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Test de Deus Ex : Human Revolution (PS3)

Publié le 28 septembre 2011 par Meidievil @gamerslive

Test de Deus Ex : Human Revolution (PS3)L’univers vidéoludique, tout comme le septième art, a ses grandes dates, ses grandes oeuvres, ses chefs d’oeuvre, ses déceptions. La série Deus Ex créée par Warren Spector fait très probablement parti des grands titres qui ont contribué à façonner les jeux vidéos d’aujourd’hui. En avance sur son temps en terme de gameplay et de level design, le titre a su placer la barre haute. Onze ans plus tard, Deus Ex existe toujours et nous propose de découvrir les origines de la licence avec Human Revolution. Au commande de ce très attendu titre, Eidos Montreal. Un studio qui marque avec ce titre sa première réalisation. Sceptique quant au résultat ? Aucune raison de l’être, Deus Ex n’est définitivement pas mort. Test d’un préquelle de qualité.

Avant de s’intéresser pleinement à Human Revolution, revenons onze ans en arrière, le temps de bien comprendre ce qu’est Deus Ex. C’est en 1994 que naît réellement la licence. Warren Spector, un concepteur de jeu vidéo, commence à en avoir marre des titres mélangeant la magie, les monstres, des univers fantaisistes : ce qu’il voudrait, c’est un titre futuriste réaliste.

Test de Deus Ex : Human Revolution (PS3)
Une sorte de Blade Runner vidéoludique. Quelque chose qui puisse sembler plausible dans un futur lointain. Dans cet optique, il créa avec l’aide de Ion Storm une ébauche de Deus Ex en 1997. Le projet fut accepté par Eidos Interactive. 34 mois, c’est le temps qu’il aura fallu pour développer le titre qui vit finalement le jour le 21 septembre 2000 en Europe sur PC. Si dans un premier temps le titre ne fait pas grand bruit, la presse étonnée par l’univers et le scénario profond ainsi que la grande liberté d’action laissée au joueur, change rapidement la donne. Ce qui déplut le plus fut l’intelligence artificielle des personnages, mais aussi quelques bugs plutôt gênants du titre ainsi que l’absence d’un mode multijoueur. Malheureusement, malgré les excellentes critiques de la presse, le jeu ne réussi pas à percer. Les ventes furent décevantes. La complexité du gameplay fut montré du doigt par les développeurs qui décidèrent de sortir une suite à Deus Ex : Invisible War. Une suite non seulement plus accessible, mais surtout disponible également sur Xbox première du nom. Si l’idée était alléchante pour les joueurs de la console de Microsoft, les fans de Deus Ex ne suivirent pas forcément la logique du développeur, voyant dans cette démarche un grand gâchis. Et c’est d’ailleurs ce qu’il fut pour beaucoup, un magnifique raté. La «consolidation» du titre obligea Ion Storm à faire des compromis sur le level design pourtant si réputé du premier volet : les niveaux sont moins grands et les chargements nombreux. Le couperet tombe : le jeu est un échec commercial. Un an plus tard, Ion Storm ferme ses portes. Avant sa fermeture, une tête de Eidos laisse filtrer qu’une suite pourrait voir le jour : la fermeture du studio laissa planer le doute. Ce n’est qu’en 2007 que les dires de Rob Dyer prirent forme lors de l’annonce de Human Revolution, le troisième volet de la série Deus Ex. Quatre ans plus tard, le jeu est enfin dans nos salons. Autant le dire clairement : Invisible War est loin, très loin de ce dernier volet.

Test de Deus Ex : Human Revolution (PS3)
Human Revolution

C’est 25 ans avant les événements du premier Deus Ex que se déroule le titre. Nous voici donc transportés en 2027 lors de la naissance du transhumanisme. Les humains ont enfin réussi à lier la technologie à l’Homme, lui permettant ainsi de devenir un sur-homme : plus rapide, plus fort et plus intelligent. Nous pouvons désormais voir à travers les murs ou encore sauter du haut d’un immeuble sans pour autant perdre nos jambes en retombant au sol. Derrière cette technologie prometteuse se trouve Sarif Industries, une richissime et puissante société. Forcément, des détracteurs militants pour le non avènement du transhumanisme entrent en conflit avec la société Sarif, clamant que les humains transformés deviennent dépendant d’une substance coûteuse et qu’ils perdent le statut d’humain. Sarif Industries ne voit pas ça du même oeil, préférant mettre en avant le fait que cette technologie peut sauver et améliorer des vies.
C’est dans ce contexte qu’Adam Jensen, ancien SWAT, tient son rôle de chef de la sécurité chez Sarif Industries. Une reconversion qui s’est faite suite à une mission qui s’est soldée par la mort d’un adolescent augmenté. Son refus de suivre les ordres lui aura valu sa place chez les forces de l’ordre. Après avoir digéré ce passage de sa vie, Adam ne se pose plus vraiment de questions et se contente de faire son boulot à Sarif Industries. Tout dérape le jour où une attaque est lancée contre la société : les travaux de Megan Reed sur les rejets des implantations qui allaient être présentés le soir même disparaissent et la scientifique est tuée. Adam perd celle qu’il aimait et la vie par la même occasion. Sarif ne compte pas laisser mourir l’ancien SWAT, il lui implante alors des augmentations. Ses jambes, ses bras et bien d’autres parties de son corps sont alors remplacées. Six mois après l’incident, Jensen peut de nouveau reprendre son activité. Une prise d’otages dans une usine réveille sa curiosité : commence alors une quête vers la vérité, vers celui qui a arraché la vie à Megan.

