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Kosovo : les Serbes expriment leur colère à Strasbourg

Publié le 21 février 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Vuk Jeremic au PE suite à la déclaration d'indépendance du Kosovo : "J'ai honte en tant qu'Européen"

 

Le ministre serbe des affaires étrangères, Vuk Jeremic, était cette semaine à Strasbourg,au Conseil de l'Europe et au parlement européen. i la bien sûr fait part de sa "déception, de sa colère" après la déclaration d'indépendance du KOSOVO. Il a fait part aussi de son double sentiment de fierté en tant qu'Européen et de honte suite à la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par plusieurs Etats membres de l'UE, ce mercredi devant la commission des affaires étrangères du PE.
Les députés du PE  l'ont interrogé sur le destin  européen de la Serbie et l'éventualité d'un recours à la violence de Belgrade contre Pristina.
"Une majorité au Parlement européen estime que la situation au Kosovo était intenable", a déclaré le président de la commission des affaires étrangères, Jacek Saryusz-Wolski (PPE-DE, PL), en ajoutant "comprendre" la position des autorités serbes par rapport au Kosovo. Il a également rappelé que la décision de l'UE d'envoyer une mission de police n'est "pas un acte de défiance à l'égard de Belgrade".
Le ministre serbe a fait part de son double sentiment de fierté et de honte en tant qu'Européen. Fierté devant "l'héritage, la culture et la croyance qui me lient à une constellation d'Etats qui se sont réconciliés" après la seconde guerre mondiale mais aussi honte en tant qu'européen, "qui sait au plus profond de lui-même que ce qui a été fait à la Serbie est une violation du système international et des valeurs à la base de la construction européenne", a indiqué M. Jeremic, en référence à la résolution 1244 des Nations unies (1999) qui place le Kosovo sous administration d'une mission de l'ONU. "Si cet acte de sécession pour raison ethnique n'est pas une erreur, alors rien n'est une erreur", a-t-il affirmé devant les députés.
Deux poids, deux mesures de la Communauté internationale
M. Jeremic a comparé la situation des kosovars à celle des kurdes irakiens - dans deux pays qui ont été dirigés par des tyrans et où des minorités ont été opprimées sous Slobodan Milosevic et Saddam Hussein - à ceci près que "la Communauté internationale n'est pas prête à reconnaître l'indépendance du Kurdistan irakien", à la différence de celle du Kosovo.
En réponse à une question de Jose Ignacio Salafranca (PPE-DE, ES), qui s'interrogeait sur la possibilité de trouver un accord dialogué entre les deux parties, le ministre serbe a estimé que "la déclaration répétée des grandes puissances en faveur de l'indépendance du Kosovo n'a pas permis d'arriver à un tel accord".
Destin européen de la Serbie
Hannes Swoboda (PSE, AT), soutenu notamment par Vittorio Agnoletto (GUE/NGL, IT) et Jan Marinus Wiersma (PSE, NL), a mis en garde le ministre serbe contre la tentation de renoncer au lien avec l'UE. M. Jeremic a répondu que "l'indépendance du Kosovo affectera "bien évidemment" le processus d'intégration de son pays. "Nous sommes une démocratie fière, nous n'avons pas le choix", a-t-il déclaré.
Recours à la violence
"La Serbie ne partira pas calmement, nous nous battrons et nous ne tolérerons pas cette sécession. Nous aurons recours à tous les moyens diplomatiques, politiques et économiques à notre disposition, sans pour autant recourir à la force", a affirmé le ministre en réponse à Joost Langendijk (Verts/ALE, NL), qui s'interrogeait sur l'éventualité d'un recours du gouvernement serbe à la violence civile pour déstabiliser le nouvel Etat albanophone.
"Les violences actuelles au Kosovo sont regrettables. Nous n'encourageons ni ne soutenons ces violences", a ajouté M. Jeremic, en référence à l'attaque de deux postes frontières entre la Serbie et le nord du Kosovo dans laquelle la force de l'OTAN (KFOR) a dû s'interposer.
Accord de Stabilisation
Jacek Saryusz-Wolski (PPE-DE, PL) a souhaité qu'un accord de stabilisation puisse être signé entre l'UE et la Serbie. Le projet d'accord de stabilisation paraphé en décembre 2007 figure parmi les priorités affichées par la présidence slovène de l'UE. (le compe-rendu des travaux de la commission des afaires extérieures du PE est repris sur le site du Parlment européen)

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