Magazine Cinéma

Vipère Au Poing (1971)

Publié le 02 septembre 2011 par Olivier Walmacq

vipere_au_poing

Genre: drame
Année: 1971
Durée: 1H25

L'histoire: En 1922, après le décés de leur grand-mère paternelle, Jean Rezeau et son frère Ferdinand retrouvent leurs parents revenus d'Indochine. Mais les relations avec leur mère, surnommée Folcoche, vont prendre une tournure cauchemardesque.

La critique d'Alice In Oliver:

Vipère Au Poing est l'adaptation d'un roman homonyme d'Hervé Bazin. C'est un drame réalisé par Pierre Cardinal en 1971.
Mais le livre connaîtra une nouvelle version en 2004 avec Catherine Frot, Jacques Villeret et Jules Sitruk.
Honnêtement, vous pouvez vous dispenser de ce remake. Par contre, cette version de 1971 reste un très grand film, qui repose avant tout sur l'interprétation magistrale d'Alice Sapritch en mère indigne, et surnommée Folcoche.

vipère0

Pierre Cardinal a pour principal souci de respecter les grandes lignes du roman. Mission réussie ! Attention, SPOILERS !
Jean Rezeau et son frère Ferdinand retrouvent leurs parents revenus d'Indochine. Ils rencontrent alors leur mère génitrice qu'ils n'ont jamais connu.
Pour eux, c'est le début d'un long cauchemar.

D'emblée, la mère impose son autorité. A table, il est nécessaire de bien se tenir sous peine de recevoir une fourchette dans la main.
Ensuite, Folcoche gifle régulièrement Jean et Ferdinand, les deux garçons effectuant également les pires corvées de la maison.
Ils ont également les cheveux tondus, subissent une éducation militaire et vivent dans la peur de se faire rosser par leur propre mère.

vipère 1

Pourtant, Jean va bientôt défier Folcoche du regard et se rebeller contre son autorité. A partir de ces différents éléments, Pierre Cardinal réalise un drame bouleversant. Le plus intéressant reste le portrait des différents personnages en présence. Tout d'abord, Jean et Ferdinand sont deux garçons qui recherchent à tout prix l'amour de leur mère. Malheureusement, cette dernière n'aura de cesse de les martyriser, suscitant à la fois de la crainte et du mépris.
Ensuite, le père, Jacques Rezeau, est étrangement absent de la maison, préférant s'évader dans la nature.

Jacques n'est pas très autoritaire. Lui aussi semble dominer par sa bonne femme et paraît indifférent à la situation de ses deux fistons.
Finalement, c'est un personnage assez lâche mais plutôt affectueux lorsqu'il se trouve (assez rarement) avec ses deux enfants.
Folcoche, la mère indigne et marâtre, est probablement le personnage le plus complexe du film (et du livre).
Pierre Cardinal révèlera les raisons qui poussent cette mère à rosser régulièrement ses propres fils, résultat d'un mariage forcé.
Folcoche n'aura de cesse de leur faire payer.

vipère

Vipère au Poing est avant tout un roman autobiographique. Encore une fois, le film est très respectueux du roman et peut compter sur l'immense interprétation d'Alice Sapritch. Conscient du charisme de son actrice, Pierre Cardinal focalise sa caméra sur le regard colérique de cette bonne femme perverse et sadique.
Un véritable tour de force pour ce drame qui traite de l'enfance martyre et des cicatrices douloureuses d'une innocence perdue.

Note: 17/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines