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De Dracula à Twillight : Entretien avec une spécialiste des vampires

Publié le 04 novembre 2011 par Poclatelephage
A 34 ans, je me demandais pourquoi j'étais aussi accro à « Vampire diaries » et pourquoi je gardais un souvenir ému du « Dracula » de Coppola, sorti en salle il y a vingt ans, qui m'avait poussée à l'époque à me plonger dans le bouquin de Bram Stoker. Marjolaine Boutet, historienne spécialisée en histoire contemporaine, et qui s'intéresse plus largement aux séries et à la fameuse culture populaire, vient de sortir un livre dans la collection « culture pop » de l'éditeur Ellipses sur cette thématique. « Fan de Buffy et grande lectrice d'Anne Rice, j'avais très envie de me pencher sur cette thématique et d'apporter une réponse à la question qui hante pas mal de monde : pourquoi les vampires continuent-ils de fasciner ? » En plus de 200 pages, en abordant les origines du mythe et toutes les questions que l'on n'a jamais osé se poser sur les vampires, Marjolaine Boutet apporte un début de réponse et en voici quelques unes en exclusivité pour mon blog à moi.
Qu'est ce qu'un vampire ?« A minima, un vampire peut être défini comme une créature surnaturelle, un être humain décédé qui revient parmi les vivants et jouit de l'immortalité à condition de boire du sang. A la différence d'autres créatures fantastiques (fantômes, loups-garous, zombies ou démons), le vampire peut se comporter comme un être humain et se souvient de sa condition de mortel. Du fait de cette unique 'double appartenance', à la fois vivant et mort, puissant et contraint, le vampire peut être tout ce que nous sommes, tout en nous rappelant constamment tout ce que nous ne sommes pas. »
De Dracula à Twillight : Entretien avec une spécialiste des vampires
De « Dracula » à « Twillight »« Twillight est l'exact équivalent aujourd'hui de ce qu'était Dracula à la fin du XIXème siècle. Le livre de Bram Stoker parle de sexe à une époque où on ne pouvait pas en parler, à l'inverse la saga de Stephenie Meyer évoque la chasteté à un moment où on ne peut pas le faire, même s'il y a une vraie forme d'érotisme dans Twillight. »
Du féminisme dans les séries télés avec des vampires« Une scène m'a marquée dans la première saison de Vampire Diaries : Elena, Bonnie, et Caroline s'unissent pour sortir Stefan d'un puits où il est coincé. Bella ne ferait jamais ça dans Twillight. Dans la série, Elena est toujours responsable de ses choix, y compris dans le triangle amoureux qu'elle forme avec Stefan et Damon,son frère. Plus globalement, les filles - Bonnie, Caroline et Elena - contrôlent toutes les relations amoureuses et choisissent quand elles démarrent, mais aussi quand elles s'arrêtent. »
Les vampires et la peur« Aujourd'hui, les histoires de vampires ne font plus peur, il s'agit au contraire en majorité d'histoires d'amour. Pourtant, à la base, le vampire était un prédateur sexuel et sa morsure s'apparentait à un viol qui pouvait même s'accompagner d'un meurtre. Aujourd'hui, même Kamel Ouali adapte Dracula pour en faire une histoire sentimentale. »« Mais ces histoires unissent généralement un vampire masculin et une jeune femme mortelle, et jamais l'inverse. Les femmes vampires continuent de faire peur. »
Les références« La plupart des histoires de vampires récentes (que ce soit sous forme de livres, de films ou de séries télévisées) joue avec les codes et les mythes établis, avec les références incontournables que sont le roman de Bram Stoker, les films de la Hammer ou bien encore l'univers d'Anne Rice, se citent les uns, les autres, augmentant le plaisir du lecteur / spectateur en créant une connivence au sein d'un univers conscient de lui-même. »
Buffy ?« Buffy ne parle pas de vampires, mais du passage à l'âge adulte et de la façon dont on devient une femme. Je recommande cependant chaudement la série, notamment pour le premier épisode de la saison cinq de la série, qui invite Dracula à Sunnydale. L'intégralité de cet épisode est en effet un hommage aux films de la Hammer.»
De Dracula à Twillight : Entretien avec une spécialiste des vampires
« Vampires Diaries »« C'est une super série, encore plus intéressante si on maîtrise bien toutes les références aux histoires de vampires, un peu comme Dawson, qui était une série pour les cinéphiles. Il y a notamment des jeux avec Twillight, les films de la Hammer, la mythologie des loups-garous, des fantômes...»
Des livres« Je conseille les trois premiers romans d'Anne Rice d'autant qu'ils sont très précurseurs notamment sur la thématique de l'homosexualité. En outre, plus que Dracula, je recommande l'ouvrage de Sheridan Le Fanu Carmilla. »
Ce qu'il faut retenir sur les vampires« Le fait qu'il n'y ait pas de règles explique la richesse du mythe et le nombre d'histoires de vampires qui existent. Tu peux faire ce que tu veux d'un vampire : il peut être immortel ou au contraire vulnérable. La seule condition préalable est d'avoir franchi la barrière de la mort. »
Si vous voulez en savoir plus sur la fascinante Comtesse Elizabeth Bathory, qui n'a rien à envier au terrible Vlad « Dracul » surnommé « l'Empaleur», sur les vampires et l'homosexualité, le féminisme, l'histoire...bref tout simplement si vous vous intéressez aux vampires, je vous recommande l'ouvrage de Marjolaine Boutet.

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