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Hold up !

Publié le 15 septembre 2011 par Berthner

HOLD UP !


Souriant, j’attends mon tour. Je regarde autour de moi,j’ai un peu l’impression de me trouver dans la queue d’un supermarché tellementl’ambiance est chaleureuse et les visages fermés, mais bravant les mauvaisesondes ambiantes et poussé par la contingence, je me dirige d’un pas décidé versles visages presque anonymes, vu la vitesse du taux de rotation qui leur estappliqué, qui se cachent derrière les guichets.

« Bonjour Madame, je souhaiterai retirer 1000euros ? » et là, une réponse surprenante, déjà entendue, à laquelleon ne se fait jamais!
« Pour quoi faire ? »
Cette phrase fige mon sourire, me transformantinstantanément en une victime du botox, ne me permettant plus que d’agiter unelangue dans une cavité buccale inutile en espérant projeter des sons audibleset compréhensibles au-delà de la double barrière paralysée de mes lèvres. HOLD UP !Aurai-je dépassé le découvert autorisé ? Leservice de gestion de l’établissement aurait-il perdu mes dernièreséconomies qu’il a du investir dans une sicav dont mon conseiller n’a censéde vanter les performances et où se trouvent des obligations grecques,italiennes, espagnoles et bancaires censées « booster » un rendementmonétaire qui fait se plier de rire la cigale, et qui vient de se crasherlamentablement.
C’est sûr qu’il ne vaut pas mieux être fourmi de nosjours !
HOLD UP !Pourtant, je ne lui en veux pas à mon conseiller,j’aurai dû savoir où je plaçais mon pécule, mais je n’y comprends rien etapparemment lui non plus. Ce n’est pas sa faute, il a des objectifs à rempliret doit écouler son quota de merde dans l’escarcelle de clients depuislongtemps considérés par sa direction comme pigeons. Poussés sans doute parl’exemple des gouvernements dont nous sommes les« clients-usagers-contribuables » que les gouvernants considèrentcomme des dindons. 
Quel progrès depuis Colbert, celui-ci nous considéraitcomme des oies et énonçait bien fort que « L'art de l'impositionconsiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avant d'obtenirle moins possible de cris ».
Mais revenons, à mon placement. Naïvement,j’espérais avoir un rendement supérieur au 2% d’inflation des chiffresofficiels qui comme ceux du chômage, sont toujours inférieurs à la réalité. Ehoui ! L’indice des prix à la consommation a augmenté, certes moins que lecoût de la vie qui lui est trop compliqué à mesurer paraît-il, et pour cause,le temps que l’Insee rentre les données, il a déjà franchi un nouveau record.
Car dans la réalité, les visions des« télétubbies » de la politique et la dialectique politicienne dupays de OUI-OUI se perdent dans le souvenir nostalgique des prix d’antan.
Onze ans après… presque un siècle vu la hausse des prix,on arrive à penser qu’un euro c’est presque un Franc, le positif c’est que lespersonnes âgées ne risquent plus de se tromper !
Mais, un euro c’est 6.55957 francs et aujourd’hui onpaye l’expresso 6,50 francs, le paquet de clopes plus de 35 francs presquecomme le jambon beurre, le litre d’essence presque 10 (je me rappelle encore dusondage qui disait qu’avec un super à 10 francs, les Français s’arrêteraient derouler, mais n’oublions pas que nous atteignons ces prix- à grâce à la TIPP) etla baguette, ah la baguette….sans oublier les augmentations, du gaz, de laSNCF, des commissions bancaires, du blé, du lait…..
HOLD-UP ! Braquage permanent de notre salaire,de nos honoraires, de nos revenus… !
Mais ça ne s’arrête pas là, notre argent ne nousappartient plus, la liberté de disposer de ce que nous avons honnêtement gagnén’est plus qu’un conditionnel, passé sous le regard scrutateur des banques,devenues « agents gouvernementaux ».
Vous allez, dans un établissement bancaire retirerde l’argent de votre compte, et l’on vous demande ce que vous en allez enfaire. C’est que presque… presque, il n’est plus à vous cet argent, il fautjustifier d’où il vient, où il va ?
Mais nous, on leur demande aux banques ce qu’ellesen font ?
Pourtant le client c’est nous et dans une économiecapitaliste, elles ont oublié que le client est roi.
L’idée du « Bank Run » de Cantona, étaitdans le fond séduisante.
Le Gouvernement leur sauve les fesses, un plan desecours suite à la chute de Lehman, elles se renflouent sur notre dos enaugmentant les commissions, en pratiquant des taux d’intérêt que l’on pourraitassimiler à de l’usure légale. (Je sais, c’est un oxymore !)
Ce qui leur permet d’ailleurs de dégager desbénéfices astronomiques sur le dos de la volaille ! (c’est nous).
Votre compte à vue n’est pas rémunéré, elles neprêtent pas aux entreprises, elles ne se prêtent même plus entre elles, maisquand vous êtes à découvert elle rejette le paiement et débite votre compte defrais de traitement qui creusent un peu plus le trou sur lequel ellescontinuent de pratiquer des taux usuraires par rapport à ceux auxquels elles sefinancent.HOLD UP !
HOLD UP ! Un peu comme labande à Bonnot, le gang des Tractions Avant, Dillinger et les autres, maiscontrairement à ces joyeux drilles, là c’est légal !
Et puis toutes ces banques dontnous ne pouvons nous passer, car payer en cash devient de plus en plus dur, lesliquidités c’est mal vu. Lois anti-blanchiment, lutte contre l’évasion fiscale.
Le cash n’est plus roi, maisparia !
Alors on se sert de la carte decrédit et le commerçant paye une commission qui vient en déduction de sonbénef, le cash il ne peut plus l’accepter au-delà d’un certain montant. Biensûr il peut toujours accepter les chèques, mais à ses risques et périls.
HOLD UP ! Assimilable auracket de Capone.
Et enfin, l’apogée, votre banque saute, parcequ’elle a fait des bêtises, parce qu’un Nick Leeson, un Kerviel s’est laissémangé les neurones par le système et vous vous retrouvez avec quoi, une mainderrière et une devant. Vos liquidités ne sont couverts que pour 100 000 euros,vos titres que pour 70 000 et le reste si vous en aviez s’est comme dans lesTontons flingueurs, il est « dynamité, dispersé, ventilé » !
HOLD UP ! Suivant Audiard « Un marchandde tableaux est un voleur inscrit au registre du commerce ». Et une banqueaprès tout…… c’est un peu pareil!
HOLD UP !

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