Un domaine à suivre : Monteverro à Capalbio (Toscane)

Lors d'une brève rencontre à Vinexpo, nous avions fait la connaissance de Georg Weber, un jeune allemand, passionné de vins, qui a créé de toutes pièces un Domaine de 50 hectares environ dont plus de la moitié est planté en cépages bordelais et rhodaniens, avec une petite parcelle classiquement dédiée au chardonnay.

Capalbio est à la limite sud de la Toscane. Un gros bourg fourmillant de romains l'été et pratiquement vide l'hiver.

Georg Weber, bibi et la mer à 5 km Un terroir et des parcelles bien identifiées Un ensemble de constructions très sobres, en totale harmonie avec ce bout de la Toscane "Maremma"  Je ne vous dit pas les soins extrêmes qui ont été donnés à tous les détails de cette propriété, conseillée par Michel Rolland et Jean Hoefliger, par ailleurs aussi winemaker en Californie et imposant un certain respect du haut de son double-mètre.

L'exemple parfait d'une sage recommandation d'Audiard :

"Quand les types de cent trente kilos disent certaines choses, les types de soixante les écoutent"

Jean Hoefliger qui travaille aussi en Californie. Une Berkel en parfait état de marche, signe d'une maison sérieuse !

Précisons que ce projet, initié en 2003, produit son premier millésime en 2008. Certes, quand l'argent ne manque pas, quand l'intelligence et la volonté sont là, cela peut faciliter les choses. Que nenni ! L'Italie, comme la France, a des administrations dont le but principal semble bien mettre des bâtons dans les roues à qui mieux mieux. Si on peut penser à d'autres réussites similaires, comme la Podere Forte près de Sienne, Querciabella de Sebastiano Castiglioni et bien sûr ColleMassari de Claudio Tipa, ici, on est dans une région qui n'a pas de vignobles (d'où la simple DOC IGT Toscana). C'est un sacré défi à relever !

Michel Rolland s'investit réellement sur cette propriété. Voilà un homme dont l'enthousiasme est une donnée constante !

Georg Weber, Olympia Romba et Michael Voegele qui s'occupe aussi de l'oliveraie.

Bien sûr, les installations techniques sont au top des technologies actuelles : cuves inox tronçoniques, tout en gravité, avec un système de chargement des cuves similaire à celui de Malartic Lagravière, et un étonnant "couloir" de" refroidissment des raisins avant pressurage.

Le "couloir" de refroidissement

Un chai cathédrale d'une beauté simplissime. Le Marquis Piero Antinori me l'avait vanté.

Voilà les quatre déclinaisons en rouge

DEGUSTATION

S'il semble un peu conservateur d'avoir encore mis du chardonnay, avouons que le 2009 dégusté développe une belle complexité et surtout offre une fraîcheur à laquelle on se s'attendait pas si au sud. 

Les rouges "rhodaniens" sont assez enthousiasmants, avec un caractère, une race, une typicité dont on parlera dans le futur. Les assemblages bordelais, là aussi avec une belle réussite des 2009 (Michel Rolland juge le potentiel des 2010 encore supérieur, étant moi-même assez incapable de bien déguster des vins encore en élevage), montrent un équilibre évident, et toujours avec cette note de fraîcheur en fin de bouche. Pas de dominante de bois ou d'alcool. 

 Juste un petit mot sur l'organisation de cette petite dégustation : simplement parfaite. Des verres au carnet de saisie des notes, des indications techniques aux explications précises du winemaker, on est là au plus haut niveau de ce qui se fait dans les meilleurs domaines.

On va revenir dans un autre billet sur le dîner qui a suivi et des vins servis, sortant de l'ordinaire, je ne vous dis que ça !

Cette parcelle, devant les bâtiments, sera plantée cette année en cabernets.

Bravo à ce jeune allemand qui continue, par ailleurs, à suivre les affaires familiales à Münich où sa famille est propriétaire d'un groupe similaire aux Jardiland en France. Qu'une passion du vin aboutisse à un tel projet d'envergure : chapeau !