Magazine Cinéma

Driven

Publié le 11 novembre 2011 par Olivier Walmacq

Dans le monde de la F3000, Joe Tanto était une bête des circuits jusqu'à ce qu'il ait un accident, que sa femme le plaque pour son coéquipier (!) et qu'il prenne sa retraite anticipée. Son pote Carl Henry (!), chef technique d'une grande écurie et accessoirement en fauteuil roulant, le sort de sa grange pour qu'il aide sa nouvelle recrue, Jimmy Bly. Pour cela, il va prendre la place de son ami et nouveau mari de son ex-femme (!)...

Affiche de 'Driven'

La critique over the top de Borat

Renny Harlin est le genre de réalisateur, qui n'a jamais fait de chef d'oeuvres, se contentant de blockbusters burnés ou de films fantastiques bofs.
On lui doit quand même le pas mauvais 58 minutes pour vivre, le fendard Cliffhanger, le mémorable Au revoir, à jamais et l'hilarant Peur bleue.
Mais le virage dans les années 2000 a été très dur pour le finlandais, peinant scrupuleusement à se renouveler au point de se retrouver sur un truc comme Driven. Un film scénarisé par Sylvester Stallone, avec qui Harlin avait tourné Cliffhanger et où les deux larrons vont clairement se casser la gueule.
Stallone, déjà affaibli par des années 90 en demi-teinte, s'est retrouvé dans une merde noire jusqu'à Rocky Balboa.

Sylvester Stallone, Cristián de la Fuente dans Driven
 "Jure moi le Sly, ne scénarise plus de bouse pareille. -Et toi ne fais plus de cinéma"

Au point même de se retrouver dans Taxi 3, c'est dire. Quant à Harlin, il s'est vraiment grillé les ailes. Driven sera un échec cuisant, tant commercialement (plus de 30 millions de $ de recettes pour plus de 90 millions de budget, aie!), critique (elles seront unanimes) et surtout artistiquement.
Car dans le genre, Driven est un bon gros nanar, à la limite drôle tant il est mauvais. Outre Sly, on retrouve également devant la caméra Burt Reynolds, Kip Pardue (il s'est perdu depuis), Stacy Edwards, Til Schweiger (dont le seul grand film restera Inglourious basterds), Gina Gershon, Estella Warren (que l'on retrouvera à la même période dans un autre gros navet, La planète des singes) et Robert Sean Leonard (qui doit bien remercier Dr House).

Driven

Les personnages sont déjà très caricaturaux. Stallone est une loque, ayant quitté le circuit, devant revenir sur le terrain pour son pote Burt, en fauteuil roulant (bah oui ça arrive). Il doit aider le jeune Pardue à mieux se contrôler sur les pistes.
Faut dire qu'avec la Warren, piquée au Schweiger, au pieu; il ne peut qu'être distrait le coco. Sans compter le frère magouilleur, la journaliste tournant autour de Sly ou l'ex horripilante. Bref rien qu'avec ça, c'est déjà du lourd.
Et c'est pas fini, je vous rassure. Les courses sont totalement grotesques, les bagnoles étant surtout en CGI. Ce qui donne un rendu visuel ridicule voire comique.

Burt Reynolds, Sylvester Stallone dans Driven
 "Fais pas la gueule Sly! Dis au fait, t'as pas un rôle dans Rocky Balboa, parce que Shérif fais moi peur, je le sens pas trop."

On se fend clairement la gueule, en voyant une bagnole faire un vol plané d'au moins 1 km, atterrissant dans une forêt au loin.
Le ridicule ne tue pas, c'est clair. On aura même droit à une improbable course poursuite dans un Tokyo ressemblant bizarrement à New York.
Coïncidence assez étrange, surtout qu'on ne voit pas de panneaux spécifiques. Dans tout ça, Sly et Harlin nous refourguent une guimauve plombante, où la plupart des personnages sont cocus et quand un pilote risque de mourrir, tous reviennent pour le sauver, quitte à se faire quelques bobos.
C'est beau l'amitié quand même.

Les acteurs cabotinent comme jamais. Stallone avec sa tête de chien battu fait vraiment peine à voir, se demandant systématiquement qu'est ce qu'il fout là. Inutile de dire que l'ami renie complètement ce film. Reynolds a l'air consterné d'être en fauteuil roulant. Déjà qu'il avait tourné Striptease quelques années auparavant...
Warren, en dehors de la grenouille, ne fait pas grand chose. La mettre avec Schweiger est une bonne idée, tant ils sont ahurissants de nullité devant une caméra. Il est difficile de tenir devant un film pareil, tellement c'est mauvais.
Le pire c'est que je l'ai vu au cinéma. En même temps, je dois avouer que j'étais fan de Formule 1 avant.

Un navet vrombissant, où Harlin se camouffle derrière des SFX d'une certaine laideur.

Note: 0/20

Note naveteuse: 15/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines