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Identité citoyenne et fichage policier : le retour en arrière

Par Généalogiste Professionnel

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Du 28 septembre au 27 décembre 2011


Aux archves nationales de Paris et Fontainebleau

 

Fichés ? Photographie et identification,

du Second Empire aux années 60

L'exposition retracera l'histoire de l'identité citoyenne et du fichage policier en France, des sommiers judiciaires du XIXe siècle jusqu'à la systématisation dans les années 60, en passant par la "révolution Bertillon" et la naissance de la carte d'identité.

 

Alessio P., 23 ans en 1855, terroriste, Emma C., 28 ans en 1865, femme galante,

Armand H., 38 ans en 1871, communard, Jules D., 20 ans en 1892, condamné aux travaux forcés
Jean M., 22 ans en 1899, vagabond, Gino B., 27 ans en 1903, expulsé

Antoine M., 23 ans en 1911, libertaire, Manuel P., 26 ans en 1912, anarchiste

Jeanne B., 25 ans en 1912, opiomane, Lilian C., 29 ans en 1922, espionne
Marguerite G., 19 ans en 1922, fille soumise, Andronik E., 32 ans en 1926, apatride...

 

Quoi de commun entre ces individus? Ils ont tous été fichés. Dés le début du XIXe siècle, leur photographie figure dans un registre, dans un dossier, sur une feuille ou sur une fiche signalétique, où se trouvent par ailleurs consignées de très sommaires données biographiques.

 

Généralement promis à la destruction, des millions de ces documents insignifiants qui forment ce qu’il est convenu d’appeler un « fichier » sont aujourd’hui conservés par les services d’archives, dépositaires de ces innombrables traces des multiples processus d’identification qui ont fait appel à la photographie.

   
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C’est à cette réalité documentaire que les Archives nationales consacrent à l’automne 2011 une grande exposition intitulée Fichés ? Photographie et identification du Second Empire aux années soixante.

 

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    Retraçant les étapes marquantes de cette histoire de l’identification à travers la photographie, des premiers essais maladroits du second empire jusqu’au recensement de 1960 en Algérie, plus de 2300 documents illustrent les conséquences de la Commune de Paris, l’invention de la photographie judiciaire par Alphonse Bertillon, les fichiers de la police judiciaire, de la sûreté de l’Etat et de l’administration pénitentiaire, les fichiers des passeports et des cartes d’identité. Les questions d’identité ne relevant pas des seules autorités de l’Etat, plusieurs fichiers d’associations et d’entreprises sont également présentés.

       

Pour montrer comment ce procédé d’abord appliqué au petit nombre des malfaiteurs a été étendu à des catégories de plus en plus nombreuses jusqu’à concerner l’ensemble de la population, il a été fait appel aux ressources de l’ensemble des services d’archives publics : Archives nationales, Archives nationales du monde du travail, Archives nationales d’Outre-mer, archives des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, archives de la préfecture de police, archives départementales et municipales, archives d’entreprises, etc.


 

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Au-delà des techniques bureaucratiques ou policières de contrôle et de surveillance, c’est toute la complexité des rapports entre l’Etat et les citoyens qui se trouve ainsi révélée, entre résistance et consentement, protection et répression, indulgence et violence douce.

 

Au sein de cette multitude d’individus identifiés, les visages photographiés, aux regards tantôt inquiets, tantôt stupéfaits, fermés, séducteurs, insolents, parfois bouleversants, restituent à ces destins obscurs ou célèbres leur inaliénable dignité individuelle.

 

Archives Nationales

Hotel de Soubise

11, rue des Quatre Fils

75003 Paris 

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