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Le Cinquième Évangile, T2 : L'Antre de Cerbère - Jean-Luc Istin & Thimothée Montaigne

Par Belzaran

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Titre : Le Cinquième Évangile, T2 : L'Antre de Cerbère
Scénariste : Jean-Luc Istin
Dessinateur : Thimothée Montaigne
Parution : Novembre 2009


Après un premier tome intéressant mais plein de références trop visibles, « Le Cinquième Évangile » continue son enquête dans ce deuxième tome intitulé « L’Antre de Cerbère ». On retrouve toujours Jean-Luc Istin au scénario et Thimothée Montaigne au dessin. L’opus précédent présentait avant tout les protagonistes, les enjeux, les différentes luttes de pouvoir. L’enquête démarre réellement désormais.

Guillaume de Tyr et le jeune roi Bauduin enquêtent sur la disparition de jeunes filles. Ils recherchent celle qui s’appelle Akila et qui porte un tatouage de la main de Fatima. L’importance de cette jeune femme est encore inconnue. On la découvrira au fil des pages.

En parallèle se développe d’autres intrigues, plus ou moins secondaires, qui se recouperont certainement par la suite. Les luttes politiques sont évidemment de la partie dans ce proche-orient multiconfessionnel où Saladin prend de plus en plus d’importance et menace les royaumes chrétiens. La présence plus importante du personnage de Saladin renforce d’ailleurs l’impression exotique de l’ensemble. En cela, « Le Cinquième Évangile » se démarque de sa référence marquée au « Troisième Testament ». Saladin est selon moi le point fort de cet opus. Le personnage est travaillé et paraît crédible. Son charisme est indéniable.

« L’Antre de Cerbère » développe également le personnage du même nom. Cerbère est un orphelin élevé dans la haine et la soif de sang. De multiples flashbacks retracent son histoire. Il est réellement au centre de ce tome. Cependant, je l’ai trouvé un peu caricatural (jusqu’à son nom…) Difficile encore de savoir quel sera son rôle dans la suite de l’histoire.

Le premier tome nous parlait du cinquième évangile, texte secret et pouvant remettre en cause les croyances chrétiennes. La portée voulue par Saladin est avant tout politique : en mettant à mal la religion de ses ennemis, il espère ainsi les conquérir d’autant plus facilement. Or, dès la fin de ce deuxième tome, la révélation nous est faite sur ce qu’il contient. J’ai trouvé finalement que l’atmosphère de mystère est trop vite écartée par les auteurs. Comme s’il fallait donner des révélations tout de suite pour surprendre le lecteur. Pour ma part, la « révélation » m’a paru un peu déjà vue. Peut-être que la suite me surprendra, mais pour le moment, on est un peu dans un schéma classique finalement.

Mon jugement peut paraître dur, mais c’est ce que j’ai ressenti lors de la lecture. En revanche, il faut avouer que la narration en elle-même est un vrai modèle du genre ! Les flashbacks, les intrigues sont menées avec une grande fluidité. Malgré toutes les multiples informations qui nous arrivent, à aucun moment on ne décroche de notre lecture. Jean-Luc Istin sait indéniablement raconter une histoire.

Au niveau du dessin, j’ai perçu une amélioration dans ce deuxième tome, alors que le premier était déjà marquant. Montaigne s’épanouit réellement avec un dessin réaliste mais aux couleurs chaudes. Ses visages sont très différenciés et expressifs (ce qui n’est pas si souvent le cas pour les dessinateurs réalistes). Une vraie réussite. S’il continue à progresser de tome en tome, il peut devenir un dessinateur majeur.

Encore une fois, « Le Cinquième Evangile » me laisse sur ma faim. Bourré de qualités et de savoir-faire, une impression d’être trop dans l’air du temps m’empêche de pleinement profiter de ma lecture. Cependant, si vous aimez le genre, vous devez le lire absolument, ça reste du haut niveau !

par Belzaran

Note : 14/20


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