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Petit voyage en Germanie (3) : J.J. Prüm

Par Mauss

J.J. Prüm fait sans aucun doute possible partie des noms les plus respectés en Allemagne viti-vinicole. Dans des temps immémoriaux, le vin était une petite section parmi d'autres activités agricoles et servait surtout à une consommation familiale. Il ne rapportait pas grand chose en termes de revenus. Et comme l'Eglise avait via ses nombreux monastères les plus beaux terroirs…

Napoléon vint, remua tout cela en sécularisant les biens religieux et alors quelques familles bourgeoises purent acquérir des vignobles, des terres afin de constituer des domaines dignes de ce nom.

Ce fut le cas des Prüm, un domaine maintenant dirigé par Katharina Prüm, une jeune femme totalement imprégnée de cet héritage et dont la force de caractère n'a d'égale que sa simplicité aristocratique.

J'ai connu les vins de Prüm par Otto Geisel (GJE) qui ne manquait jamais, lors de mes visites à Bad-Mergentheim, de me faire connaître une de leurs cuvées magiques.

Il y a quand même quelque chose de bizarre chez ces grands producteurs allemands : leurs vins "doux", du Kabinett au Auslese sont véritablement à des prix d'une douceur incroyable : mais en même temps, ils sont difficiles à trouver. En cherchant le pourquoi de la chose, on a trouvé un élément de réponse lors de nos discussions avec ces noms de réputation mondiale.

Durant des lustres, ces vins n'étaient vendus qu'en Allemagne et donc à une clientèle qui faisait les gros yeux dès que les prix augmentaient. Un peu ce qui est arrivé à Monsieur Dubosq avec sa clientèle privée de Haut-Marbuzet quand les prix des autres crus, vendus par le négoce, connaissaient des hausses sensibles.

Pour générer des valeurs supérieures, il fallait passer par l'export où il était plus facile de demander des prix plus élevés.

Il n'empêche : en cherchant bien, on peut trouver chez les propriétaires ou des cavistes locaux des vins de Mosel, aux noms prestigieux, à des prix acceptables avec joie ! Pour la valeur d'un cru classé bordelais à la mode, vous pouvez acquérir de 6 à 12 bouteilles d'un très beau Kabinett ou même un Spätlese ou un Auslese qui vous étonnera au-delà de tout. En tout cas, c'est ce que je ressens souvent. Bon : il faut faire l'effort de se déplacer et de chercher. Chez Lavinia, on a besoin de marges.

Permettez moi une parenthèse pour évoquer la cuvée Paradis d'Abi Duhr (GJE, Luxembourg, là aussi au bord de la Moselle) et une série de vins blancs dont les prix sont d'excellents RQP. Finalement, on est bien trop chauvins et un peu fainéants dans nos recherches de beaux vins. Il a en cave d'anciens millésimes dont les locaux ne sont guère friands (c'est incompréhensible !) qui valent le déplacement pour remplir le coffre de votre break.

Chez Prüm, on ne travaille pratiquement que le riesling et les quelques photos ci-dessous montrent la simple beauté de ces vignobles couvrant les bords de ces affuents du Rhin : moselle, saar, ruwer.

Les villages n'ont certes pas le charme des communes longeant le Rhin entre Bingen et Koblenz ou même les joyeusetés alsaciennes du Haut-Rhin, mais dieu, que ces vins sont fascinants !

QUELQUES PHOTOS

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Un des plus beaux noms de l'Allemagne du vin : tout amateur véritable se doit d'en trouver pour sa cave.

de

L'austère maison familiale où l'histoire de la famille se lit sur les portraits des ancêtres

et

… et voilà ce qu'on admire depuis les fenêtres de la demeure

derf

…la discrète majesté du fleuve.

 

crfe

N'ayez de cesse à déguster ce cru inouï


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