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[Critique DVD] Avant l’aube

Par Gicquel

Alors que le premier film de Raphaël Jacoulot, « Barrage », se situait dans une certaine tradition de cinéma d’auteur, Avant l’aube se nourrit des codes du film policier: une disparition, des soupçons, une policière.Dans un milieu socialement aisé, comme les aimait Chabrol pour en fustiger les travers.

Ici la critique sur les rapports de classe est beaucoup moins évidente, le réalisateur s’appuyant avant tout sur des rapports père-fils, conflictuels et leur pendant : la recherche d’une autre filiation pour ce directeur d’hôtel, complice de la disparition accidentelle de l’un de ses clients.

Le  responsable n’est autre que le fiston, ce qui n’arrangent pas les affaires familiales, mais pimentent un peu plus un récit ténu, qui tarde à prendre le large. Tout est entendu, compris, très rapidement mais l’histoire ne progresse que par petits événements.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Dont l’arrivée d’un jeune stagiaire , qui assistant au manège illicite et nocturne de son patron, décide de ne rien dire. Une belle idée de scénario qui  enfin débloque la situation, même si le tempo demeure encore celui de l’escargot. Protégé à en devenir suspect auprès du personnel hôtelier, le jeune homme entre dans l’intimité de la famille patronale. A-t-il enfin trouvé le père qu’il n’a jamais connu ? C’est je crois cette intrusion que Chabrol aurait filmée avec une voracité jubilatoire.

Raphaël Jacoulot, lui, s’en accommode, car son plan est ailleurs, tout aussi diabolique, plus subtil peut-être mais bien tardif. A partir de cet instant, nous sommes dans un thriller palpitant, inattendu. Tout le monde joue à découvert, et le plus malin peut encore envisager une sortie honorable. Mais c’est sans compter sur la policière de service, Sylvie Testud , qui confère à son personnage une légèreté inhabituelle et bienvenue, un flic d’autant plus sympa que l’environnement ne s’y prête pas.

[Critique DVD] Avant l’aube

D’entrée de jeu, Jean-Pierre Bacri , endosse sa pelure de râleur patenté et le clin d’œil est d’autant plus marrant que  par la suite, il lui faudra adopter un tout autre registre. Ce qu’il fait très bien, surtout que son vis-à-vis, Vincent Rottiers , en stagiaire taiseux et secret, lui donne du fil à retordre. Depuis «  Je suis content que ma mère soit vivante », le jeune acteur s’affirme comme l’un des plus prometteurs de sa génération. Je suis content qu’il soit vivant.

Le making of ( 30 minutes )

Il est plutôt classique avec ses scènes de tournage et les commentaires du réalisateur et des comédiens. Ceux-ci expliquant surtout la nature de leur personnage, ce qui n’est pas forcément intéressant , une fois le film visionné. Mais fidèle à son image, Bacri en rajoute quand il raconte le profil du patron en froid avec son  fils  » car il n’a pas suivi le chemin qu’il aurait aimé.C’est bien fait pour lui, il n’avait qu’à pas faire d’enfants ».

La scène de la bataille de boules de neige, est plutôt amusante à voir,tant Vincent Rottiers a du mal à atteindre Jean-Pierre Bacri, qui doit pendant ce temps ouvrir une porte , et n’y arrive pas. A noter aussi le commentaire de Dominique Besnehard , en tant que producteur. Il parle notamment du travail effectué avec l’équipe luxembourgeoise.

Prix public conseillé : 19,99 € TTC
Edition Blu Ray : 24,99 € TTC


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