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Le Parti du Peuple Pakistanais survivra-t-il à Benazir Bhutto ? (fin)

Publié le 16 février 2008 par Sujatha Samy-Randy

Des élections libres ?

Le véritable test pour le PPP et le triumvirat sera celui des urnes. Les prochaines élections législatives sont prévues pour le 18 février. Or le PPP ne faisait pas partie des favoris avant la mort de Benazir Bhutto. Selon Nirupama Subramanian, « l’opinion publique, ici, pense que le PPP ne pourra pas survivre longtemps avec Zardari à sa tête, surtout s’il ne remporte pas le scrutin. Tout dépendra donc de la façon dont il va mener sa campagne. » Tout reste donc à faire.

Dans tous les cas, la présence d’Asif Zardari deviendra problématique à plus long terme. Ses relations avec les militants du PPP sont loin d’être au beau fixe comme le souligne Nirupama Subramanian : « il fait ce qu’il faut à l’heure actuelle mais il n’est pas du tout apprécié au sein du PPP ». Cette désaffection est de notoriété publique depuis 2004. À sa sortie de prison cette même année, il avait déjà tenté de prendre la direction du parti. Toujours selon Nirupama Subramanian, « la rumeur prétendait que Benazir Bhutto avait passé à cette époque un accord avec le Président Musharraf. Elle aurait accepté l’exil en échange de la libération de son mari. Elle aurait, alors, cédé les rênes du PPP à Zardari. La majorité des militants s’est violemment opposée à sa candidature. Asif Zardari a dû abandonner et est parti vivre à New York pendant quelques temps. »

La formation pourrait bénéficier d’un élan de sympathie qui lui assurerait une majorité relative à défaut d’une victoire écrasante à condition que les élections « soient totalement libres, » souligne Jean-Luc Racine. Ce dernier est persuadé que « le trio actuel peut fonctionner pour gagner les élections mais quid après ? » On en est encore à l’heure des suppositions. Cependant, les opinions convergent pour estimer qu’en cas de victoire du PPP, une coalition devra de toute façon être envisagée. Pour les partenaires, deux options sont possibles : soit avec des petits partis régionaux, promesse d’une stabilité temporaire, soit avec la formation de Nawaz Sharif, la Pakistan Muslim League, qui risque d’être encore moins durable.

Pour le PPP, les mois à venir seront donc cruciaux. Pour Asif Zardari, ce sera le moment de vérifier s’il a l’envergure de l’héritier politique de Benazir qu’il prétend être. Et pour Bilawal ? Dans l’immédiat, il semblerait qu’il soit effectivement retourné à ses études. Il dispose d’une très forte côté de popularité sur Facebook où les groupes d’admirateurs et surtout d’admiratrices se multiplient. CNN-IBN indiquait qu’à son retour dans cinq ans, il n’aurait aucun mal à obtenir son premier mandat de député tout en récupérant la direction du parti. Un nouveau leader pour une autre direction ? Que signifiera le slogan historique de son parti : « du pain, des vêtements et un toit » pour un jeune homme qui aura passé la majeure partie de son existence éloigné à la fois du pays qu’il est censé diriger un jour et de sa réalité ?


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