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Arnaud Montebourg, de "La Machine à Trahir" à la "Démondialisation", la constance d'une lucidité rooseveltienne, note 1

Publié le 24 septembre 2011 par Jcgrellety

Il y a déjà plus de dix ans, Arnaud Montebourg publiait, alors que la majorité PS et le gouvernement Jospin s'engageaient, sans le savoir, dans une dernière ligne droite quiquennale fatale, "La Machine à Trahir", sous-titré, "rapport sur le délabrement de nos institutions". Durant ce quiquennat, le jeune élu avait tenté de convaincre Lionel Jospin d'accepter que les élus socialistes de l'Assemblée et du Sénat votent le renvoi de Jacques Chirac devant la Haute Cour de Justice - en vain. Le premier ministre tenait à jouer au Chevalier blanc, "aux mains pures". 10 ans plus tard, et alors que le procès concernant l'ex-président de la République va se clore dans l'absence de tout jugement, on mesure ce qu'aurait signifié le courage politique de ne pas jouer, faire semblant, d'être ami avec des hommes qui vous traitent comme un ennemi. Le cynisme de droite est total et assumé, l'angélisme de gauche est apolitique et conduit aux défaites systématiques (actuellement expérimenté par Barack Obama). Arnaud Montebourg rappelait seulement à Lionel Jospin que les citoyens sont égaux devant la loi et qu'un citoyen, même président, ne peut être traité comme un citoyen à part. Lionel Jospin n'a rien voulu entendre. Et il n'a pas non plus fait d'Arnaud Montebourg l'un de ses plus proches conseillers. M. Hollande et M. Schrameck avaient sa préférence - pour le résultat que chacun connaît. Dans cet ouvrage, Arnaud Montebourg proposait un diagnostic français et international qui, en dix ans, n'a pas pris une ride. Contrôle parlementaire des décisions gouvernementales, des gestions ministérielles ? "Mission Impossible". "La justice" ? des castes et des clans. "Le gouvernement" ? des autistes. Les principes monarchiques de la 5ème sont à la source même de nos maux. Les difficultés et les remaniements de la 4ème servent si souvent à justifier la quasi-dictature de la 5ème, comme si "évoluer" signifiait régresser. Dès les premières pages de l'ouvrage, il évoque la défaite de la gauche en 1993, et le fait que celle-ci, sous la direction du tragique Bérégovoy, avait accepté de déclarer que la mondialisation avait des lois qui étaient au-dessus de la souveraineté nationale. La défaite de 2002 a rappelé que le PS avait répété cette erreur. Et après 2012 ? François Hollande résistera t-il aux menaces et aux pressions des grands financiers ? Et Martine Aubry ? Arnaud Montebourg résiste lui depuis une décennie. Il n'a pas varié, il suffit de lire, comparer, écouter. "Voilà tout ce que possède le bon citoyen de la République française, dans l'extrême dénuement de sa souveraineté personnelle" : élire "des hommes", qu'ils "peuvent connaître" et "toucher", "leur donner ou leur refuser leur vote".


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