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Ni dieu ni maitre de Daniel Guérin (Anthologie de l'anarchisme, 1970)

Publié le 03 septembre 2011 par Florian @punkonline

daniel_guerin_ni_dieu_ni_maitre.jpgCet ouvrage de l'historien Daniel Guérin est un recueil de textes de grands noms de l'anarchie qui ont posé les bases de cette idéologie/système politique. Sa lecture efface de nombreux préjugés avec différentes réflexions métaphysiques et philosophiques sur la liberté — considérée comme valeur suprême —, l'autorité, l'État, l'éducation, la société, etc. Les différents auteurs établissent un système politique fédéraliste et dénoncent la République des lumières, dont est issue la Révolution française, qui a maintenu l'inégalité économique et sociale au sein de la population. Leur système anarchique, où l'État n'existerait pas ou peu, est décrit avec précision et laisse une grande place à la liberté de l'individu qui décide — contrairement à la représentativité centralisée des différentes Républiques qui se sont succédé.

Bien sûr, ces textes sont à remettre dans leur contexte. Le monde d'aujourd'hui a beaucoup changé. D'abord, le socialisme, né de la Révolution française, était en pleine effervescence — Révolution de 1848 et de 1871, puis les Révolutions ruses de 1905 et 1917. Les travailleurs avaient à l'époque une conscience de classe. Aujourd'hui, le socialisme agonise. Les classes laborieuses sont désunies par la mise en concurrence des travailleurs, le Parti socialiste français a renié ses idéaux originaux, les autres Partis de Gauche n'ont jamais été capables de se renouveler — d'où une remise en cause depuis Proudhon de leur existence —, la guerre des classes est un sujet tabou dans le débat public, l'anarchie est considérée à sa plus simpliste expression : le désordre et les syndicats sont désolidarisés et mange dans la main du capital. Sur ce dernier point, le Monde libertaire a publié un article dans lequel son auteur proposait, plutôt que de créer des syndicats anarchistes qui resteraient anecdotiques, d'intégrer d'autres centrales syndicales pour essayer de faire valoir les idées libertaires et plus généralement socialistes.

Dans ces textes, d'autres points ont besoins de précisions. Le siècle dernier a évolué comme jamais auparavant dans l'histoire. Le monde a muté, les relations entre États ne sont plus les mêmes, la mondialisation est passée par là ainsi que le progrès avec sa dégradation de l'écosystème. Ce sont des points qui ne sont donc pas abordés par ces auteurs et font perdre un peu de crédibilité à certains de leurs propos comme la monoculture proposée par James Guillaume. Cependant, même si l'on ne peut pas transposer ces écrits du XIXe comme tels, de nombreux points critiques sur les Républiques qui se sont succédées sont toujours vrais plusieurs décennies plus tard. En enfin, ces textes ont une valeur historique puisqu'on découvre l'Histoire politique française du XIXe sous un angle plus incisif que celui des manuels d'histoire.

Voici quelques passages relevés :

  • Un précurseur : Max Stirner (1806-1856)
  • Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865)
  • Michel Bakounine (1814-1876)
  • La controverse entre César de Paepe et Adhémar Schwitzguébel sur les services publics
  • Idées sur l'organisation sociale, Anarchisme et communisme
  • Pierre Kropotkine (1842-1921)

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