Magazine Asie

D’où la difficulté constatée d’organiser quelque chose ...

Publié le 26 octobre 2011 par Himalco

Que ce soit pour l’individuel autonome ou pas, pour le groupe hors agence ou même au sein d’une agence, il y a une réelle difficulté à organiser quelque chose (quoi que ce soit) au Népal. Cela provient avant tout d’une conception du temps différente (culture) qui ne permet pas de positionner les points d’une organisation sur une échelle temporelle linéaire. Ceux qui se sont plongés dans les affres de la circulation routière de Katmandou ou ont attendu dans une administration l’ont assurément ressenti.

Sur toute la chaîne de prestataires (transport, hôtel, administration,…) qui est la base d’un séjour, je pense qu’au moins 80% de l’organisation est laissé à des hasards. Relativisons, tout de même, puisque chacun sur place est soumis au même processus d’aléas, les compteurs se mettent à zéro. Il conviendra donc déjà de mettre toutes les chances de son côté pour faire infléchir le constat.

Pour toutes ces petites choses qui peuvent perturber votre séjour, je devrais parler de hasards (avec un s). Il y a le hasard naturel (ceux liés aux conditions météo, à l’environnement,…) et le hasard culturel (ceux liés à la méconnaissance d’une culture et entretenus par la population locale).

Il en va de même pour l’organisation de votre activité trekking/expédition. Pour vous, ces hasards agissent d’une manière directe si vous passez par une agence népalaise ou bien d’une manière différée si vous y allez par le biais d’une agence étrangère. En faisant appel à cette dernière, c’est l’agence qui gérera ces aléas introduits par toute cette chaîne de prestataires pour les réduire à néant ou presque.

Une agence népalaise ne s’embarrassera guère d’explication avec les visiteurs. "Ké Garné ?" (Que faire ?) sera la réponse la plus courante. Seuls les dieux ont la réponse…

Pour une agence étrangère responsable, ce sera une prise de tête pour mettre en place un palliatif, trouver une solution ou même trouver l’information qui correspond au grain de sable dans le rouage.

Il convient avant tout de ne pas s’énerver sur quelque chose de métaphysique qui ne peut être compris de vous, ni également de l’interlocuteur local uniquement branché à une population céleste. Aucune responsabilité, aucun souci, tout provient des circonstances dans un environnement que personne ne maîtrise…

Au niveau du hasard culturel, quelques points (il y en a beaucoup d'autres) qu’il faut cependant garder à l’esprit pour en minimiser la portée.

L’information :

C’est le point le plus important car elle se recherche partout, auprès de tous les maillons de la chaîne. Besoin de savoir pour pouvoir continuer. L’essentiel de l’organisation sera donc de trouver le bon interlocuteur, celui qui pourra répondre efficacement à votre attente. Autant le dire de suite, l’information précise n’existe pas à cause du nombre d’intermédiaires souvent mis en jeu. Demander à 10 personnes, vous obtiendrez 10 réponses différentes. Quoi qu’on vous dise, multipliez les sources et faites une moyenne pour se rapprocher de ce que vous recherchez.

Quand elle est donnée, l’information peut évoluer. Une réservation, un prix (un vol, une chambre, …) qui semblaient acquis ne le sont plus quelques heures après. Un Népalais ne dira jamais non pour contenter l’interlocuteur ou ne pas perdre un marché. Le résultat n’est pas souvent celui espéré. Ké garné ?

L’heure :

C’est une donnée culturelle qui varie incessamment. L’heure est élastique, c’est le népali time.

Les bus, les avions partent rarement à l’heure ou ne partent pas ; l’administration ouvre rarement à l’heure (normalement 10h) et ferme souvent selon un bon vouloir des employés.

Il est impossible dans ces circonstances de tenir un programme précis.

Bien sûr, les aléas peuvent être d’ordre météorologique (pour les avions) ou l’état des routes et de la circulation (pour les transports terrestres) et ces cas sont très compréhensibles mais ils peuvent être également d’une nature culturelle : l’insuffisance de remplissage bloquera l’avion au sol. L’information donnée sera toujours évasive et le plus souvent illogique pour un occidental (voir point ci-dessus).

L’administration

Les employés vous savent pressés, limités par votre vol international de fin de séjour et votre programme ; eux non. Alors pourquoi ne pas facturer en sus cette demande perçue comme une accélération du temps ? Ca se demande en thé au lait et ça signifie bien évidemment dessous de table.

La langue est un facteur d’incompréhension important ; les mots anglais utilisés ont leur référent local qui ne correspond pas forcément au votre. Ké garné ?

Avec l’administration, nous entrons ici dans le domaine du papier et de la photo d’identité. Le nombre de photos d’identité pour orner une demande administrative est hallucinant. Il en faut partout. Ayez donc toujours des photos d’identités avec vous.

Pour la personne qui doit se rendre dans une administration, la hantise provient toujours du document manquant. De toute manière, il manquera toujours quelque chose car on ne vous l’a pas dit et surtout, vous ne l’avez pas demandé. Il faudra donc revenir.

La réglementation varie très rapidement et ce qui était valable il y a quelques jours, ne l’est plus aujourd’hui. Il faudra donc revenir.

Attention également aux fêtes (elles sont nombreuses). Les administrations sont fermées même durant la pleine saison. Si vous souhaitez un permis de trekking ou d’ascension, il faudra attendre leur réouverture.

Et si malgré toute votre bonne volonté, vous avez fait tout le nécessaire et vous sentez que quelque chose "accroche" dans le processus administratif, alors c’est certainement une demande de bakchich non avouée.

Si vous devez vous rendre dans une administration, le plus simple est de prendre un avocat qui fera le nécessaire pour obtenir ce que vous souhaiter. Il se paie mais ça vous évite une perte de temps, une prise de tête et atténuera l’effet de ce "hasard" culturel.

Les hôtels

La gestion de ce hasard culturel n’est pas dénuée d’inquiétude en cette année du tourisme 2011. Le nombre de visiteurs a vraiment augmenté durant cette saison automnale mais aucune infrastructure supplémentaire (déjà limite en temps normal) n’a été créée pour accueillir cette augmentation. A ce qui ont réservé à l'avance et aux agences, les hôteliers ont certifié des chambres, mais par peur de perdre le moindre $, ils ont le plus souvent surréservaté. En ces mois d'octobre et novembre bien chargés, les hôteliers ne peuvent pas assurer toutes les chambres réservées. Aux agences de gérer les groupes dans une équations impossible ou, pour l’autonome, d’aller voir si c’est mieux ailleurs Ké garné…

Bonne chance

Le Yeti


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Himalco 43 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog