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Anne Sinclair, ou l’histoire d’une femme qui méritait mieux

Par Ladecool

Elle portait des pulls en mohair fabriqués avec de la laine Annie Blatt. Je la voyais apparaître chaque dimanche soir sur mon écran de télé, elle ne le savait pas mais elle augurait pour moi une nouvelle semaine d’école avec un cartable rempli de déprime. Anne Sinclair a eu de la chance de connaître la télé couleur. Vingt ans plus tôt, ses yeux bleus viraient au gris dans nos télés noir & blanc. Voilà, Anne Sinclair ça n’est pas que les plus beaux yeux du PAF, c’est une époque. L’époque des femmes guerrière, des femmes jusqu’au bout des seins. Des seins qui pointent et dardent un regard noir pour mieux mater les mecs qui les ont soumises durant des siècles. C’est ainsi qu’est apparue une génération spontanée de tueuses en escarpins, de gagnantes en tailleur Thierry Mugler, de business women en lunettes sérieuses et chignon haut. Après elles, plus rien n’a été pareil.

C’est un de tout ça pour moi Anne Sinclair. Du sec et du tranchant enrobé dans une boule de mohair pour faire plus doux. Les femmes sont des armes de destruction massive que les hommes n’ont toujours pas réussi à détecter. Mettez leur une belle paire d’yeux bleus et une jolie paire de seins, et ils en perdent leur latin. Anne était belle mais Anne était intelligente aussi, et ça, ça a fait du bien aux femmes.

Et puis elle a rencontré un homme, Anne. Et le 14 mai, sa vie un pris un nouveau tournant. Elle est devenue la plus grande cocue internationale, Anne. Un rôle qu’elle avait endossé en secret, et qui n’aurait jamais du sortir du petit monde politico-parisien, forcément bien informé des frasques de Monsieur. Et ça a été la goutte d’aphrodisiaque qui a fait déborder le calice du plaisir. Et tout le monde de se pencher sur son visage, guettant le moindre tressaillement, la plus petite faille pour tenter d’en extirper des bribes d’explication. Et chacun de commenter son attitude : une femme d’une dignité rare, présente au côté de son mari jusque dans la pire épreuve, une femme capable de pardonner. Un psychiatre a même confié qu’elle faisait preuve d’une grande maturité sentimentale, puisque capable de détacher le sexe et les sentiments. Ah bon ? Et voilà que d’un seul coup, Anne passe du statut peu enviable de cocue pas vraiment magnifique, au statut de combattante fière et altière. La honte ne passera pas par elle. Et chacun de saluer cette attitude qui frôle parfois l’arrogance. Anne est forte, Anne est entière, Anne ne plie pas.
Même si je salue cette réaction, je ne peux m’empêcher de penser que nous, les femmes, avons été désavouées par son attitude. J’aurais aimé qu’elle l’engueule le Dominique, qu’au lieu de lui lancer des regards de connivence au tribunal, elle lui jette un œil noir pour dire « toi mon coco, tu vas voir ce que tu vas voir », qu’au lieu d’apparaître en publique, elle soit partie bouder dans son riad de Marrakech, qu’elle s’affiche avec un nouveau jules de 20 ans de moins. J’aurais aimé qu’elle vibre, qu’elle explose, qu’elle râle. Elle m’a fait penser à Rachida Dati qui revenait travailler une semaine après son accouchement. On devrait l’admirer, mais elle ne fait que nous agacer en nous renvoyant l’image de femmes feignantes tout juste bonnes à donner le sein. Certes, il est possible et même très certain que dans l’intimité le Dominique a du rendre des comptes. Mais en public, son honneur a été sauf. Et franchement il n’en méritait pas tant. Allez Anne, venge toi enfin, quitte-le et dis toi que cet homme n’est pas pour toi. Ni pour personne d’ailleurs. 


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