SUICIDE: Un Français sur 20 y pense dans l’année – InVS-BEH

Le suicide, un Français sur 25 y a pensé dans l'année et 8% des femmes et 3% des hommes déclarent avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie. Sur ce sujet difficile et révélateur du degré d'épanouissement de la société, l'InVS avec son bulletin hebdomadaire nous livre un état des lieux qui rassurera ceux qui y ont pensé et sensibilisera aux autres ceux qui n'y ont jamais pensé.

Car en France, nous rappelle l'éditorialiste de ce BEH, le Professeur de psychiatrie Jean‑Louis Terra de l'Université Claude Bernard (Lyon), presque 1 décès sur 50 est un suicide et ces 10.500 décès sont évitables. Et derrière ce suicide, il y a des souffrances psychiques et des troubles mentaux qui n'ont pas été prévenus.

Les facteurs des pensées suicidaires et des tentatives de suicide sont la victimisation par la violence, des conditions de vie sociales difficiles comme la solitude, le chômage ou la pauvreté, mais d'autres facteurs, eux-aussi évitables y sont associés, comme la consommation de tabac ou d'alcool chez les femmes. Si la fréquence des TS déclarées diminue avec l'âge, si la survenue d'idées suicidaires est maximale entre 45 et 54 ans, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide et à avoir effectué une TS.

90.000 hospitalisations, 70.000 patients, chaque année: 360.000 séjours pour TS ont été comptabilisés en médecine et chirurgie, de 2003 à 2007, correspondant à 279 843 patients, soit environ 90.000 hospitalisations pour 70.000 patients par an, à 65% des femmes. 15,9% des patients récidivent, donc. Et une hospitalisation sur 6 se finit par un décès. L'absorption de médicaments est le mode opératoire le plus fréquent. Il faut noter que près de 10.000 adolescents tentent le suicide chaque année.

A chaque « emploi », son risque: L'étude Samotrace de surveillance de la santé mentale selon l'activité professionnelle de l'InVS permet d'appréhender ce risque suicidaire selon l'emploi. Un risque qui globalement concerne près de 10% des femmes et 7% des hommes. Chez les hommes, ce risque suit un gradient social, les catégories sociales les plus favorisées ayant un risque plus faible. Les secteurs de la santé et du social, des transports et communications semblent plus fortement concernés.

La difficulté de prévenir : L'importance du phénomène suicidaire en France, souligne la nécessité de compléter la surveillance et de mettre en place des actions de prévention et de prise en charge pour les groupes les plus vulnérables, tels que les femmes victimes de violence ou les détenus. Pas de signaux annonciateurs clairs, nous expliquait cette étude du British Medical Journal, même pour les médecins les plus expérimentés. Quant aux membres de la famille et les amis, ils se retrouvent en territoire inconnu…

Source : InVS BEH 13 décembre 2011 / n° 47-48

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