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Le network et le trampoline de l’amour

Par Victor Vieilfault @Vic_Vieilfault

Le network et le trampoline de l’amour

Le long d’un câble un filet de données se faufile et embrasse d’une traînée noire le cadre de la fenêtre pour rejoindre une boîte : la box WIFI. Le ruisseau des idées prend alors l’aiguillage des hauteurs pour diffuser dans toute les pièces alentours les gouttes et les larmes de la fontaine Internet.

L’appart est connecté. Tout change. On en prend conscience car tout devient possible : skype avec 12h de décalage, diffusion planétaire d’une idée à la vitesse de la lumière, partage de musiques. La Toile a repoussé les limites du réel.

Mais saisissons-nous véritablement l’onde de choc sismique que la pluie des .com a provoqué dans nos coeurs? Les extensions du net ont déjà prolongé nos doigts, nos esprits et nos âmes. Les @ ne nous ont pas seulement donné des boîtes aux lettres portables et légères; elles ont matérialisé et marqué les liens invisibles qui relient les hommes depuis la nuit des temps. Nous sommes reliés. C’est ce que veulent nous dire les reli-gions qui tapissent et imprègnent nos civilisations.

C’est ainsi que le miracle Internet s’inscrit à mon sens dans le plan mystérieux de la providence qui murmure petit à petit aux hommes les secrets de la communion.

Il y a quelques jours, dans un petit mot laissé sur le tchat gmail, un ami coopérant en Asie m’annonçait qu’il priait pour moi. Quelques heures après, c’était au tour d’une jeune femme de France. J’ai compris ce jour que ma vie était protégée et vivifiée par un réseau de pensées et d’amour tramé dans l’étoffe des coeurs. Je peux continuer à tomber en paix, je rebondirais sur la toile que mes amis ont tissé!

Le network… c’est ça qui compte! Un jour, le responsable des anciens de mon école de management a lancé : la différence entre la chance et l’échec c’est le réseau. J’ai trouvé ça beau. Et en même temps, je ne peux pas m’empêcher de penser que cette maxime est fragile. Si le network visé ne sert qu’à accorder les cordes attrapées au son de la petite voix des ambitions, cet instrument a toutes les chances de finir comme le cuivre qui résonne.

Au début du mois de juin, une volontaire de Manille me confiait son enthousiasme à propos de son travail : « je rencontre plein de gens, c’est hyper enrichissant. J’ai un network de malade! Victor si t’as besoin d’un hélico pour te déplacer plus facilement je peux faire quelque chose! ». Sous les flots de son emballement contagieux, les montagnes semblaient prêtes à bouger! Un secret? Une graine de moutarde à se mettre sur la langue? Elle reprend : « Ah oui Victor, ce qui compte c’est d’aimer les gens. Rien d’autre. »


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