BO : en avoir AUPA

Dernier au classement, une seule victoire en neuf journées de Top14, jamais le Biarritz Olympique n'avait été aussi mal en point depuis dix ans. Alors qu'un tiers du championnat a déjà été disputé, les supporters du BO commencent à s'interroger sérieusement sur l'avenir à court terme de leur club.

Pour l'instant, et malgré une lourde valise rapportée du déplacement de Biarritz à Clermont, le président Blanco affiche une sérénité - au moins de façade - qui pourrait néanmoins prendre une tout autre tournure en cas de nouvelle défaite. A cet égard, le report pour cause médicale du derby basque face à Bayonne, initialement prévu samedi prochain tombe plutôt bien pour les rouge-et-blanc. Pas certain en effet que ce match, prévu à Anoeta, un terrain plus neutre qu'Aguiléra, constituait véritablement une occasion de se relancer pour les hommes de Patrice Lagisquet. Il s'agissait bien plutôt d'une rencontre piège, susceptible d'enfoncer pour de bon le club dans la crise.

Néanmoins, on se gardera bien de verser dans le complotisme et voir dans le report de ce match la main de Serge Blanco, d'autant qu'une telle décision, fondée sur des impératifs médicaux, nécessite d'être précisément justifiée.

En tout état de cause, la période de près de quatre semaines qui sépare les Biarrots de leur prochaine rencontre de Top14 apparaît propice à la remobilisation des troupes. Des troupes renforcées par le retour des mondialistes Français. Pensez qu'avec Barcella, Harinordoquy, Lakafia, Yachvilli et Traille, le BO retrouve pas moins de cinq titulaires. Et quand on connaît l'influence de Dimitri Yachvilli sur le rendement de son équipe, on se dit que la sérénité de Serge Blanco n'est peut-être pas totalement feinte.

Les deux rencontres de coupe d'Europe, programmées les week-end des 11 et 18 novembre, seront l'occasion pour Biarritz de retrouver des automatismes avec ses revenants, et si le risque existe de blessures, il sera largement compensé par la perspective de conserver le rythme du haut niveau.

Pour autant, le BO est loin d'être sauvé par le seul retour de ses cadors. En premier lieu parce qu'une feuille de match même prestigieuse n'est jamais synonyme de victoire. Ensuite car une spirale de la défaite ne s'arrête pas facilement. Enfin, parce que le niveau du Top14 est suffisamment homogène cette année pour que chaque point se mérite. Même si les promus Bordeaux-Bègles et Lyon font figure de candidats à la relégation, leurs prestations de qualité et leurs victoires face à des équipes pourtant supérieures sur le papier laissent augurer qu'ils se battront jusqu'au bout pour ne pas descendre.

De toute les façon, Biarritz ne saurait se contenter du maintien. Ne viser que cela reviendrait finalement à accepter la situation. Mais il va falloir prouver que le premier tiers de championnat raté relève uniquement de l'accident de parcours un peu prolongé du fait de la Coupe du Monde.

En avoir ou pas. De l'ambition, de l'envie ou tout simplement de l'orgueil. Les Biarrots, qui viennent de partir en stage pour quelques jours à Hendaye, devront rapidement montrer un visage moins négatif que celui qu'ils ont affiché depuis le début du championnat, s'ils veulent prétendre à autre chose que faire de la figuration cette saison.