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Virginie Despentes - Apocalypse bébé

Par Mango
Virginie Despentes -  Apocalypse bébéCe Prix Renaudot 2010 est mon premier contact avec l’écriture de Virginie Despentes et je ne suis pas déçue. D'ailleurs, malgré deux ou trois billets négatifs, ce roman a  reçu un bon accueil aussi bien par les blogueurs que par les journalistes.  

Installée à Barcelone, la ville avec Paris au centre du récit, l’auteur a mis trois ans à l'écrire. Elle auraitété influencée par les auteurs sud-américains découverts alors et en particulier par Roberto Bolano. Quant au personnage à l’origine du récit, ce père écrivain en mal de reconnaissance, il lui aurait été curieusement inspiré par la lecture de Bernard Franck.

Ce pourrait être un polar puisque les héroïnes, Lucie et «La Hyène» sont deux femmes détectives, à la recherche de Valentine, une jeune fugueuse de quinze ans. L’enquête sera plus difficile qu’il n’y paraît au premier abord et conduira le lecteur de Paris à Barcelone avec retour à Paris après maintes péripéties et rebondissements tragiques ou cocasses où on apprend surtout à connaître ces trois femmes, si différentes  tout en assistant à leur évolution, celle de Lucie surtout qui entame en Espagne une "romance lesbienne" qui semble l'épanouir. 
Lucie, c'est avant tout la narratrice, trentenaire, banale, effacée,
«Je suis la gourde mal payée qui vient de se taper quinze jours de planque pour surveiller une adolescente nymphomane, défoncée à la coke et hyper active… Je ne m’en suis pas plus mal tirée qu’un autre, jusqu’à ce que Valentine disparaisse.»
«La Hyène» ensuite, la détective expérimentée si efficace:
«Elle me précède, solide et désinvolte, ses jambes sont longues et fines dans son petit jean blanc, elle a la maigreur chic, un corps qui tend à disparaître et porte bien les fringues… Elle s’assoit en face de moi, bras relevés sur le dossier de la chaise, jambes écartées, on dirait qu’elle s’évertue à occuper un maximum d’espace avec un minimum de masse corporelle… Ses yeux sont très grands, sombres, elle est ridée façon vieille indienne, ça rend son visage expressif.»
Valentine enfin, la fugueuse dont on ne connaît que peu de choses au début:
«- Remuante. Chaudasse. Inconsciente.Le père est écrivain, rentier, fortune industrielle, pharmaceutique, dans le Rhône. Il a élevé la petite avec la grand-mère, très présente. La mère est partie quand Valentine avait deux ans, elle ne la voit pas, pour le moment, personne ne sait où elle est.»
L’histoire en elle-même est relativement simple mais le style, les personnages, la satire sociale, l’évocation des modes et des mœurs actuelles, en somme tout ce qui fait la marque de l’auteur m’ont vivement intéressée et finalement j’ai bien aimé ce livre poivré, salé, pimenté à souhait. Un bon moment de lecture.Virginie Despentes-  Apocalypse bébé, roman, (Grasset, 2010, 343 pages), Prix Renaudot 2010

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