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Est ce que ca ne donne pas à réfléchir tout ca ?

Publié le 19 septembre 2011 par Wilnton @pam_wilnton

Il y’a quand même matière à réfléchir sur le cas Camerounais. En effet, derrière les slogans de paix, plus d’un ne veut pas entendre parler de l’autre vérité…Celle du cauchemar et du non droit…celle du bâton derrière chaque citoyen.

En 2005, des étudiants décident d’organiser des manifestations pour revendiquer leurs droits. Ils sont arrêtés, emprisonnés, tabassés parfois sans que l’ombre d’une procédure soit suivie. Des morts sont comptés au tableau.

En 2006, ils ré-osent leurs revendications…La liste des morts sous les balles des forces de l’ordre s’allonge comme des grains de chapelets..

En 2008, des mouvements de grève s’emparent des principales villes du pays avec des jeunes tenus par la faim et qui veulent réclamer autre chose. Une ONG parle de plus de 200 morts en quelques jours.

Les cas d’arrestation très questionnables d’hommes politiques ou d’embrassements de leaders sociaux sont légions pendant cette période également. On se souvient de Bernard Njonga arrêté et tabassé pour avoir osé organiser une marche. De Kah Wallah enlevée et déportée sur Douala pour avoir osé porté sa candidature à la présidentielle. De Mboua Massock plusieurs fois arrêté et déféré à des endroits inconnus…

Et que dire donc des chaines de télévision plusieurs fois fermés et de la menace de censure sur les médias, y compris sur Internet à l’occasion de ces élections. Des journalistes sont tabassés..parfois simplement parce qu’ils sont journalistes par des hommes armés qui se croient tout permis parce qu’ils tiennent en vie un régime qui a mille problèmes…Même une simple prostituée qui veut se venger de son petit ami peut faire appel à eux pour qu’ils envahissent une cité et saccagent tout…

Les cas sont donc légions pour dire qu’il y’a quelque chose qui ne va pas. Et il faut être d’un aveuglement absolument remarquable pour trouver tout normal.

Au Cameroun de Paul Biya, les choses vont mal. Et il ne faut pas se leurrer. Et si certains Camerounais ne comprennent pas que le Cameroun soit classé parmi les pires dictatures, c’est que toutes ces choses qui leur sont montrées comme normales alors qu’elles sont effarantes parfois même dans des régimes plus terribles.

Non, ce n’est pas la tyrannie dans l’absolu…Mais celle-ci étant entrain de disparaitre du monde et ce qui est maintenu est au Cameroun en est la nouvelle forme dans un monde qui évolue.

La plupart des dignitaires du régime Biya relativisent toutes ces choses. Mais ils ne sont pas à l’abri de la peur, eux qui vivent désormais et presque tous, sous l’épée de Damoclès d’un épervier.

Au pays de Paul Biya, il ne faut pas trouver juste que des jeunes meurent parce qu’ils ont marché, parce qu’ils ont soi disant été à l’encontre des règles de la République. Tuer un jeune qui marche n’est pas vraiment très républicain…Il ne faut pas trouver normal qu’une candidate soit enlevée…ou qu’une manifestation soit réprimée dans le sang…Tous les détourneurs de fond publics qui créent cette frustration sont vivants et en bonne santé alors qu’ils font pire que marcher…Et ce sont bien les marches favorables au régime qui ont le vent en poupe alors que les autres se font arroser par des citernes anti-émeutes qui prennent du plaisir à jouer sur les corps des Camerounais quelques maudits airs de gourdins, de couteaux et de fusils.

Quand la presse internationale s’alarme des libertés, quand les pays d’à côté et les faux amis s’inquiètent, quand des camerounais jettent sur l’arène les dernières forces de leur désespoir pour en finir avec ce système…ce n’est pas parce que tout va bien et que certains veulent tout noircir…Il y’a bien un problème dans le Cameroun de Paul Biya.

Au Cameroun de Paul Biya, il ne faut pas trouver normal que la dictature se cache sous la démocratie.

Au Cameroun de Paul Biya, il faut certainement que les choses changent.

Il est temps de ne plus avoir peur des Camerounais. Il est temps que ce qui est anormal soit montré comme tel et que ce qui est normal reprenne sa place. Il est temps que s’arrête l’heure des miettes ventilées pour contenter les frustrations…Il est temps que le Cameroun de Paul Biya devienne celui des Camerounais qui ont la capacité d’en faire quelque chose de bien et d’extraordinaire.



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