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Sarkozy perd son Sénat.

Publié le 26 septembre 2011 par Letombe
Sarkozy perd son Sénat.

Dimanche 25 septembre, le Sénat est passé à gauche pour la première fois depuis 1958. Merci qui ? Merci Sarko !
La claque est une nouvelle fois pour le Monarque élyséen. Depuis juin 2007, il a perdu, sans interruption, tous les scrutins intermédiaires. On dirait qu'il s'en fiche. Il ne réagit plus, préfère câliner les pompiers ou les harkis. Pour cette semaine, il s'est inventé un agenda surchargé pour éviter de parler des affaires.
Ignorer la débâcle
Ce scrutin sénatorial est une curiosité. Quelque 71.000 grands électeurs seulement étaient appelés aux urnes. La réaction UMPiste fut tout autant curieuse.
« La poussée de l'opposition est réelle et plus forte que je ne l'avais prévu » a déclaré Gérard Larcher, l'actuel président UMP. « Un coup de tonnerre », commentait Claire Chazal sur TF1 dimanche soir. « Une victoire historique » confirmait le Figaro. La réforme des collectivités territoriales n'a pas plu. Election locale après élection locale, la gauche a progressé. Jean-François Copé arrive bien tard au siège de l'UMP. Il refuse le constat d'échec de Nicolas Sarkozy.
Le rejet est pourtant personnel. A Paris, le symbole était encore plus fort. Pierre Charon, ancien fidèle du Premier Cercle, ancien conseiller de l'Elysée, a été élu malgré toutes les pressions élyséennes contre sa dissidence.
A l'Elysée, on « prend acte ». Sarkozy a l'habitude de la joue rouge. Il n'était même pas dans son palais dimanche soir.  Il était revenu en France vendredi matin.  Samedi, il est parti à Nantes rencontrer des pompiers. Il avait raison. Il y a le feu à l'Elysée. Mais pas sûr que les pompiers pouvaient lui être d'une grande utilité cette fois-ci. Il y avait urgence à leur promettre qu'ils pourraient toujours devenir éventuellement préfets. Il visitait leur 118ème Congrès «  C'est la 6e fois que Nicolas Sarkozy se rend, toujours avec plaisir, à ce Congrès (dont 2 fois en tant que Président de la République) » rappelait le site Elysée.fr. « Je souhaite qu'il y ait dans l'avenir de façon naturelle et normale des sapeurs-pompiers qui puissent devenir préfet, qui puissent être sous-préfet, qui puissent être sous-directeur dans l'administration centrale. Ainsi, c'est toute la profession qui sera rénovée et qui sera considérée ». Ouf ! Nous sommes soulagés !
Jeudi, Sarkozy avait célébré l'anniversaire d'une statue, avant de filer sans prendre de questions de journalistes. Vendredi, il revenait difficilement de son inutile périple new-yorkais. Il n'avait pas voulu attendre l'historique  discours de Mahmoud Abbas à l'ONU. Il avait plus important à faire: « Le corps préfectoral doit s'ouvrir, l'Ena  c'est parfait, mais c'est pas tout dans la vie l'Ena ». Ce soudain intérêt pour l'avenir préfectoral des pompiers vient de la nomination récente, par le gouvernement, du colonel Richard Vignon, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), comme préfet délégué pour la sécurité de la région Lorraine.
Et surtout du besoin d'éviter de discourir de la terrifiante affaire Karachi.
Faire comme si...
