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Cameroun Gabon: Des oscillations sur la ligne diplomatique

Publié le 01 juillet 2011 par 237online @237online

Écrit par Gabon Eco   

Vendredi, 01 Juillet 2011 19:22

èééééééêéàééééé
Un ballet diplomatique a eu lieu durant les dernières semaines entre Yaoundé et Libreville. Si les communiqués et déclarations officielles y relatifs évoquent le renforcement des relations fraternelles et séculaires entre les deux pays ou une consultation du président camerounais par son cadet du Gabon, ce ping-pong diplomatique a tout de même laissé entrevoir un malaise relatif à l'évacuation, par le Gabon, du site d'orpaillage de Minkébé en conséquence de laquelle la presse camerounaise a indiqué deux morts.

Henri Eyebe Ayissi, ministre camerounais des Relations extérieures, a été reçu en audience, le 20 juin dernier à Libreville, par le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba. Les sources officielles ont indiqué que l'hôte du numéro un gabonais était porteur d'un message du chef d'État camerounais Paul Biya à son homologue. D'autres sources assurent que l'expulsion par les autorités gabonaises, début juin, de plus de deux mille expatriés, en situation irrégulière, du site d'orpaillage de Minkébé, n'est pas sans conséquence sur les relations avec le voisin camerounais. Henri Eyebe Ayissi aurait été porteur d'un message de Paul Biya déplorant les méthodes d'expulsion assorties, selon les sources camerounaises, de pertes en vies humaines.

Un peu moins de dix jours après la visite du chef de la diplomatie camerounaise au Gabon, le président camerounais, Paul Biya, a reçu en audience, le 29 juin, Jean François Ndongou, ministre gabonais de l'Intérieur et de la Sécurité publique, de l'Immigration et de la Décentralisation, envoyé spécial du président Ali Bongo Ondimba.

Au terme d'une audience d'une demi-heure, en présence de S.E. Michel Madoungou, ambassadeur du Gabon au Cameroun, Jean François Ndongou a indiqué à la presse camerounaise que ses échanges avec le président du Cameroun ont porté sur les questions d'actualité, précisant que le président Ali Bongo est soucieux de connaître les positions et avis de son aîné, Paul Biya, en vue d'une nécessaire convergence de vues sur ces questions. Particulièrement au moment où le Gabon siège au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Naturellement, l'affaire Minkébé n'a pas manqué dans les questions des journalistes camerounais au ministre gabonais de l'Intérieur. A ce sujet Jean François Ndongou a un peu plus précisé le sens de sa mission à Etoundi : «En pareille circonstance, il était nécessaire d'évoquer la question de l'immigration avec le président du Cameroun pour expliquer les motivations et les conditions de fermeture de ce site. Nous avons demandé d'arrêter les activités du site de Minkebé parce que dans le programme de société du président Ali Bongo, figure une partie importante sur la protection de l'environnement, ce que nous appelons le Gabon vert. Les activités de ce site mettaient en mal ce pilier fort du programme du président de la République. Nous avons pris la décision de surseoir à l'activité minière dans cette zone et de demander à tous ceux qui s'y trouvaient de la quitter. C'est ainsi que ceux qui s'y trouvaient ont pris la décision de traverser la frontière avec le Cameroun qui est la plus proche», donc celle du Cameroun.

Le 27 juin dernier, à l'occasion d'une rencontre avec la presse de son pays, Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la Communication, a révélé que l'incident de Minkébé était à l'origine de la mission envers le président Ali Bongo que Paul Biya a confié à confié à Henri Eyebe Ayissi, son ministre des Relations Extérieures. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais a alors souligné avoir noté «la sérénité au niveau de nos relations avec le pays frère qui est le Gabon ainsi que la sauvegarde des liens de solidarité qui ont toujours unis nos deux pays.»

Pour rappel, un peu plus d'une semaine après l'évacuation de Minkébé, le Premier ministre camerounais, Philemon Yang, a donné instruction à son ministre d'Etat en charge de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, de commettre une mission dirigée par le gouverneur de la Région du Sud et de lui faire parvenir un rapport circonstancié de situation. Les activités de cette cellule couraient jusqu'à la fin du mois de juin.

Au cours de la conférence de presse tenue, le 28 juin dernier, à l'issue du conseil des ministres délocalisé de Lambaréné, le président Ali Bongo, après avoir expliqué les déterminismes de l'évacuation de Minkébé, a martelé : «Je ne connais pas un pays dans le monde qui accepterait une présence massive illégale sur son territoire. Et deuxièmement que des clandestins se livrent au massacre, à la destruction de la faune et de la flore, avec certaines armes (...) S'il existe un tel pays, je voudrais qu'on me le dise.» Indiquant que le Gabon n'avait rien à se reprocher sur les conditions d'évacuation du site de Minkébé, le président Bongo a réitéré que le pays accepterait de bon gré une enquête internationale sur le sujet.


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