La campagne présidentielle d’Europe Ecologie Les Verts tente péniblement de démarrer, ou plutôt d’exister face au rouleau compresseur des primaires du PS.
Peut-être pour mieux se faire entendre, les Verts ont choisi de communiquer essentiellement autour de deux idées très simples : sortir du nucléaire et assainir les pratiques de la République. Messages basiques, symboles forts, et revendications clairement identifiées dans les négociations à venir pour un éventuel contrat de gouvernement avec le PS.
En début de semaine, à l’occasion d’un entretien au Monde, Eva Joly en rajoutait une couche, déclarant que la gauche serait « folle » de refuser la sortie du nucléaire, avant de consacrer les 9/10ème de l’interview à la nécessaire moralisation de la vie politique française.
Quid de la conversion écologique de l’économie et de la société ? Quid des solutions durables à apporter aux crises à répétition d’un système productiviste jugé à bout de souffle ? Quelle politique sociale, quelle répartition des richesses ? Quel projet pour l’Europe ? Quelle conception du rôle de l’Etat : davantage de régulation, ou davantage de place laissée aux initiatives individuelles au sein d’une société plus solidaire ?
Faute d’avoir encore déployé et expliqué ce projet de société, et d’avoir vraiment osé défendre une alternative au discours dominant de la rigueur imposée par les marchés financiers, les Verts ne semblent pas encore assumer l’idée qu’ils pourraient demain accéder au pouvoir. En tout cas, pas seulement comme la caution écologique et morale d’un éventuel futur gouvernement socialiste.
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