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L'interdiction des voyages de nuit bouscule les habitudes

Publié le 05 juillet 2011 par 237online @237online


L'interdiction des voyages de nuit bouscule les habitudes Des âmes bien pensantes disaient la récente mesure interdisant les voyages de nuit, prise par le ministre d'Etat, ministre des Transports Bello Bouba Maïgari, inapplicable. Les concernés tenaient alors des raisonnements économiques, arguant de la disparition ainsi annoncée des marchés de Makénéné ou de Boumnyebel, arrêts obligatoires pour les noctambules habitués des axes Yaoundé – Bafoussam, Yaoundé-Bamenda, Yaoundé-Douala. D'autres, maniant les statistiques, ont essayé de manipuler l'opinion publique, affirmant qu'il se produit moins d'accidents de la circulation la nuit que le jour. Et de s'interroger sur le devenir de ces travailleurs forts occupés le jour et ne pouvant voyager que de nuit. Qui pour assister à des funérailles au village, qui pour rallier une autre ville aux aurores afin de prendre part à une rencontre familiale. Tous ces défenseurs éclairés du droit et des libertés d'aller et venir ont fait fi de certaines réalités. 

Certes, le trafic de nuit représente 5% du transport des personnes, mais il enregistre 35% des accidents. La mauvaise visibilité, la fatigue des conducteurs travaillant généralement toute la journée, conjugués quelquefois au mauvais état des véhicules multiplient les conditions accidentogènes sur nos routes. Des situations dramatiques qui se compliquent aisément, tant il est vrai que les opérations de sauvetage et autres interventions sont rendues difficiles par l'obscurité. Du coup un accident, qui aurait pu se limiter à quelques dégâts matériels, a souvent son bilan alourdi à cause des contingences nocturnes. « Un grave accident qui survient la nuit sur un axe routier est très compliqué à gérer. Le temps que les secours soient alertés, qu'ils interviennent pour porter assistance aux accidentés, la situation de ces derniers peut se dégrader très rapidement », affirme-t-on du côté des services des urgences de l'hôpital central de Yaoundé.

Fort de cette donne, les pouvoirs publics compétents ont non seulement maintenu la mesure interdisant les voyages entre 21h et 5h, mais sont passés à la vitesse supérieure en interpellant les contrevenants. Selon les responsables du ministère des Transports, la tâche incombe aux pelotons mobiles de gendarmerie et de police de faire respecter la mesure sur les axes routiers. Même si des chiffres précis ne sont pas encore disponibles, il est établi que de nombreux véhicules, contrevenants, ont déjà été interpellés et mis en fourrière, après des avertissements verbaux. Il s'agit pour les autorités compétentes, de faire en sorte que force reste à la loi.



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