« Koh Lanta » Raja Ampat : Un premier épisode placé sous le signe de la stratégie

Dix ans après, je ressens toujours ce même petit frisson quand le générique de « Koh Lanta » démarre et je suis même émue par le petit speach de Denis, depuis l'hélicoptère cette année. Le premier épisode de « Koh Lanta » « Raja Ampat » diffusé hier était plus que prometteur...

Comme à chaque démarrage de l'aventure, les candidats encore tous secs sont contraints de plonger dans l'eau avec leur sac à dos, ce qui excite le sadisme des téléspectateurs. Chaque année, je constate avec une petit sourire en coin que TOUTES leurs affaires sont déjà trempées et qu'ils ne seront plus jamais secs et propres. Cette première mini épreuve du plongeon et de la nage est déjà l'occasion d'observer les forces en présence. « Raja Ampat », j'adore ce nom, je vais m'en gargariser, compte nombre d'éphèbes musclés – Anthony, prof de gym ; Laurent, mannequin ; Benoît, beau gosse... - et un quota important de boulets arrivés là par hasard. Gégé s'impose comme le premier « cas » de l'épisode. Ce sexagénaire a toujours rêvé de faire « Koh Lanta », mais n'a appris à nager qu'il y a un mois. Il se retrouve donc paralysé au moment de sauter dans l'eau et ses nouveaux amis, et potentiels futurs coéquipiers, sont contraints de s'organiser pour éviter le drame dès les premières minutes de l'émission. La sauvegarde de Gégé empêche ensuite certains candidats de concourir pour le deuxième temps fort de ce début d'aventure : la quête des colliers d'immunité sur un îlot. Le vaillant Martin se disqualifie ainsi en accompagnant Gégé jusqu'au rivage.
La répartition des équipes ne doit rien au hasard, cette année. On a l'impression que la production a entendu les téléspectateurs qui râlent chaque année en constatant qu'une équipe plus forte se dessine dès le premier épisode. Pour « Raja Ampat », les deux tribus ont été formées en amont. Chaque groupe compte son boulet, les jaunes ont hérité de Gégé, et les rouges de Virginie, qui n'a pas le physique a priori pour une telle aventure. En un mot comme en cent, elle est en surpoids.
Si chaque clan porte sa croix, les deux groupes ont également hérité de candidats remarquables, enfin surtout les jaunes, qui pourront compter à l'avenir sur Teheiura. D'origine polynésienne, le jeune homme entend retrouver ses racines grâce à l'émission et dès le départ, il se montre de bons conseils pour apprendre aux autres candidats à pagayer ou trouver de la nourriture sur leur plage.
Les rouges disposeront, eux, de Maxime, étudiant belge en sciences politiques, qui entend s'imposer comme le GRAND stratège de « Raja Ampat » (désolée, je ne m'en lasse pas). Dark Max a déjà décelé les faiblesses chez ses camarades de jeu et souhaite abuser de la naïveté de Virginie, ou s'appuyer sur Florence, « l'éducatrice au grand cœur ».
Arrivés sur leur plage respective, les aventuriers organisent la survie. Les rouges cherchent en priorité l'eau pour sauver d'une mort imminente, Patricia, la camionneuse, qui souffre d'une violente insolation. Les jaunes, eux, attaquent la construction de la cabane. Enfin, Gégé, qui en rêve depuis dix ans, se lance dans la construction de la cabane de ses rêves, qui doit surclasser toutes celles aperçues à ce jour dans le jeu.
Les personnalités s'affirment. Steve, le futur policier macho, sera le faignant tête à claques. Naouel, la championne de football freestyle et Délisia, la basketteuse, joueront les chieuses.
Chez les rouges, Olivier aimerait bien s'imposer comme le chef de clan mais les jeunes coqs, Maxime, le super stratège, et Martin, le brave type serviable, ne l'entendent pas de cette oreille.
L'épreuve de confort qui doit attribuer le riz, qui n'est pas fourni cette année aux candidats, voit la victoire des jaunes mieux organisés malgré leur faiblesse (Gégé). L'immunité est également gagnée par cette même équipe, malgré les qualités de meneur de Martin.
Dès le retour au camp, Maxime teste ses qualités de stratège en retournant en une après-midi une équipe a priori unie contre la pauvre Lisa, qui n'a rien fait de mal à part être malade comme une chienne toute une nuit. Le jeune homme est effrayé par son rapprochement avec le beau Martin et souhaite casser ce binôme dès le départ.
Contre toute attente, la stratégie cousue de fils blancs du belge fonctionne sur des candidats rendus très paranos par le Conseil. Les rouges éliminent donc une fille au physique très digne plutôt qu'une nana qui les a déjà handicapés sur une épreuve. Magnifique... Ils signent ainsi certainement leur arrêt de mort dans le jeu.
Lisa peut se venger de ses bourreaux grâce à une nouvelle règle de cette année, le vote noir. Elle sanctionne ainsi contre un candidat pour le prochain conseil.
Ce premier épisode démarre sous les meilleures augures pour les amateurs de stratégie évidemment. Les autres regretteront que la candidate toute désignée pour le départ soit encore de l'aventure. Maxime devra cependant affiner sa stratégie pour continuer à faire des ravages chez les rouges, mais je ne peux qu'admirer ce premier coup de maître.
Mon seul bémol viendra du choix des candidats. « Raja Ampat » semble placé clairement sous le signe de la lutte des classes. Le fossé semble en effet assez grand entre les candidats au statut social plutôt élevé – Olivier, Catherine, Martin, Maxime... - et des candidats beaucoup plus modestes, voire à la limite du cas social. Les portraits montrent en effet des femmes en difficultés ou des jeunes issus de milieux plus difficiles. J'espère vraiment me tromper à ce sujet, et je souhaite qu'on revienne comme chaque année à une bonne vieille opposition entre les sexes.