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L’amant de Marguerite DURAS

Par Lecturissime

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♥ ♥ ♥

 "Très vite dans ma vie il a été trop tard. "

L’auteur :

Marguerite Donnadieu - alias Marguerite Duras - est née et a grandi en Indochine, élevée par sa mère dans une concession incultivable. Ce séjour en Asie a profondément marqué sa vie. Le spectacle quotidien de la misère, l'image de l'océan qui déferle sur la concession que sa mère possède, les paysages écrasés par la chaleur constitueront des thèmes récurrents dans son oeuvre romanesque. Le baccalauréat en poche, elle se rend à Paris, poursuit ses études et entre un temps au ministère des Colonies. Journaliste, dramaturge, scénariste, elle reçoit le Grand prix du théâtre de l'Académie française en 1983 et le prix Goncourt en 1984 pour 'L' Amant', adapté par Jean-Jacques Annaud au cinéma. Son oeuvre est à rattacher au courant du Nouveau Roman. Les textes de Marguerite Duras, concis, chargés d'ellipses et de silences, se disloquent jusqu'à l'énigme. Les écrits, les paroles sont à la fois insuffisants et superflus. Parmi ses romans, on peut citer 'Un barrage contre le Pacifique' (1950), 'Le Marin de Gibraltar' (1952), 'Moderato cantabile' (1958). (source : Evene)

L’histoire :

Évoquant sa liaison, au début des années 1930, à l’âge de 15 ans, avec un jeune et riche Chinois, Duras reprend les thèmes qui traversent son oeuvre : l’enfance, l’Indochine, la transgression sociale… Derrière la trame de cet amour inachevé, elle offre un récit à plusieurs niveaux de lecture que berce une écriture à la formidable efficacité. D’une portée universelle, ce roman autobiographique valut à l’écrivain la consécration du prix Goncourt et la reconnaissance du public : traduit dans trente-cinq pays, il s’est vendu à 2 400 000 exemplaires. (Présentation Fnac)

Ce que j’ai aimé :

J'ai cherché dans la liste des Goncourt, quelle était la lecture qui m'avait le plus marquée et il se trouve qu'il s'agissait de L'amant.

Des années après sa lecture, je me souviens encore de la magie de ce texte, la magie du style qui donne littéralement à voir grâce à sa musicalité qui parle directement aux sens :

« Que je vous dise, j’ai quinze ans et demi.

C’est le passage d’un bac sur le Mékong.

L’image dure pendant toute la traversée du fleuve.

J’ai quinze ans et demi, il n’y a pas de saisons dans ce pays-là, nous sommes dans une saison unique, chaude, monotone, nous sommes dans la longue zone chaude de la terre, pas de printemps, pas de renouveau. » (p. 11)


Je l’ai lu adolescente et cette initiation amoureuse et érotique tout en moiteur fut aussi la mienne.

« Il est sur moi, il s’engouffre encore. Nous restons ainsi, cloués, à gémir dans la clameur de la ville encore extérieure. Nous l’entendons encore. Et puis nous ne l’entendons plus. » (p. 58)


Plus tard, j’ai compris que « L’amant », c’était aussi autre chose, une douleur portée par les mots et irrémédiablement liée à la vie familiale  de Marguerite Duras : la mère dont on attend trop et qui n’est jamais à la hauteur, le frère aîné violent, le petit frère idolâtré dont la mort prématurée laisse des stigmates prégnants…

Roman autobiographique, « L’amant » est ce roman hypnotique , éveil à la sensualité, éveil à la littérature.

Premières phrases :

« Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit : « Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »

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Du même auteur : Un barrage contre le Pacifique


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