Magazine Coaching sportif

Sport et agressivité : Quels sont les liens de causalité ?

Publié le 30 mars 2011 par Fitnessboy

Une idée bien installée nous laisse croire que le sport permet de canaliser un trop plein d’énergie. D’où nous viens cette vérité ? Est-ce vraiment le cas ? Doit-on considérer le sport comme un exutoire pour les personnes les plus impulsives ou bien cela entretient t’il une certaine forme de hargne (et donc est-ce vraiment si mauvais ?).

Quand il est question d’agressivité : Psychologie et sport

Le comportement agressif est pour beaucoup lié à des facteurs environnementaux (problèmes psychologiques, lié au travail ou à la famille, problèmes de santé, …).  L’agressivité d’une personne va souvent être associée à ces facteurs, ou encore à la fatigue, l’éducation ou son milieu social. Dans ce cas le sport n’est ni une cause ni une conséquence mais peut dans certains cas accentuer un comportement violent, du fait de la sensation de puissance que peut apporter un entrainement.

L’agressivité qui se joue sur les terrains de sport n’est pas le produit de dispositions affectives ou mentales mais plutôt la conséquence d’une logique sportive contraignante. Le sport n’est pas tant une soupape de sécurité destinée à purger le trop-plein d’agressivité qu’une école de la domination par usage de la force ou de l’intimidation.

extrait de « Sport et agressivité » de Luc Collard.

Luc Collard ajoute dans son ouvrage que le sport fait appel à une logique presque animale. Gagner c’est détruire l’autre et même si c’est une image, ce symbolisme fait donc appel à notre agressivité. Le regard de deux boxeurs avant un combat, le combat en lui-même, l’agressivité verbales et physiques des footballeurs, seulement, gérer cette agressivité et la canaliser ce n’est pas facile, et spécialement pour les plus jeunes (notamment les adolescents).

Sport et agressivité : Quels sont les liens de causalité ?

Faisons face aux idées reçues

Plusieurs études tendent à démontrer que le sport entretient voir accentue le phénomène d’agressivité. Des chercheurs ont par exemple comparé l’attitude de deux groupes de jeunes entre 15 et 16 ans, l’un pratiquant des sports de combat et de force, l’autre non. Au bout de deux ans de pratique, les jeunes qui avaient pratiqué un sport de combat avaient plus souvent eu recours à la violence, utilisé une arme, commis des actes de vandalisme ou séché les cours que dans l’autre groupe.
D’autres études montrent que l’agressivité d’un sportif reste constant lorsqu’il pratique régulièrement un sport dit violent, même s’il pratique un sport moins violent de façon occasionnelle. Cette étude consiste à interchanger le sport de 3 groupes (rugbymen, handballeurs et basketteurs). Le constat montre que les rugbymen restent les plus violents et ne parviennent à gagner que les matchs de rugby. Les basketteurs, habitués à une pratique sans contact physique, remportent l’épreuve de basket et de handball face aux rugbymen. Quant aux handballeurs plus modérés, ils réussissent le plus de matchs.

Choisir son sport en fonction de sa personnalité

Il est important d’adapter son sport en fonction de sa personnalité et de ses besoins. Une personne trop inhibée aura plutôt tendance à aller vers des sports non compétitifs, dans un groupe où elle pourra se fondre, ou seule pour éviter l’autre. Pourtant, contrer cette tendance par un sport plus social pourrait renverser la tendance. Dans le cas inverse, pour réellement canaliser l’agressivité d’une personne, il faudrait non pas qu’elle choisisse un sport de combat ou d’équipe, qui fait appel à la vivacité et au déchaînement, mais plutôt un sport où on prône le respect d’autrui ainsi que la maîtrise du corps et de l’esprit. Il faut aussi souligner que les sports très intenses fatiguent très vite, et que contrairement aux idées reçues, le sportif ne sera pas nécessairement plus serein. Il peut au contraire devenir irascible.

En résumé

Le sport reste un excellent moyen de faire le vide et de se débarrasser des tensions. Seulement, nous ne réagissons pas tous de la même manière d’où la nécessité d’adapter son sport à son tempérament. Inutile de pratiquer un sport stressant si l’on a besoin de s’extraire d’angoisses. Inutile aussi de se tourner vers des sports violents si l’on est fréquemment irritable ou nerveux. Le sport peut aider à pondérer nos points faibles à condition qu’il soit choisi en conséquence et correctement pratiqué.

Sport et agressivité : Quels sont les liens de causalité ?

A bientôt,
FitnessBoy.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Fitnessboy 260 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte