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The fool on the hill

Publié le 17 juillet 2011 par Polyphrene
Day after day, alone on the hillThe man with the foolish grin is keeping perfectly stillBut nobody wants to know himThey can see that he's just a foolAs he never gives an answer
But the fool on the hillSees the sun going downAnd the eyes in his headSee the world spinning around[…]
The fool on the hillEt voilà que les Beatles nous rejouent le mythe de la sagesse du fou !Dans le contexte des années 1960, les voies de la sagesse conduisaient vers l’Inde, où des gurus comme Maharishi Mahesh Yogi (père de la « méditation transcendantale ») enseignaient la sagesse à des disciples venus du monde entier (dont les Beatles eux-mêmes). Maharishi Mahesh Yogi, sa famille et ses associés, créèrent ainsi un véritable « empire », comportant école et organisations caritatives, mais aussi structures commerciales animant exploitations agricoles, universités et hôpitaux et représentant plusieurs millions ou milliards de dollarsQuant à permettre à ses adeptes d’apprendre la lévitation et d’installer la paix mondiale… le doute est permis.Les hommes, conscients de leur mort inéluctable, ont, de tout temps, été à la recherche d’un guide spirituel. Le besoin de croire que la vie a un sens et qu’il y a encore une vie après la mort est tel que l’on est prêt à dépasser les limites étroites de la raison pour entrer dans la croyance.Chaque époque, chaque société, chaque culture, apporte sa réponse, et s’il est un domaine dans lequel le recyclage fonctionne depuis toujours, c’est bien celui là ! Les idées sont recyclées sous des formes nouvelles, agrémentées de paradoxes apparents, ornées de formules plus ou moins énigmatiques qui permettent à chacun d’entendre ce qu’il souhaite, parées des couleurs à la mode pour fasciner les foules, et grassement nourries des miettes du politiquement correct.Mais le fou sur la colline n’est pas fou : il est simplement différent. Un psychiatre n’appelle pas un fou un fou : il identifie les déments, que la dégradation des fonctions cognitives et intellectuelles rend incapables d’autonomie, et les psychotiques (encore que cette terminologie « abrupte » soit aujourd’hui remise en question) dont la pensée a perdu contact avec la réalité et dont le raisonnement s’écarte de la logique cartésienne.Le « grand public » appelle fous ceux qui sont « différents », ceux qui « suivent une autre route qu’eux », quelles qu’en soient les raisons. Cette dénomination de « fou » a pour corollaire l’exclusion, avec ce qu’elle comporte de haine, de dérision, et de harcèlement.Pourtant, ce même « grand public » est prêt à suivre d’authentiques « fous », dont le raisonnement, d’une logique implacable, est fondé sur une surestimation de soi et une méfiance de tous. Ces grands paranoïaques sont responsables des plus grands désastres de l’humanité : Hitler, Staline, Pol Pot… et tous ces dictateurs qui, aujourd’hui encore, s’accrochent au pouvoir et massacrent leur propre peuple. De tels « fous » n’auraient aucun pouvoir s’ils n’étaient suivis par des milliers de « disciples », subjugués par le « chef » ou simplement tenus par la terreur. Dès lors, qui sont les plus fous ?A côté d’eux, le « fou sur la colline » paraît bien inoffensif, et la magnifique chanson de Paul McCartney est aussi le témoignage d’une époque à laquelle on repense avec un peu de nostalgie. C’est « fou » comme le temps passe !
NB : Eddy Mitchell a chanté « Le Fou sur la Colline », une adaptation (relativement libre) de C Moine.
Le Fou sur la Butte
Jour après jour, tout seul sur la butteL’homme au sourire fou reste immobile et semble sans butNul ne veut faire sa connaissanceOn voit bien que ce n’est qu’un fouCar il n’offre pas de réponse
Mais le fou sur la butteVoit le soleil baisserEt les yeux dans sa têteVoient le monde tournoyer
Sur son chemin, avec la têteDans un nuage, l’homme aux mille voix parle très clair et netPourtant, nul ne l’entend jamaisNi lui, ni les sons qu’il émetIl ne semble pas s’en soucier
Mais le fou sur la butteVoit le soleil baisserEt les yeux dans sa têteVoient le monde tournoyer
Et nul ne l’aime apparemmentLes gens croient savoir ce qu’il veutEt il cache ses sentiments
Mais le fou sur la butteVoit le soleil baisserEt les yeux dans sa têteVoient le monde tournoyer
Il ne les écoute pasIl sait qu’eux sont les fousIls ne l’aiment pas
Le fou sur la butteVoit le soleil baisserEt les yeux dans sa têteVoient le monde tournoyer
[Traduction – Adaptation : Polyphrène]

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