Plus que jamais, Nicolas Sarkozy veut montrer qu'il autre à faire que de commenter le climat en cours ou s'expliquer sur son rôle dans ce scandale. La semaine dernière, la tactique a relativement échoué. Dimanche, il s'est brièvement montré à un hommage aux Harkis aux Invalides. Pour cette nouvelle semaine, l'agenda du Monarque a été rempli comme jamais. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait vu un calendrier présidentiel aussi rempli. Depuis le printemps 2009, l'omni-président s'était progressivement effacé, pour frôler la disparition médiatique depuis un an. Mais puisque l'actualité vient brutalement à lui, il a fallu réagir. Jugez plutôt: lundi matin, après son traditionnel petit-déjeuner politique avec quelques pontes de l'UMP, il débute sa journée officielle à 10h avec une intervention dans un colloque sur la réforme des universités, organisé par un think-tank proche du Parti à la fac d'Assas, à Paris. Pourquoi n'a-t-il pas choisi une université plus populaire, en banlieue parisienne par exemple ? Une heure après, il file à l'Elysée retrouver Lula l'ancien président du Brésil. Ensuite, il aime consacrer ses déjeuners à des artistes. A 17h, le voici avec des syndicats de médecins, signataires de la nouvelle convention médicale. Puis, une heure trente plus tard, il s'exprime devant les ministres du travail et de l'emploi du G20.
Mardi, c'est visite de terrain, comme chaque mardi. Il ira parler biocarburants et chimie verte » dans l'Oise, le département de son ancien fidèle et protégé Eric Woerth. L'après-midi, il rencontrera le prince héritier d'Abou Dabi. Mercredi, conseil des ministres puis
Conseil des ministres, « Réunion de mobilisation des préfets de région sur l'emploi » et déjeuner le premier ministre d'Arménie. Jeudi, il file l'espace d'une journée à Tanger, au Maroc. Vendredi, c'est Alzheimer. Sarkozy anime une réunion de travail dès 9 heures du matin à l'Elysée, avant de remettre quelques médailles de la famille à l'Elysée l'après-midi même.
Fichtre ! Il va frôler le surmenage.
Laisser les autres vous défendre
Les plus grands ténors de Sarkofrance se sont exprimés pour défendre la cause du Monarque. Exit les Nadine Morano et Eric Besson. Voici Claude Guéant et même Henri Guaino. Au même 118ème Congrès des pompiers, le lieu où il fallait visiblement être ce weekend en Sarkofrance, le ministre de l'intérieur et ancien homme des basses oeuvres du Monarque élyséen, s'était exprimé sur l'affaire de Karachi: « Je dis qu'il y a beaucoup trop d'amalgames, beaucoup trop d'insinuations, beaucoup trop d'approximations, qui sont graves et qui pervertissent notre vie démocratique: nous avons la chance d'avoir une justice en France, faisons lui confiance et ne faisons pas les procès dans la presse ou dans les communiqués ».
Le plus drôle fut l'explication donnée par Claude Guéant sur l'affaire Hortefeux. Son prédécesseur est accusé d'entrave à la justice et d'avoir eu connaissance du dossier de l'instruction du Karachigate. Guéant avait l'explication du jour: « Dans l'affaire de Karachi en particulier, le service de presse de l'Elysée a communiqué que le président n'était pas cité dans le dossier, évidemment il ne s'agissait pas du dossier judiciaire mais du dossier administratif » . La veille, on nous avait livré une autre explication: Hortefeux avait simplement lu la presse. Quelle version faut-il croire ?
Henri Guaino était là pour consolider le cordon sanitaire. Nicolas Bazire « est un ami du président de la République, mais ce n'est pas son proche conseiller, il ne l'a jamais été » et « Gaubert n'est plus dans l'entourage du président ».
Brice Hortefeux s'inquiète. Nicolas Sarkozy ne l'a pas appelé dès son retour des Etats-Unis. Il faut faire croire que cette accélération de révélations dans le Karachigate ne concerne pas le chef de l'Etat. Même si ce dernier a publié à chaud un communiqué rageur jeudi après-midi. A l'UMP, on commence déjà à prendre ses distances avec l'encombrant gaffeur. « Son copain Thierry Gaubert va lui coûter cher » a déclaré, sous couvert d'anonymat, un dirigeant du parti présidentiel.
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