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Jean-Claude Marin à la Cour de cassation, c’est le pompon

Publié le 28 juillet 2011 par Hmoreigne

La nomination mercredi en conseil des ministres de Jean-Claude Marin au poste de procureur général près de la Cour de cassation ne récompense pas seulement un magistrat présenté tout autant comme fin juriste qu'habile politique, particulièrement précautionneux à l'égard de l'exécutif. Il signe le verrouillage par l'Elysée de postes sensibles de la magistrature dans l'avant dernière ligne droite des présidentielles.

On ne présente plus Jean-Claude Marin. Avant de devenir le premier procureur de France il a su louvoyer avec aisance, sans jamais se brûler les ailes, à la tête du parquet de Paris. Pour ce faire il aura su prendre ce que l'on qualifie gentiment de "décisions surprenantes" dans des dossiers aussi explosifs que Clearstream et Karachi. Certains observateurs, sans doute mal intentionnés, ont ainsi vu dans son engagement personnel à porter l'accusation, puis à faire appel, dans l'affaire Clearstream contre l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, la main de l'Elysée.

Tel un caméléon, Jean-Claude Marin aura surtout su s'adapter au contexte politique du moment, mais toujours dans le sens du vent. On le présente ainsi volontiers comme ayant été successivement balladurien, chiraquien, puis sarkozyste.

Ce carriérisme ne serait pas gênant s'il ne s'était fait sur un savoir-faire remarqué dans la capacité à faire traîner, en multipliant les enqêtes préliminaires, les dossiers susceptibles de faire des vagues. Il démontre surtout que malgré les belles affirmations, le parquet en France reste sous l'étroite surveillance du pouvoir politique.

Tout cela renvoie au bilan judiciaire de Nicolas Sarkozy, et sa volonté de départ de supprimer les juges d'instructions redoutés comme incontrôlables dans des affaires délicates. Un bilan non clos mais qui restera marqué entre autres par la condamnation de la France en novembre 2010 par la Cour européenne des droits de l'Homme, en pleine polémique sur le rôle du parquet de Nanterre dans l'affaire Woerth-Bettencourt, pour l'absence d'indépendance de son parquet à l'égard du pouvoir exécutif.


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