Une mission qui nous mènera à la rencontre de bien des personnalités, entre les punks, les anti-transhumaniste, les manipulés ou encore ceux qui veulent que la biotechnologie perce. Scénaristiquement, Human Revolution est intéressant à suivre et s’avère même assez avant-gardiste. L’univers, qui grouille d’informations, se relève réaliste et plausible. De plus les thèmes qu’aborde le titre sont nombreux et sujets à polémique. Comme quoi, au delà du jeu en lui même, il est tout à fait possible de tergiverser sur ce monde que dépeint Eidos Montreal tant les problématiques semblent probables.

Test de Deus Ex : Human Revolution (PS3)
Vous avez le choix

Ce Deus Ex se rapproche plus en terme de gameplay du premier volet que du second. Ion Storm avait eu la mauvaise idée de brider le joueur en l’enfermant dans un univers où seulement deux choix s’offraient réellement à lui. Dans ce volet, les possibilités sont multiples. En fait, tout dépend de votre profil : vous préférez foncer dans le tas ? Pas de soucis, la porte est grande ouverte, il ne vous reste plus qu’à tirer – en faisant quand même attention à ne pas tomber au combat ! La subtilité, c’est plus votre truc ? Dans ce cas il doit bien y avoir un conduit d’aération où se faufiler. Ce qui est intéressant dans le level design de Human Revolution, c’est qu’il permet d’approcher une situation de différentes façons. Il est aussi bien possible de se planquer sur un toit pour tuer des ennemis que d’emprunter une rampe d’escalier pour ensuite grimper dans un immeuble qui donne sur une autre cour. Dans cet immeuble peut être croiserez vous des hommes armés pas très accueillants qui vont inviteront à vite disparaître… C’est dans cette multiplication de possibilités que réside la force même du titre. La preuve même que votre destin est entre vos mains : vous pouvez accéder au crédit de fin sans même avoir tué une seule personne, enfin excepté les boss. En parlant de boss, vous vous doutez bien qu’il est possible d’en venir à bout de plusieurs manières.

Les gâchettes faciles apprécieront la large palette d’armes présente dans le titre : entre les pistolets, les fusils, les grenades, les mitrailleuses, il y a de quoi faire. Même les pacifistes en auront pour leur argent avec le taser qui plonge l’ennemi dans un profond sommeil, sachant que les munitions viennent souvent à manquer, Adam peut également utiliser ses bras pour en finir avec les nuisances : on peut ainsi aussi bien transpercer quelqu’un avec notre lame qu’endormir un ennemi en lui faisant une petite prise. D’ailleurs précision importante, le titre dispose d’un système de couverture. Il suffit d’appuyer sur une touche pour se coller contre un mur. Lorsque vous éliminez un garde, trouvez une cachette ou encore piratez un système – via un mini jeu plutôt sympathique, quoi que basé un peu sur le hasard et la rapidité, votre personnage gagne de l’XP. Cet XP permet de gagner des points à utiliser dans le système d’amélioration d’Adam. Près d’une cinquantaine d’augmentations sont disponibles. Vous aimeriez voir à travers les murs pour voir ce qui vous attend dans une pièce ? Améliorez alors la vision de Adam. Il est aussi possible de devenir invisible, de mieux pirater les machines, de courir plus vite, etc. Faites Adam à votre image et adaptez le à votre type de gameplay. Enfin un peu à la façon de Mass Effect, lors des discussions vous aurez le choix entre plusieurs réponses. Certains choix peuvent avoir des conséquences tragiques, à vous de faire les bons.

Test de Deus Ex : Human Revolution (PS3)
Une direction artistique intéressante

Techniquement, Deus Ex : Human Revolution n’impressionne pas vraiment. Le moteur graphique se montre un peu vieillot, ce qui est réellement dommage puisque la direction artistique du titre impose le respect. L’univers possède un véritable cachet. Difficile de ne pas croire à ce monde tant le souci du détail est présent. La mise en scène proche d’un film contribue à l’immersion du joueur. On regrette seulement que les cinématiques aient été aussi mal compressés et que la synchronisation labiale ne soit pas exemplaire. Musicalement par contre c’est du tout bon, les thèmes sont magnifiques et collent extrêmement bien au jeu. Le doublage français est de bonne facture. On peut donc dire que la technique de Deus Ex tient la route.

Conclusion : 8.5/10
Human Revolution marque le retour gagnant de la série Deus Ex. Débarrassé du contraignant level design de Invisible War, ce préquelle à la série rend véritablement honneur au premier Deus Ex : l’univers est profond, le scénario travaillé et le gameplay varié. Certes, graphiquement le titre accuse un certain retard et souffre de quelques ralentissements, mais l’identité visuelle donnée au jeu par Eidos Montreal sauve littéralement le tout. La direction artistique ainsi que la bande son suffisent à oublier la faiblesse du moteur graphique. Un titre de qualité à conseiller autant aux fans de la licence qu’aux néophytes voulant vivre une aventure immersive.


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