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Lucknow à Paris

Publié le 05 juillet 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Ce n’est peut-être pas un hasard si la première banque d’ADN d’Asie se trouve dans la ville indienne de Lucknow, située dans l’état de Uttar Pradesh et aussi appelée depuis des siècles la Ville Dorée de l’Est et la Constantinople de l’Inde. Il n’est pas anodin que les appellations mentionnées ci-dessus fassent référence au passé splendide et multiculturel de la cité. Son héritage s’impose encore comme quelque chose de légendaire, et son pouvoir d’inspiration reste intact malgré le déclin rapide de cette ville fabuleuse et extraordinaire suite au soulèvement de 1857, connu comme la Grande Mutinerie ou Première Guerre Indienne d’Indépendance, et l’établissement du pouvoir impérial britannique sur le pays asiatique.

lucknow paris

Son aura, son rayonnement et son charisme demeurent, bien qu’ils ne soient pas étrangers aux polémiques relatives à son identité nationale et au fait d’évoluer souvent sur des terres d’ambigüités et de clair-obscurs, croisant sans cesse le chemin de lueurs splendides et de vents capables de nous emmener vers des horizons de plaisir et de délectation, dont l’existence alimente le pouvoir d’imagination de la mémoire. Par conséquent, il est difficile de définir la place que tient le mythe de Lucknow dans la culture et l’imaginaire populaire indien d’aujourd’hui. Son rôle varie au sein de la cartographie mercurielle de l’inconscient collectif- également dans celle des registres historiques, toujours très particuliers dans la culture asiatique- en passant perpétuellement des sources de la fierté nationales à celles où réside l’impossible mélancolie des époques fastes et disparues pour toujours.

Comme nous l’enseigne la splendide exposition Une cour royale en Inde: Lucknow (XVIIIe – XIX ème siècle) du Musée Guimet d’art asiatique, à travers la découverte de plus de 200 œuvres d’art, entres autres des peintures, des aquarelles, des gravures, des tissus, des bijoux, des arts décoratifs, des objets d’orfèvre et des photographies (un art en lui-même, mais aussi un excellent moyen de propagande destiné à créer une vision politique déterminée de Lucknow comme une forme propre à garder en mémoire l’essence même des lieux disparus) dans cette ville du nord de l’Inde a fleuri au cours des 18ème et 19ème siècles une société fascinante caractérisée par son côté multiculturel, où s’est développée une activité créative d’un grade de sophistication élevé et d’une élégance dont le trait prédominant était le métissages des apports, provenant d’individus de contrées différentes partageant le même espace.

C’est la première fois qu’une exposition internationale –elle fut à l’origine conçue, pensée et présentée à Los Angeles par le LACMA (Los Angeles County Museum of Art)— se penche sur la fascinante culture indo-européenne de Lucknow, qui a réussi à éclipser la ville de Delhi, propice à la tolérance et à la générosité de ses leaders, les Nawabs, telle un aimant qui attira à la ville à partir du début du 18ème siècle les artistes, les poètes et courtisans indiens, mais aussi les diplomates, les écrivains, les voyageurs et artistes occidentaux, séduits par les histoires qui se racontaient sur Lucknow.

Paul Oilzum Only-apartments Author
Paul Oilzum


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