Magazine Culture

Donner une raison d’acheter, de participer (5)

Publié le 06 octobre 2011 par Monartiste
Donner une raison d’acheter, de participer (5)

DR Yann Graf.com

L’irruption du numérique permet à un nombre beaucoup plus important d’individus, non seulement d’avoir accès à la musique gratuitement, mais aussi de se faire créateurs, en dehors des circuits professionnels. Dans « Free, entrons dans l’économie du gratuit », Chris Anderson démontre, avec plus ou moins de succès, qu’il n’est plus possible de vendre de la culture sur internet, tout ce qui est dématérialisable a sa valeur qui tend vers le zéro.

L’évolution du contexte global, demande aussi un changement dans la manière de « vendre » un film. Les internautes ou les amateurs du cinéma, ne voient plus l’intérêt ou l’avantage de télécharger légalement ou d’aller au cinéma. Il faut apporter une nouvelle raison d’acheter ou de participer. Il faut s’inventer une valeur ajoutée (peut-être dans un accès facilité ? personnalisé, exclusifs ou une expérience) pour retrouver une valeur économique.

Il existe de nombreux modèles économiques du gratuit, une cinquantaine ont été répertoriée dans le livre de Chris Anderson : Free, entrons dans l’économie du gratuit. Le plus répandu est le « freemium » (contraction de premium et free), comprenez : le service de base est gratuit et si vous souhaitez mieux vous devez payer (exemple Deezer, Viméo). Le nombre de personnes que vous allez attirer avec la gratuité de votre service générera des conversions vers l’offre supérieure Premium. Votre objectif sera d’augmenter votre taux de conversion. Il ne parle pas d’ailleurs d’économie du gratuit, comme nous avons pu le voir, mais d’une économie de l’attention, d’un déplacement de la valeur. On y libère l’accès et on fait payer l’expérience. Dans ce monde, le livre électronique est gratuit et sert à faciliter la prise de connaissance, la version papier est payante à cause de son confort de lecture. Mais cela montre aussi qu’aucun modèle ne s’est imposé, aucun n’a encore trouvé l’équilibre permettant de légitiment pensé qu’il peut représenter la solution.  Nous l’avons déjà vu, Pour beaucoup, surtout pour les générations qui n’ont pas connu avant Internet, de nombreux services ou produit ne peuvent plus devenir payants car ils sont en « libre service » sur Internet. Chacun recherche la (les) recette(s) susceptibles d’apporter pérennité et rentabilité à la « nouvelle économie.

L’ensemble du monde artistique a pris conscience que nous sommes entrés dans une économie de l’attention, même s’ils ont toujours beaucoup de mal à l’accepter. On peut tout à fait le comprendre. Il est difficile d’accepter que le travail parfois de plusieurs années puisse être réduit à une valeur économique proche de zéro parce que la numérisation et le téléchargement permettent d’y accéder gratuitement sans complexité.

Mais l’erreur serait de s’obstiner à reproduire les modèles économiques d’hier ou un produit avait une valeur et le consommateur devait l’acheter au prix du marché. Beaucoup d’entreprises se sont obstinées à reproduire ce modèle lorsqu’elles sont arrivées sur Internet, et bons nombres d’entre elles ont échoué car la logique n’est plus la même, vous devez accepter d’ « offrir » pour vendre. On perdrait moins de temps à essayer de comprendre la nouvelle façon de penser l’économie que d’essayer de reproduire les modèles d’antan car il est clair que nous entrons dans un siècle « numérique ».

Nouvelles pistes

Aujourd’hui, le spectateur a de nouvelles habitudes de consommation, plus libre de ces choix, il se réfère à ce qu’il lit sur les réseaux sociaux ou aux commentaires sur les blogs et non au campagne marketing mise en place par l’appareil de distribution. Pour sortir de cette impasse, des initiatives existent, des pistes sont explorés, s’appuyant sur cette nouvelle donne où l’internaute a pris le pouvoir et sur cette volonté de création de liens et au-delà de communauté.

Il faut créer de la valeur, offrir plus qu’une simple consommation :

Pourquoi participer à un film, acheter le merchandising ou le DVD, la réponse est dans la valeur ajoutée, le petit plus qualité, la possibilité de le télécharger en HD, de le voir en présence de l’équipe du film, de bénéficier de contenus transmédia pour plus d’interactivité… C’est cette valeur ajoutée qui donnera la valeur économique.

Dans ce monde de plus en plus connecté dans lequel nous vivons, tout devient plus fluide, personnalisable et propice à une expérience. Nous l’avons vu précédemment aujourd’hui le public décide comment et quand ils souhaitent consommer les contenus…Le public baigné dans son nouvel environnement est prêt à vivre de nouvelles expériences et nous l’avons vu le terrain d’expérimentation est énorme.

Ainsi le pire n’est jamais sûr, il n’y a jamais de problèmes, mais que des solutions que l’on n’a pas encore trouvées (dixit ma grand mère) . Pour sortir de cette impasse,  je vous propose un panorama de projets, d’expériences et de réussites explorant de nouveaux modèles économiques fondés sur l’accès à la création, sans compromettre la liberté des  usagers dans mon livre Free Culture Film. Le public est toujours prêt à vivre des expériences, aime toujours autant le cinéma et surtout  toujours prêt à payer, mais pas pour la même chose…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Monartiste 1279 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines