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Julien Doré m'a tuer. (Retour sur son concert à l'Olympia, 25.10.2011)

Publié le 26 octobre 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Mardi 25 octobre 2011, à l'Olympia se tenait le deuxième concert consécutif de Julien Doré. L'automne est bien là et nous sommes un peu en avance alors on s'installe sur la moquette et on pique-nique en picorant des marrons chauds et des clémentines. Healthy.

Première partie annoncée : Radiosofa. Rock efficace, chanté tantôt en anglais (mouais, on m'apprend à l'instant qu'il n'y avait qu'un titre en anglais et que c'était une reprise de GLB, voilà c'est là) tantôt en français (je préfère), musiciens qui se donnent complètement (mention spéciale au guitariste à mèche): ça chauffe. Good job.

RICARDV SA LIVE (1 sur 1)-37
Souvenir, souvenir : En avril dernier, Julien Doré donnait une interview pour NRJ.fr

et je prenais quelques photos pour l'illustrer...

"L'Olympia vous offre un entracte de 20 minutes" annonce une voix. Le temps de changer de plateau et hop, Julien Doré entre en scène. L'homme tout de noir vêtu porte un slim ceinturé surmonté d'un marcel parfaitement décolleté lui-même partiellement recouvert d'un gilet noir à paillettes qui scintille sous les projecteurs. Glitter.

Ouverture du concert sur "Baie des anges", titre calme, posé. Julien Doré est sage. L'éclairage (sublime ce soir là, merci l'ingé lumière) permet de découvrir que le rideau de fond de scène est lui aussi complètement recouvert de sequins, joliment assorti à la tenue de l'artiste. J'aime bien.

Dès le deuxième titre, "Piano Lys" l'artiste se révèle (réveille?) : il se munit d'une paire de cymbales et donne libre cours à son attitude féline et lascine, lâche un cri aigü de toute beauté : le concert est officiellement lancé. Je suis captivée.

En plus d'être brillant (et pas que grâce aux sequins, crois moi), Julien Doré est drôle. Et se donne de multiples occasions de le prouver. Dès l'intermède qui suit le second morceau il lance un très solennel "C'est le quatrième Olympia de ma carrière et pourtant, il a un goût très particulier, celui de la mûre du printemps..." Puis il sourit largement et avoue "ce texte est improvisé, et oui je suis un poète!", la mine enjouée et enchaîne les titres.

Mimant certains passages, se livrant à des séquences chorégraphiées qu'il interprète parfois au ralenti, s'interrompant pour entonner un début de Cabrel "mon enfant nu sur les galets..." avant de s'interrompre brusquement : "oui ben c'est mon concert alors dedans il y a aussi des moments comme ça" (j'adore!), il égrène les tubes réussissant le pari fou de faire danser toute la salle sur le refrain de "Kiss me forever" ("Bon alors c'est mon Olympia et j'ai besoin de vos bras, et ouais ça rime, c'est normal ça, j'écris des chansons!").

A la faveur d'un changement de plateau ou d'un geste de danse il lance une poignée de larges confettis dorés qui scintille sur la salle, l'effet est simple mais esthétiquement très réussi et a le bon goût d'être raccord avec la thématique visuelle du soir : c'est dit, ce concert sera glitter.

Je valide.

Bien sûr.

JD ne s'économise pas et fait le show, n'hésitant pas à surjouer les clichés pour mieux s'en amuser, faisant par exemple tourner le micro au-dessus de sa tête façon lasso. Un peu plus tard il disparait subitement de la scène, laissant les musiciens se livrer à un passage instrumental pour réapparaitre à la surprise générale au premier balcon sur lequel il se dresse pour saluer la foule qui occupe l'étage avant de se laisser glisser directement dans la fosse qui l'accueille avec ferveur. L'instant est intense : Il traverse le public qui n'en revient pas.

Son retour sur scène est salué par une ovation, les lumières sont soudain stroboscopiques, le tempo du morceau s'emballe : Frissons.

S'installant derrière le clavier il commence un morceau qui évoque une petite musique de chambre, très sérieusement puis s'amusant franchement (à ce moment précis c'est la séquence de Mozart singeant Salieri dans l'Amadeus de Forman qui me vient (à retrouver ici par exemple désolée mais je n'ai rien trouvé d'autre, c'est à 3.30 que ça commence) puis la musique devient symphonique et Julien esquisse des pas de danse et des gestes de chef d'orchestre. Théâtral et drôle. Toute la salle s'amuse avec lui.

Retour à la sobriété avec son simple ukulélé en main, les cheveux ornés d'une couronne de fleurs, la tête renversée, lumières tamisées.

L'image est presque pieuse, il s'en amusera plus tard : "Quand on veut faire une couronne de fleurs et qu'on ne veut pas utiliser de scotch, on est très vite obligé d'utiliser du fil de fer pour entortiller tout ça, sauf que le fil de fer, il ne va pas toujours dans le bon sens et là par moments il me rentre dans la peau (lui, grimaçant de douleur) alors je vais peut être saigner (lui, montrant les contours de sa couronne). Pour autant je ne suis pas Jésus Christ, hein, et non...".Puis ajoutant en souriant de toutes ses dents : "Encore que".

La température de la salle monte d'un cran, quand, maitrisant parfaitement son jeu de scène, il tombe le gilet pailleté pour découvrir son marcel dévoilant ses tatouages désormais bien connus de tous, s'épongeant au passage. Ca siffle dans la salle. Moiteur.

Certains titres surprennent, avec des choeurs et des instrumentations qui sonnent country notamment ou encore un passage proposant un vibrant hommage à la flûte à bec (trop souvent oubliée des concerts pop rock ces temps-ci, n'est-ce pas?). Le moins qu'on puisse dire est qu'il a le sens de la rupture de rythme, faisant monter la tension très haut et la laissant retomber doucement pour lui faire à nouveau atteindre les sommets en l'espace de quelques titres. Ascenseur émotionnel. Vertige.

Julien est aussi rejoint par des invités, pour trois temps forts de la soirée : D'abord (Baptiste et) les Waterlillies, puis Christophe  avec qui il reprend magnifiquement la dolce vita (qu'on avait déjà entendue interprétée par Sébastien Tellier et son interprète original ici par exemple, et c'était beau aussi, pardi) et enfin, pour un des titres en rappel, avec Julien Clerc.

Avant dernier morceau "I need someone" une reprise de Sharko (Merci Lili pour les précieuses infos, j'ai pris des notes dans l'obscurité quasi totale si bien qu'il m'était ce matin quasi impossible de me relire...), pour lequel Julien est seul en scène. A la faveur d'un refrain, un choeur puissant se fait entendre du balcon : Ce sont ses musiciens qui s'y sont installés. Commence alors un échange entre Julien et eux, le public ayant le sentiment de se trouver "à l'intérieur du spectacle" à proprement parler. Plaisant.

Pour l'ultime titre ("Just a deal" tiré de l'EP paru dans Elle, encore une fois merci Lili), Julien vient s'installer pour jouer complètement en acoustique entouré de ses musiciens, au milieu de la fosse. Faisant participer l'ensemble de la salle, par fragments, sur les choeurs pour un final particulièrement réussi.

Proximité et partage auront été les maitres mots de cette soirée pendant laquelle Julien Doré et sa troupe ont su instaurer une ambiance chaleureuse, complice et souvent intense. 2 heures de spectacle pendant lesquelles Julien s'est donné sans compter.

Merci à lui. 

C'était plus-que-parfait.

Pour finir, si ce petit reportage n'a pas suffi à te convaincre, voici de quoi te résoudre à assister à une des dates de son Bichon Tour et carrément, même, à l'adopter. Mais ouais!

Julien Doré : 5 bonnes raisons de l'adopter : 

1. Tu peux piquer des fringues dans son dressing : son gilet à paillettes là, il rendrait tellement bien sur ta little-black-dress préférée...

2. Tu remportes tous les concours de limbo. Comment ça c'est has been? Moi je te dis qu'on va relancer la tendance et que Juju, avec sa spectaculaire souplesse lombaire, il va remporter des trophées dans tous les coins du pays.

3.Vu qu'il a le sens de la répartie et beaucoup d'esprit, il est parfait pour animer un dîner ce qui en fait le compagnon idéal de tes soirées (oh ça va, hein, il est permis de rêver!).

4. Il est capillairement intéressant : si on se pose quelques questions en le voyant arriver le cheveu (trop) parfaitement cranté on réalise bien vite que ça ne va pas durer, qu'il y a du Jim Morrison et du Mick Jagger dans sa toison mais aussi un rien de Mike Brant : cocktail détonnant, assurément.

5. Il sait faire des couronnes de fleurs jolies. Du coup avoue : tu n'envisages plus DU TOUT de la même façon ta prochaine garden party!


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