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Jill Scott - "Who Is Jill Scott" 2000 Hidden Beach

Publié le 11 novembre 2011 par Audiocity

 

Avis aux chanteuses de R&B en manque d'inspiration; les miauleuses ou les amoureuses  transies incapables de produire de la nu-soul de qualité sans trémolo de gorge  pathétique ou vocalises dénués de toute créativité. Arrêtez le massacre et replongez-vous de toute urgence sur le tout premier Jill Scott, le seul et unique vrai disque de la diva qui vaille encore la peine de s'y intéresser. Presque 12 ans après sa sortie, il reste l'un des rares albums du genre qui continue de m'enchanter. Et si vous avez pris le train en marche, que vous ne l'avez découverte que plus tard, et que par conséquent vous ne vous sentiez pas concerné par le sujet (ce que je comprendrais tout à fait au vu des biens moins intéressantes réitérations de la chanteuse), il se pourrait pourtant bien que vous envisagiez les choses différemment lorsque vous aurez écouté "Who Is Jill Scott", qui, je le pense vraiment, est sans aucun doute l'une des références qualitatives en la matière. L'année 2000, c'était avant tout pour la nu-soul, " Voodoo" de D'Angelo, et "Who Is Jill Scott" de Jill Scott. Les nostalgiques se rappeleront bien sûr de sa première apparition sur le morceau "You Got Me" des Roots, un an auparavant. Moi je me souviens surtout du choc que j'ai reçu la première fois où j'entendis "Love Rain" sur radio Nova. 

Une parallèle de Erykah Badu en moins hip hop et en plus "orchestrée", en mieux arrangée, capable d'y associer des textes parlés ("Exclusively" - "Watching Me"), d'autres chantés ("Do You Remember" - "Gettin' In The Way" - "The Way"), ou même les 2 à la fois ("A Long Walk" - "Honney Molasses"), sur des tons plus ou moins R&B selon les morceaux. Pour tous, un même concept. Une basse sourde et profonde mise en avant, des pieds lourds qui lui répondent, des caisses claires qui claquent, des claviers aux couleurs du jazz, du hip hop ou de la soul, des cuivres, quelques samples éparpillés, des arrangements de violons, tout pour satisfaire Jill Scott qui n'a plus qu'à dérouler le tapis rouge. Au final, un gros son très produit qui recèle plus de subtilité qu'il n'y paraît. Mes 2 seuls regrets, "He Loves Me" et "Show Me", 2 morceaux pas très inspirés, trop légers pour intéresser, et qui ne se distingueront pas vraiment pour leur originalité. Pour le reste, l'ensemble est "calibré" pour durer, fait et écrit pour "marcher" et pour vendre (sans doute), mais néanmoins consistant et très bien réalisé. D'ailleurs, les productions ont beau être très nombreuses (Andre Harris - Roy Ayers - Amir Thompson - Jeff Townes - Vidal Davis - James Poyser....), au risque de se perdre dans un amas de sonorités diverses et variées, on retrouvera tout de même une vraie cohérence artistique tout au long de l'album.

Aujourd'hui, avec le recul et mon âge avancé (ce qui, comme le démontre ce blog, implique nécessairement de profondes restructurations envers mes préférences musicales), je reste très attaché à ce disque que j'ai même pris la peine de racheter tant le premier était rayé, fatigué, rendu quasiment inutilisable par mes maltraitances passées. J'ai même tenté (au moins un temps), de suivre la diva dans ses pérégrinations, mais vite déçu, le charme s'était rompu. Reste cette unique rencontre et le souvenir nostalgique de ce disque groovy que Jill Scott ne parviendra jamais à reproduire.  
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