Lucky Number Slevin

Il y a des petits films à rattraper, de ceux qui n’ont pas connus un grand succès auprès du public, mais dont vos potes vous rebattent les oreilles de temps en temps. Slevin fait parti de ceux là, des petites pépites avec un casting trois étoiles (Willis, Kingsley, Freeman…) et une histoire de gangsters, de flingues et de vengeance. Au milieu, en tête d’affiche, vous avez quand même Josh Hartnett, acteur stéréotypé trimballant sa belle tête dans une série de films plus ou moins potables (Sin City, 30 Jours de Nuit…).

Slevin, c’est une histoire de chance, et de rencontres. Slevin, le personnage, n’a pas beaucoup de chances, mais se fait pas mal de nouveaux ami lorsqu’il débarque à New York. En l’occurence, deux pontes de la mafia qui lui en veulent particulièrement. Mais.. mais il y a erreur sur la personne, Slevin se faisant embarquer dans une histoire de dette, vengeance et meurtre à la place d’un autre. Difficile de s’extirper des griffes de la mafia, surtout lorsqu’un tueur monolithique rôde dans les parages… Récit à tiroir, Slevin (titre VF à la sobriété effrayante) joue avec le spectateur durant toute sa durée, nous montrant ce qui sert à faire avancer le récit, cachant le reste jusqu’au point de résolution des intrigues. Difficile de se douter de ce qu’il va arriver, même si les rôles sont pour le moins perceptibles (notamment la vraie identité de Slevin). Dans la lignée des Usual Suspect ou autre Smokin’ Aces (pour le plus moderne, et le jeu de tueurs à gages multiples), Slevin ne démérite pas et offre un film travaillé pour 105 minutes de métrage.

Et ce qui ressort au final, c’est sans doute plus la volonté d’un vrai exercice de style, maîtrisé de bout en bout (scénario, visuel, mise en scène) sans forcément beaucoup de folie ajoutée, Slevin remplit sa mission sans offrir davantage. Dès lors, on est pris dans les limites du récit, ressortant sans forcément avoir à réfléchir sur le film. Vite vu, vite dépassé, voilà le prototype du film plaisant, bien construit et au casting solide, mais qui n’arrive pas à offrir plus qu’une sympathique histoire livrée clés en main. Manque d’atmosphère, ou de caractères, on navigue dans des décors type 70′, en ne pouvant que regarder les dominos de l’histoire tombé. Difficile d’être impliqué plus que ça, et Slevin ira joyeusement fournir les rayons des DVDs d’occasion, où notre plus grand plaisir sera de le découvrir parmi toute une collection de films bien moins plaisants..