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[Critique DVD] Portier de nuit

Par Gicquel

Classé X aux Etats-Unis lors de sa sortie en 1974 , interdit aux mineurs, ce film réalisé moins de trente ans après la fin de la seconde guerre mondiale, a profondément choqué. Il nous montre la rencontre entre une ancienne prisonnière des camps nazis, avec Max un officier SS, portier dans un grand hôtel à Vienne.

Ils se sont aimés et leur amour va renaître au grand dam des amis de Max qui organisent des « procès-thérapies » où ils pensent pouvoir se décharger de leur culpabilité… Les derniers témoins de leurs atrocités doivent alors disparaître.

Très sincèrement, le parfum de scandale de l’époque me paraît aujourd’hui sans saveur. On peut le comprendre à l’aune d’un traumatisme encore très présent. Mais le temps aidant, cette relation sadomasochiste quasiment contre-nature (peut-on parler du syndrome de Stockholm ?) a évolué vers une autre histoire, une histoire d’amour impossible, contenue dès l’origine du projet, mais nullement appréhendée de cette façon lors de sa sortie.

 

[Critique DVD]  Portier de nuit

C’est ainsi que je l’ai revu, sans forcer une relecture qui m’apparaît tout à fait naturelle. Comme si la réalisation  de Liliana Cavani , possédait une version plus actuelle , un pentimento scénique en quelque sorte, où l’esthétisme décadent de l’époque ferait place à un décorum historique , qui nous rappelle tout aussi crûment, ce que furent les atrocités de la guerre .La traque des anciens nazis à l’égard de leur compagnon de route et de sa maîtresse mesurant tout le poids de l’Histoire qu’il reste encore à écrire.

A force de naviguer subtilement entre ce passé douloureux et un présent qui balbutie, Cavani rend sa mise en scène intemporelle et son récit, toujours aussi actuel et universel.C’est plus dans la psychologie des personnages qui se cherchent que dans la fuite en avant des anciens tortionnaires qu’elle réussit son coup de maître.

[Critique DVD]  Portier de nuit

Parfaitement  aidée il est vrai  par deux comédiens d’exception. Si Dirk Bogarde , avait déjà ses lettres de noblesse, je pense que Charlotte Rampling , sortait à peine du bois. Mais de la jeune femme au visage maladif, à l’épouse du chef d’orchestre qu’elle est devenue, la justesse de  son interprétation est fascinante.

On parle souvent de la fameuse scène où Lucia chante Marlène Dietrich, flanquée d’un pantalon à bretelles et d’une casquette nazie. C’est une grande scène d’anthologie, effectivement, une grande scène d’amour …


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