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Félix Wazekwa, géniteur des verbes dans la musique congolaise

Publié le 17 octobre 2011 par Africahit

Félix Wazekwa, géniteur des verbes dans la musique congolaise

Chanteur et parolier, il a introduit cette idée du «verbe » qui est un aphorisme, une réflexion propre à l’artiste qu’il lance dans la chanson, au lieu de se référer à un proverbe déjà existant ; ainsi un verbe devient proverbe dès qu’il est célèbre dans l’usage populaire.

Le chanteur a apporté une nouveauté dans la musique congolaise avec des aphorismes qui permettent de percevoir d’une autre manière certains clichés et réalités quotidiennes.

Cet aspect singulier de son art a fait l’objet d’une thèse de doctorat à l’Université de Lubumbashi. Indéniablement, la musique congolaise recèle des talents. Et Félix Wazekwa a réussi à s’affirmer comme un artiste créateur dans ce macrocosme de l’art d’Orphée de la RDC.

En dehors des chansons rumba exceptionnelles qu’il a composées et des morceaux génériques (chansons trépidantes), Félix Wazekwa a apporté une innovation dans lamusique congolaise : le verbe.

Chanteur et parolier, il a introduit cette idée du «verbe » qui est un aphorisme, une réflexion propre à l’artiste qu’il lance dans la chanson, au lieu de se référer à un proverbe déjà existant ; ainsi un verbe devient proverbe dès qu’il est célèbre dans l’usage populaire. Parmi les célèbres verbes de Wazekwa, on peut citer : « A un idiot on montre la lune, mais lui regarde le doigt » lancé dans l’album «Pauvre mais… » ; ou encore, « Un enfant ne dit jamais merci à celui qui l’apprend à marcher » lancé dans l’opus Bonjour monsieur », etc.

Cet aspect créatif et original de Félix Wazekwa a été défendu en janvier 2011 dans une thèse de doctorat à l’Université de Lubumbashi par Simon Kayembe Malindha Tshikuta sous le thème Idéologie, « Hardiesses langagières et identité chez Félix Wazekwa ». Dans le résumé de la thèse, on peut lire ceci : « L’oeuvre littéraire, comme texte culturel, est reconnue par la société non seulement pour des fins didactiques, mais aussi pour des fins esthétiques. C’est à ce niveau qu’il faudrait situer les hardiesses langagières de Félix Wazekwa, car la spécificité de sa communication musicale est justement d’engendrer ses propres codes esthétiques et de transmettre ainsi une expérience individuelle, unique.

Son problème est donc de permettre à un langage, constamment menacé par le cliché et le banal, de dire le nouveau, l’exceptionnel. ».

Et l’auteur de la thèse a démontré que le style musical de Félix Wazekwa, inspiré par de nombreuses idéologies, produit à son tour d’autres idéologies qu’au fil de temps, les mélomanes intériorisent. C’est ainsi que l’artiste estime qu’un musicien n’est pas qu’un voyou, un raté, mais peut apporter sa pierre à l’édification de la société ».

Après de récents ennuis avec la justice belge, le chanteur congolais a été relaxé et retrouvé le trac et l’ambiance d’une scène de spectacle ; ce, après plusieurs mois de privation. En effet, il a été condamné en 2010 à deux ans de prison ferme et à une amende de 12.500 euros par le Tribunal correctionnel de Bruxelles, en Belgique, pour affaire de trafic de visas et d’aide à l’immigration clandestine.

Le jugement a été prononcé par défaut. Les avocats de Wazekwa ont finalement réussi à sortir l’artiste du pétrin et prouver sa bonne foi et sa non implication dans ce dossier pénal en Belgique. Et Wazekwa a retrouvé sa pleine liberté.

Les infortunes de l’artiste en 2010 ont débuté avec le refus d’octroi de visa aux musiciens de son groupe, Cutlur’a Pays Vie, pour un spectacle tant attendu au Zénith de Paris. C’était en fait le feed back d’une autre production très réussie à l’Olympia de Paris. Mais avec grande détermination, l’artiste s’est produit au Zénith de Paris, accompagné d’anciens musiciens de son groupe Cultur’a Pays Vie.

Pour plus de prudence, a déclaré le chanteur dans une de ses interventions dans la presse, son groupe ne se produira plus dans l’espace Schengen pendant un bon moment.

Félix Wazekwa a ensuite été victime d’un accident de circulation à Paris qui l’a rendu indisponible pour des productions scéniques pendant quelques temps. Il y a cependant eu plus de peur que de mal.

Ces difficultés momentanées n’ont toutefois pas découragé Félix Wazekwa, réputé aussi pour sa détermination à aller de l’avant. Le chanteur est donc rentré à Kinshasa et a repris la scène et prépare du reste son prochain album après «Mémoire ya Nzambe »


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