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Uchronie(s) New Harlem, T1 : New Harlem - Eric Corbeyran & Tibery

Par Belzaran

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Titre : Uchronie(s) New Harlem, T1 : New Harlem
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Tibery
Parution : Mars 2008


Je vais évoquer le tome initial de « New Harlem ». Editée chez Glénat, cet album d'une grosse cinquantaine de pages, vendu au prix de 12,50 euros. Ce bouquin est coécrit par Corbeyran et Tibery. Le premier est chargé du scénario et le second des dessins. C'est le nom de Corbeyran qui m'a attiré vers cette série. Je lui voue une affectation toute particulière depuis que j'ai découvert « Le maitre de jeu », « Le chant des stryges » ou encore « Le Régulateur ». Par contre, je ne connais pas du tout le dessinateur que je découvre donc en même temps que cet album.

Pour pouvoir évoquer cet opus, il faut que je vous présente l'ensemble du projet de cette saga. En effet, Corbeyran écrit, avec un dessinateur à chaque fois, trois trilogies : « New Byzance », « New Harlem » et « New York ». Ces trois séries se rejoignent dans un dixième opus. Chacune des séries nous présentent des réalités parallèles d'une même mégapole faisant intervenir des personnages identiques possédant des vies différentes. Le concept prend donc toute son ampleur lorsqu'on découvre chacune des séries. Les liens sont évidents sans qu'on arrive à l'expliquer clairement. « New Byzance » est le premier opus de l'une d'entre elle. Il est maintenant temps d'évoquer le premier album de « New Harlem ».

Les premières pages sont perturbantes. En effet, l'album commence par la même scène que dans « New Byzance ». Seuls les personnages ont changé de place ou de statut. Ce sentiment est très perturbant. On a l'impression d'avoir déjà lu l'histoire mais tout est pourtant différent. On se trouve plonger dans une mégapole dirigée par une élite noire. Les dessins utilisant beaucoup le noir, le marron et le gris accentuent cet aspect. On est loin de l'ambiance plus colorée de « New Byzance ». On redécouvre Zack et ses capacités psychiques. Cette fois-ci, ils n'influent plus sur les rêves mais a un rôle de prédicateur. Une nouvelle fois au service des grands dirigeants, il se trouve pourchassé et part en quête de réponses sur son passé. J'ai oublié de vous préciser que l'histoire se déroule dans un futur réaliste. Les adeptes de littérature de ce genre seront donc ravis.

Je ne cherche pas à vous dévoiler trop de clés de la trame. Ce serait vous gâcher une grande partie du plaisir de la lecture. Souvent le premier tome d'une série se contente d'être qu'une vague introduction de l'univers et des personnages et il faut attendre la suite pour voir la trame démarrée. Ce n'est pas le cas ici. Les jalons se posent au fur et à mesure de la lecture en même temps que l'histoire se déroule à un rythme soutenu. On découvre très vite Zack et on le suit dans ses aventures. Dans cette série, sa quête du passé est primordiale. Les interrogations étaient autres dans « New Byzance ». Cette histoire de jeune prodige aux pouvoirs psychiques arraché à sa famille par les touts puissants est un thème classique de la littérature de science-fiction ou de heroïc-fantasy. Mais malgré cet apparent classicisme, Corbeyran nous offre un scénario originale qui nous captive dès les premières lignes et nous attirent dans un tourbillon d'informations et de questions. L'auteur nous offre bon nombre d'explications. On est partiellement omniscient dans le sens où on assiste à des scènes dans lesquels Zack n'apparaît pas. Néanmoins, bien qu'en apprenant beaucoup de choses, le scénariste prend goût à ne nous offrir que des repères bancals dont on ne maitrise que très peu de choses. En ce sens, la trame est une vraie réussite : elle nous passionne, attise notre curiosité et nous fait déjà languir dans l'attente de la suite.

Bien qu'étant paru deux mois après « New Byzance », « New Harlem » peut se lire indépendamment du précédent. Il n'y a priori pas d'ordre de lecture. Par contre, il est évident que pour prendre pleinement possession de la magie de la saga, lire les trois séries apparaît indispensable. Pour l'instant, seul le premier tome de chacune d'entre elles est sorti. La dernière se nomme « New York » est donnera lui à un de mes amis bientôt à n'en pas douter. Découvrir ce projet bédéphile est une expérience assez unique. Car le lien entre les trois sagas n'est pas chronologique comme peut l'être les sagas « L'Ancêtre programmé » ou encore les mythiques déclinaisons de « Donjon ». Ici le lien est complexe. Il est évident, on le voit à travers le héros, ses capacités, l'univers géographique, les personnages, la trame mais on n'arrive pas à l'expliquer ni à dire ce que représente l'une pour l'autre. On pourrait toujours se dire qu'il s'agit de trois réalités parallèles d'un même monde mais dans ce cas-là pourquoi un dixième tome de synthèse ? Bref, vous l'aurez compris, je suis conquis et ai vraiment hâte de découvrir la suite. Malgré leurs ressemblances, « New Harlem » possède une âme propre. Son ambiance plus noire et bureaucratique sur fond de bataille raciale est intéressante. Une chose est sûre, notre cher Zack n'est pas encore sorti d'affaire !

En conclusion, il ne me reste plus qu'à vous conseiller de vous offrir cet album et ceux qui l'accompagnent. En tout cas, il s'agit, à mes yeux, d'une série originale, unique et réussie. Voilà qui ne manque pas d'argument pour vous inciter à vous y plonger. Bonne lecture.

par Eric the Tiger

Note : 17/20


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