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« Jayne Mansfield, 1967 » de Simon Libérati

Par Sijetaisdeboutsurmatete
« Jayne Mansfield, 1967 » de Simon Libérati

Simon Libérati consacre son dernier roman à la fin de vie d’une super star hollywoodienne des années 60.

Le couperet du temps est terrible : qui aujourd’hui se rappelle de Jayne Mansfield ? Pourtant, celle-ci avait « une réputation atroce mais un indice de notoriété hors catégorie ». Jayne Mansfield, symbole d’une nouvelle ère où le scandale, la grandiloquence etla médiocrité suffisent largement à la célébrité. De ces célébrités, on ne retient que le pire et le démesuré, la part humaine n’y est plus. C’est aussi pour cela aussi qu’on tolère que ces stars soient traquées par les journalistes et insultées par l’opinion publique. Jayne Mansfield n’est pas une femme : c’est un phantasme.

Le roman s’ouvre sur une réalité à laquelle, toute star qu’elle est, elle n’échappera pas : un accident de voiture, somme toute banal puisque ni la vitesse, la drogue ou l’alcool ne sont à incriminer, même si, aujourd’hui encore, on fantasme une décapitation. L’auteur déroule un réalisme appétissan, relève les détails techniques de l’accident dont la description occupe les cinquante premières pages. Alors, on se dit que nous allons connaître cette réalité-là de la vie de Jayne Masnfiled, deviner quel route sans issue elle a emprunté, quel chemin de traverse elle a voulu ignorer... Mais nous n’en saurons rien.

Le défi littéraire réside précisément là : prendre de la hauteur et faire toucher du doigt ce que cela dit de notre société ou, partir à la recherche de la part humaine de la star, de celle qui ne peut être qu'ignorer les doutes et le désespoir, cra elle a tout. Depuis quelques années, ne cesse-t-on pas de revenir sur l’intelligence, la finesse et la sensibilité d’une Marylin Monroe longtemps cantonnée à un glamour parfait et une neurasthénie cliché ?Pour cela, le roman de Simon Libérati nous laisse sur notre faim, nous avons les détails de l’accident mortel mais la chronique d’un scandale raconté par le menu n’offre pas plus d’intérêts que les faits que nous lisons aujourd’hui dans toute sorte de presse.

"Jayne Mansfield, 1967", Simon Liberati, éditions Grasset


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