Magazine Internet

Traces numériques

Publié le 03 octobre 2011 par Veroniquer

QuestionsReuters le 30 Septembre dernier publiait un article qui semble faire le tour du web depuis:Internet firms co-opted for surveillance.

De quoi s'agit-il? Du fait que la police ou les agences gouvernementales aient accès de plus en plus facilement à nos données disséminées via - et avec la collaboration de - les différents réseaux sociaux et sites, et en particulier, les plus utilisés: Google, Facebook et Twitter.

Chacun à l'air de s'en étonner/offusquer, moi pas, pour plusieurs raisons, pensant que le 'danger' est ailleurs.

- Si vous lisez les conditions générales - de plus en plus alambiquées, détaillées (et pour cause) des sites, il y est toujours fait mention du fait que les données sont susceptibles d'être communiquées disons, aux forces de l'ordre, en cas de besoin.

Le besoin étant normalement limité, encadré par la loi, à des fins de lutte contre le terrorisme ou d'enquêtes en cours (pour dire vite). Évidemment, quand il s'agit de trouver des sympathisants à une cause ou une autre - je pense notamment à l'affaire Twitter/Wikileaks - on atteint certaines limites.

Le pas peut toujours être trop vite franchi entre loi et délation/surveillance.

- Aucun service de renseignement ne se limite à un seul mode opératoire lorsqu'il s'agit d'identifier quelqu'un ou quelque chose, Internet étant évidemment aujourd'hui incontournable. Ça ne date pas d'hier et mieux vaut ne pas être 'sous les feux de la rampe'. Qui plus est, ceux qui pratiquent ce genre de veille/identification/profilage sont dotés d'outils performants et de personnes qualifiées (sans même parler des officines privées). Ils passent le temps qu'il faut à analyser les données récoltées.

Ce que je veux dire par là, c'est que si vous devez être identifié - avec plus ou moins de finesse, plus ou moins d'erreurs -, vous le serez, protection des données ou non.

La masse actuelle des données circulant en mode digital ne facilitant plutôt pas les choses.

C'est bien pour cela qu'il existe ce que l'on nomme clandestinité, cloisonnement, discrétion, fausses pistes, etc. et que ceux qui n'ont pas à être vus savent - normalement - comment procéder.

C'est bien pour cela qu'il faut des contre-pouvoir, des réseaux indépendants, des personnes qui sont 'dans l'ombre'.

- Globalement, nous (vous et moi a priori) ne présentons qu'un intérêt limité pour ceux qui enquêtent.

Ceci étant dit, là où, me semble-t-il il y a plus de raisons de s'inquiéter c'est plutôt sur ce sujet: It’s official:Google+ will be connected to everything (GigaOM - 30 Septembre):

50 millions d'utilisateurs enregistrés en trois mois d'existence - utilisateurs qui doivent utiliser leur vrai nom (et non des avatars fantaisistes) - et cette déclaration de Brad Horowitz (vice président en charge des produits): "Google+ is Google itself. We’re extending it across all that we do — search, ads, Chrome, Android, Maps, YouTube — so that each of those services contributes to our understanding of who you are." (Google+ c'est Google. Nous faisons en sorte qu'il recouvre tout ce que nous faisons: la recherche sur Internet, la publicité, Chrome, Android, Maps, Youtube, de façon à ce que chacun de ces services contribuent à nous apporter une meilleure connaissance de qui vous êtes.)

Avec, en complément, ce cri du cœur de Larry Page (co fondateur de Google): Google c'est “the operating system of your life.

Oui, en lisant ceci (et le reste de l'article), je pense qu'il y a de quoi s'interroger, voir s’inquiéter - cf mon billet précédent.

Car il y a beaucoup plus de chances que cela ait une incidence sur la vie quotidienne - ici, en Occident. Cela se ressent déjà dans les résultats de recherche, les publicités ciblées (encore souvent un peu bizarrement, mais les choses vont 's'améliorer'), etc.

Et ceci concerne le plus grand nombre: tous ceux de 7 à 77 ans - vieille formule qui demanderait à être légèrement revue à la baisse et à la hausse - qui utilisent quotidiennement Internet et les réseaux sociaux.

Tous ceux qui y ont leurs habitudes(<une chose rédhibitoire ici comme ailleurs), qui y affichent leurs goûts, leurs choix, etc. en toute bonne foi, inconscience parfois.

Et il est ici beaucoup plus difficile d'y échapper.

Des tentatives de régulation existent, pas toujours bien ciblées, mais, en attendant, les datas grandissent, grossissent, et engraissent...qui de droit, pour moins de choix, moins d'exploration, moins de liberté - même si toute relative.

Et, vraiment, je ne veux pas de ce type d'operating system' in my life... Et vous?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Veroniquer 247 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines