des générations plus récentes… Il y a aussi quelques pages et textes inédits pour la respiration, mais je vous en laisse la surprise. Allez, kenavo !  

POULET DE PRESSE n°24

Ceci n'a rien à voir avec ce que je viens de dire, c'est juste pour le plaisir de ressortir un dessin rigolo et méchant comme vous les aimez. Cliquez pour agrandir.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Legraoully 29555 partages Voir son profil
Voir son blog