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Une séparation (Jodaeiye Nader az Simin)

Publié le 09 juillet 2011 par Cinephileamateur
L'affiche du film
De : Asghar Farhadi.
Avec : Peyman Moadi, Leila Hatami, Shahab Hosseini, Sareh Bayat, Sarina Farhadi, Babak Karimi, Ali-Asghar Shahbazi, Shirin Yazdanbakhsh, Kimia Hosseini, Merila Zarei...
Genre : Drame.
Origine : Iran.
Durée : 2 heures 03.
Date de sortie : 8 juin 2011.
Synopsis : Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…
Bande annonce française
3
"Une séparation" ne faisait pas du tout parti de mes attentes. Pour être honnête, du peu que j'en avais vu dans la bande annonce, j'avais surtout peur de m'ennuyer profondément. Pourtant, le long métrage à bénéficié d’échos plutôt positifs dans la presse et chez certains spectateurs pendant qu'il faisait le plein de récompenses lors du Festival de Berlin. Du coup, ma curiosité à quand même été attisé et c'est ainsi que je me suis retrouvé dans mon cinéma de quartier afin de le découvrir.
Finalement, il y à eu plus de peur que de mal. Je ne me suis pas ennuyé et j'ai été agréablement surpris de trouver le sujet très intéréssant. Dans un pays où le système judiciaire peut paraître limite et ou la religion à une grande importance, j'ai trouvé ça intéréssant de voir comment un simple geste, une simple parole peut prendre des proportions énorme. Bien sûr à la base de tout ça il y à un drame mais au delà de ça, tout semble prendre une ampleur que je trouve totalement disproportionné du coup, je me suis moi même retrouvé oppressé tout comme le personnage principal qui ne demande qu'une chose, c'est qu'on lui prouve ce dont on l'accable. Il est prêt à tout reconnaitre, il veut simplement qu'on lui prouve... Entre non-dits, déformation de la réalité et points de vue de chacun, cette histoire prend un visage très intéréssant où au final c'est aux spectateurs de ce faire sa propre idée sur la question à tel point que la fin peut même apparaître frustrante tant elle nous laisse là sans véritable réponse nous laissant seul juge de ce qui s'est passé. Le film bénéficie de quelques longueurs et les moments les plus forts sont ceux qui se trouvent dans le "tribunal" je trouve même si avant cela il y a des passages captivants aussi mais au delà de la tragédie, c'est surtout le contexte de cette histoire qui fait qu'à mon avis le film à eu autant de bons échos. Dans un autre pays, il aurait peut être pu paraître quelconque je pense mais c'est parce qu'il est iranien que ce film trouve sa vrai force aussi (même si je peux me tromper). C'est parce qu'il remet en cause un système judiciaire et même par moment la stupidité de certaines chose qu'il apparaît crédible comme la scène où Razieh téléphone pour savoir si changer un vieillard incontinent qui s'est fait dessus alors qu'elle est sensé s'en occupé c'est pêché ou pas tout comme les conditions dans lesquels elle se retrouve obligé de travaillé.
Ne connaissant pas le cinéma iranien, j'avais peur aussi de ne pas accrocher au niveau des acteurs mais je dois avouer qu'il m'ont dans l'ensemble plutôt convaincu à commencer par Peyman Moadi qui joue un Nader convaincant qui sers aussi parfaitement de pont entre un monde dont j'ignore beaucoup des us et coutumes et mon monde à moi. C'est le personnage dont je me suis senti le plus proche et j'ai bien aimé l'interprétation de l'acteur que j'ai trouvé très juste. Il montre une certaine force et une certaine faiblesse que j'ai bien aimé. Shahab Hosseini en Hodjat aussi m'as bien plu. Son personnage est certes plus complexe mais j'ai aimé le fait qu'à tout moment il pouvait péter une durite. Ça rend son rôle imprévisible et très intéréssant je trouve. Autre personnage complexe, celui du couple féminin incarné par Leila Hatami en Simin et Sareh Bayat en Razieh dont j'avoue avoir eu du mal à comprendre les motivations par moment. J'ai quand même une petite préférence pour Leila Hatami mais Sareh Bayat réussi quand même à bien s'en sortir et à bien faire évoluer son rôle surtout vers la fin. Sarina Farhadi en Termeh à un rôle pas facile non plus et apparait un peu en retrait au premier coup d'oeil cependant elle à une certaine importance dans ce scénario et même si j'ai pas été transcendé par l'actrice j'ai trouvé qu'elle jouait bien l'innocence et la fille qui se laisse un peu dépassé par les événements. Derrière ses acteurs, les autres comédiens s'en sortent très bien aussi même si ils apparaissent un peu en retrait. Quoiqu'il en soit, c'est une riche idée je trouve que d'avoir écrit ses personnages de tels sortent à ce qu'il n'y ait pas de "gentils" et de "méchants". Chacun à ses qualités et ses défauts, ça les rends plus proche de nous, plus proche d'une réalité très dur et en même temps même si on peut ne pas cautionner tout ce que l'on voit, on arrive mieux à comprendre les agissements de chacun où on voit que rien n'arrive par gratuité.
La réalisation de Asghar Farhadi reste très classique même si elle est efficace. Il n'y à pas de plans particuliers qui m'ont vraiment sauter aux yeux même si j'ai aimé le jeu qui à été fait autour des portes vitrés qui donne un peu de consistance à certaine scène. Il n'y à que pour les quinze premières minutes où j'ai eu un peu de mal. Je trouvais que la caméra bougeait un peu trop sans que ça ne soit justifié mais fort heureusement ça se calme par la suite. De même, j'ai bien aimé les scènes dans le "tribunal" qui grouille comme une fourmilière justement parce qu'elle montre bien les carences d'un système qui condamne ou non assez facilement. La scène d'introduction avec la demande de divorce en est un bon exemple tout comme le fait de voir comment on innocente ou non rapidement quelqu'un en se basant juste sur un témoignage n'hésitant pas à changer la donne lorsqu'un nouveau témoignage arrive. Sattar Oraki livre de son côté une bande originale convaincante même si, sans être exceptionnelle, seul la musique du générique m'as beaucoup plu car elle colle bien avec la scène finale qui nous laisse dans le mystère le plus total où c'est à nous de conclure et de se faire la fin qu'on imagine.
Pour résumé, je suis plutôt content d'avoir vu "Une séparation" qui est loin d'être le désastre et la branlette intellectuelle auquel je pensais. Le long métrage reste captivant et même si je ne suis pas convaincu qu'il mérite tout c'est bon échos et qu'il les doit surtout grâce à son origine je pense, il reste tout de même intéressant avec une bonne interprétation et une fin frustrante mais qui nous permet cependant de continuer le film une fois le mot fin arrivé afin de se faire son propre point de vue sur ce que l'on vient de voir. Ce drame reste émouvant et à voir je pense.
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