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Il y a 50 ans, le 2 juillet 1961, disparaissait Ernest Hemingway

Publié le 09 juillet 2011 par Lommedesweppes
Il y a 50 ans, le 2 juillet 1961, disparaissait Ernest Hemingway
Il y a 50 ans, le 2 juillet 1961, disparaissait Ernest Hemingway. Pour évoquer la mémoire de ce géant de la littérature, j'ai choisi un autre géant, du journalisme celui-ci, notre ami le docteur Gonzo, alias Hunter S. Thompson. Le texte ci-dessous est composé d'extraits d'un de ses articles parus dans le National Observer du 25 mai 1964.
« Ketchum, Idaho – « Le pauvre vieil homme. Il avait l'habitude de se promener là-bas, sur la route, le soir. Il était si maigre, si fragile et voûté par l'âge que ça faisait pitié de le voir. J'avais toujours peur qu'une voiture le renverse et ça aurait été une triste fin pour lui. Alors j'étais tenté de sortir pour le mettre en garde, et je l'aurais fait, si cela avait été quelqu'un d'autre. Mais Hemingway... Vous vous rendez compte ? »
Le voisin acheva sa phrase d'un haussement d'épaules et jeta un regard furtif à la maison désertée d'Ernest Hemingway, un chalet d'aspect cossu, dont la porte principale s'ornait d'une énorme paire de bois d'élan. Il est situé sur le versant d'une colline surplombant la boucle de Big Wood River, en pleine vallée des Sawtooth Mountains.
A quelque1.500 mètres environ, dans un petit cimetière à la sortie nord de la ville, se trouve la tombe en terre battue de Hemingway, ombragée l'après-midi par la  Baldy Mountain, et les pistes de ski de Sun Valley... Tout au long de l'hiver, la tombe est recouverte d'une épaisse couche de neige, mais l'été les touristes sortent et affluent jusqu'ici avec leur appareil pour se photographier à côté d'elle. L'été dernier, il y eut même un problème à cause de gens qui dérobaient des mottes de terre comme souvenir.
Lorsque l'annonce de sa mort fit les gros titres des journaux en 1961, il dut y avoir d'autres gens que moi pour être surpris non par le fait qu'il se soit suicidé, mais par l'entête de ces articles : Ketchum, Idaho. Qu'est-ce qui avait pu lui faire choisir de vivre là ? Et quand avait-il quitté Cuba où bien des gens assuraient qu'il travaillait avant le bouclage final de son ultime chef d'œuvre... le Grand roman, si longtemps remis ?
Les journaux n'ont jamais donné la réponse...
Si l'on est tant soit peu écrivain, ou si même l'on se contente d'être un fan de littérature, on ne peut s'empêcher de se demander ce qui a pu, dans ce bled reculé de l'Idaho, toucher la corde sensible du plus célèbre écrivain américain. Il avait pris l'habitude d'y venir de temps en temps depuis 1938, et enfin en 1960 il y fit l'acquisition d'une maison, juste à la sortie de la ville...
Les réponses pourraient être instructives – pas seulement en tant que clé pour connaître Hemingway, mais parce qu'elles apporteraient une solution à un problème qu'il se posa lui-même souvent, jusque dans ses écrits... « Nous n'avons pas d'écrivains de génie », explique-t-il à l'Autrichien dans les Vertes Collines d'Afrique. « Quelque chose survient chez nos bons écrivains à un certain âge... Voyez-vous, nous en faisons de tels objets de curiosité... que nous les détruisons de multiples façons ». Mais Hemingway lui-même ne sembla jamais s'apercevoir de quelle manière on le « détruisit », aussi ne sut-il jamais comment se protéger...
Alors pour en finir et pour ce qu'il a dû considérer comme la meilleure des raisons, il a tiré le rideau d'un coup de fusil de chasse. »
 

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