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Super 8

Par Lulla

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What About ?

Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité… Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer...

Who's Who ?

 Scénario de J.J. Abrams. Réalisé par J.J. Abrams. Avec Joel Courtney, Kyle Chandler (Demain à la Une, Friday Night Lights), Elle Fanning (Somewhere, Benjamin Button), Gabriel Basso (The Big C), Riley Griffiths, Ryan Lee, Zach Mills, Ron Eldard...

So What ?

 Lorsque le fan (J.J. Abrams) s'associe au maître (Steven Spielberg), cela ne résulte pas simplement sur un bon film, divertissant et touchant, mais aussi et surtout sur un bel hommage au cinéma des années 80, qui pourrait presque être vu comme un passage de flambeau. Steven Spielberg n'est pas mort mais le meilleur de sa carrière est certainement derrière lui. J.J. Abrams, en une vingtaine d'années (car avant Felicity et tout ce qui a suivi, il a signé les scénarios de quelques grands films tels que A propos d'Henry ou Forever Young), a prouvé qu'il était son digne héritier, prêt à prendre la relève ! Si certains en doutaient encore, Super 8 est là pour achever de les convaincre.

Super 8 est une oeuvre extrêmement riche qui a d'abord vocation à réveiller en nous l'enfant qui fut autrefois ébloui par la laideur de E.T. et la beauté du film éponyme, passionné par une Rencontre du troisième type, ému par Stand By Me... Et si je devais quelques instants évoqué un souvenir plus personnel, ce serait celui de ces moments de complicité avec mon petit frère lorsque nous riions face aux facéties de Choco et sa bande de Goonies, et étions effrayés par les frères Fratelli et emerveillés par les multiples passages secrets et la sublime épave finale du film. Les aventures de Joe, Charles, Alice et les autres évoquent tour à tour ces souvenirs cinématographiques-là, gravés dans la mémoire des trentenaires (et de leurs parents qui ont dû se coltiner ces mêmes films des dizaines et des dizaines de fois jusqu'à ce que la bande de la cassette-vidéo déraille). J'ignore si les enfants d'aujourd'hui seront sensibles à Super 8 et resteront marqués par le film, mais ce serait la preuve ultime que J.J. Abrams et son équipe auront réussi leur pari. Alors évidemment, à partir du moment où l'on a vu tous ces films mythiques, les surprises sont rares devant Super 8. Tout se déroule plus ou moins comme on pouvait l'imaginer. Les codes du genre sont respectés, jamais bousculés. On ne cherche pas ici à réinventer mais simplement à recréer une magie. Malgré la sincérité de l'initiative, on ne peut donc que constater que le film possède ses limites. 

 Super 8 fonctionne également grâce à un deuxième niveau de lecture, celui du film dans le film. Tous les adultes d'aujourd'hui n'ont pas forcément tenté pendant leur enfance de faire leurs propres films mais une majeure partie des cinéphiles, très certainement. Là, J.J. Abrams s'adresse alors à un public moins large mais s'efforce quand même d'inclure tout le monde dans le récit, quitte à être plus explicatif parfois lorsque que quelques détais plus techniques mais pas sorciers viennent s'en mêler. Je pense aux "productions values" et compagnie. On sent que le réalisateur et scénaristes se fait avant tout plaisir et raconte, d'une certaine manière, sa propre histoire. Car quand il était ado, il a fait ses petits films lui aussi et s'est fait remarquer un jour par... Steven Spielberg ! Leur rencontre remonte donc à loin et ce film est l'aboutissement de plusieurs années d'amitié et de respect mutuel. C'est la preuve qu'il ne faut jamais s'interdire de rêver. Les rêves même les plus fous peuvent se réaliser ! 

Mais Super 8 s'adresse aussi aux fans de J.J. Abrams, qui connaissent son oeuvre sur le bout des doigts et qui savent reconnaître les clins d'oeil que le bonhomme a distillé au fur et à mesure de son film : il y a le restaurant, vers la fin, qui s'appelle "Locke" et qui rappelle donc Lost; mais aussi les apparitions de quelques très brèves de quelques figures  importantes de son oeuvre comme Greg Grunberg, toujours présent d'une manière ou d'une autre (mais on l'attend toujours dans Fringe !), ici en acteur de soap, ou encore Amanda Foreman, en présentatrice télé. Il y a sûrement des tas d'autres exemples mais un second visionnage s'impose certainement pour tous les repérer ! On reconnaît un peu de Cloverfield, une production Abrams, à travers les diverses apparitions du monstre, qui se dévoile un peu plus à chaque fois jusqu'à la scène finale qui nous plonge au plus profond de son regard, avec un jeu de miroir sublime entre les yeux du gamin, ceux de sa mère; et ces quelques lignes de dialogues qui semblent anodines qui sont pourtant pleines de sens. L'envol de l'extraterrestre, le pendentif qui part avec lui, c'est un adieu à l'enfance, à la souffrance aussi. C'est simplement magnifique. Si l'émotion était à son comble à ce moment-là, elle l'était aussi lors du visionnage des vieilles images en super 8 de la maman de Joe. Larmes...

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J'ai encore des milliers de choses à dire sur ce film (l'incroyable grâce et la justesse d'Elle Fanning, ces scènes d'action spectaculaires parfaitement maîtrisées, surtout celle du déraillement du train, un spectacle inoubliable, le générique de fin nous dévoilant le fameux The Case...) mais je préfère laisser à chacun son expérience de Super 8. Si je ne peux pas m'empêcher de trouver des défauts au film, me laissant insatisfait, je ne peux que répéter que J.J. Abrams et le nouveau maître (les plus cyniques diront "Oui, le maitre du recyclage" mais ils auraient tort de le réduire à cela même s'il le fait si bien). Il n'a plus rien à prouver à mes yeux. Il pourrait s'arrêter demain, il aurait déjà beaucoup apporté au cinéma. 


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